On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Beat'em-all • Editeur: Sony Computer Entertainment • Date de sortie: 27 avril 2007

God of War II

Par • le 16/6/2008 • PlayStation 2, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Kratos est désormais l’égal des Dieux, et s’est installé sans partage sur le trône d’Arès, devenant de fait le nouveau Dieu de la Guerre. Il accompagne ses fidèles spartiates à la bataille et conquiert ville après ville, cité après cité. Alors que le combat fait rage contre la cité portuaire de Rhodes, Athéna et Zeus, effrayés de l’influence et du pouvoir grandissants de l’impitoyable guerrier décident de réagir avant qu’il ne devienne incontrôlable. Zeus, aidé de la lame de l’Olympe, défait Kratos et refait de lui un simple mortel. Alors que ce dernier est en train d’agoniser en se vidant de son sang, la déesse primordiale Gaïa s’adresse à lui et lui sauve la vie… temporairement. Pour retrouver son statut de Dieu, elle lui propose de s’allier aux Titans et de supprimer les Dieux de l’Olympe. Pour ce faire, elle l’envoie visiter les soeurs du destin, seules capables de permettre à Kratos de revenir dans le temps afin d’échapper à la fatale lame de l’Olympe de Zeus.

J’vais t’pèter ta grande gueule

Il a pas l’air content, ce grand gaillard

Là où certains beat’em all se contentent du strict minimum en matière de scénario, la série God of War fait toujours un peu figure d’exception avec son histoire grandiloquente. Riche en rebondissements et en événements, le scénario porte le joueur au sein d’un univers cohérent façonné au gré des mythologies antiques, plus ou moins trahies par les concepteurs, mais toujours passionnantes. Et c’est grace à une mise en scène à grand spectacle que le charme agit instantanément: dès les cinq premières minutes de jeu Kratos se retrouve affrontant un adversaire faisant plus de vingt fois sa taille: le mythique Colosse de Rhodes, à qui Athéna a donné vie. Vous vous souvenez de la statue de la Liberté dans Ghostbusters II ? Eh bin c’est pareil, à ceci près que ce coup-ci la grande statue géante en veut à votre peau. Le didacticiel, une fois de plus très bien foutu permet de se mettre instantanément dans le bain et de rapidement retrouver ses marques (si on a déjà joué au premier volet) ou de découvrir les bases du gameplay (si on débarque). Comme d’habitude la difficulté savamment dosée va crescendo, et les énigmes ne sont jamais trop trop compliquées pour peu qu’on dispose d’un cerveau en état de marche. Le jeu conserve un rythme hallucinant et il est difficile de lacher son pad une fois lancé dans le feu de l’action: on a beau se dire qu’on arrète après la prochaine sauvegarde, l’envie d’en voir un peu plus est toujours là et l’ambiance si majestueuse apportée par les musiques symphoniques donne vraiment envie de pousser le son à fond.

Moi vois, moi fracasse

Je bosse pour KFC pendant mes week-ends

Puisque la mécanique du jeu n’a que très peu changé, les différences se trouvent essentiellement dans les déplacements: Kratos peut désormais s’accrocher aux plafonds, faire usage d’ailes afin de planer quelques instants, et c’est à peu près tout. Bien sûr, les armes supplémentaires ont également changé mais on s’en fout un peu tant les lames d’Athena sont efficaces et tant les nouvelles armes font pâle figure face à la redoutable épée du premier épisode. Les sorts ont eux aussi connu quelques changements, enfin, pas tous: on retrouve la tête de gorgone qui pétrifie les ennemis, l’arc remplace avantageusement les boules de foudre de l’épisode précédent, et dommage que l’armée d’Hadès ne soit plus présente parce que l’activer possèdait un côté jouissif rarement atteint depuis. Pour ce qui est des combats, on conserve le côté rentre-dans-le-lard du premier épisode avec des dizaines d’ennemis à l’écran simultanemént, un compteur de combos assez sympa et une nouvelle technique de garde, permettant de lancer une contre-attaque aussitôt après un coup bloqué. Les boss sont toujours aussi nombreux et gigantesques, et même si la difficulté a été à priori revue à la baisse quelques passages devraient néammoins encore donner du fil à retordre. Petite déception pour le boss final bien plus facile à battre que celui du premier épisode, même si celui-ci était à l’inverse complètement abusé. La durée de vie, par contre, a la bonne idée d’atteindre haut la main la quinzaine d’heures: c’est presque cinq de plus que le précédent épisode, et ça, ce n’est pas négligeable si l’on considère que les rares passages chiants (ceux où l’on nage, notamment) ont disparu.

The end of violence

T’as une crotte de nez qui pend, papy

Alors, parfait ce God of War II ? Techniquement c’est une fois de plus un sans-faute. Visuellement au top et probablement l’un des plus beaux, si ce n’est le plus beau jeu de la PS2, le titre enchaîne les situations d’anthologie aux monstres gigantesques sans que la moindre chûte de framerate soit perceptible. Immense déception de la version PAL: alors que la version NTSC offre du 60Hz en 480p, l’option pour passer en progressive scan disparaît chez nous. Incompréhensible, et complètement con. Dommage car l’image aurait pu gagner en finesse sur les écrans HD, même si le résultat est quand même loin d’être laid mais fatalement moins agréable à l’oeil. D’un point de vue fun c’est là aussi une réussite, on ne s’ennuie jamais et l’action est menée tambour battant. Finalement, il n’y a qu’un seul truc qui me fasse tiquer: si Kratos, durant le premier épisode, était déjà un impitoyable guerrier passablement dénué de morale et d’humanité après la mort de sa femme et son fils, on dépasse ici encore un peu les frontières de la bienséance puisque le massacre d’innocents est indispensable pour progresser. Imposer d’exploser sadiquement la tête d’un interprète sur un autel quand celui-ci vous supplie de l’épargner était-il bien nécessaire ? On est en droit d’en douter, même si sachant leur jeu réservé aux 18+ les concepteurs ont pu se dire qu’ils avaient le droit de se faire plaisir. C’est quand même limite.

Le Dieu de la Guerre est de retour, et quel retour. Incontestablement ce second épisode de God of War est encore supérieur à son prédécesseur, qui avait pourtant placé la barre très haut. Une aventure épique, haletante, et indispensable à tout amateur de beat'em all.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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2 commentaires »

  1. A mon sens, God of War 2 est plus qu’un simple beat’em all : il mérite carrément d’être appelé « film d’action interactif », pour toutes les raisons évoquées dans ce très bon test (scénario plein de rebondissements, combats spectaculaires, monstres gigantesques, grande diversité des situations…).

  2. Ah mais non !!! Je m’offusque et m’insurge une fois encore ! Qu’est-ce que vous avez tous contre le massacre de scribouillard végétatif ? Non…sérieusement…ça vous choque ? Vraiment ? Je dis ça parce que c’est la deuxième fois que je vois un critique relever ce détail que je trouve pour ma part fort croustillant. J’irais même jusqu’à dire craquant. Non mais sans blagues, Kratos est une brute. Kratos est la personnification de la violence gratuite. Alors qu’il écrase la gueule de cet avorton pleurnichard, j’en redemande. (En pensant rêveusement à cet incapable guichetier de la Poste qui me fit poireauter 20 minutes pour récupérer mon colis juste parce qu’il avait fait une faute de frappe. J’aurais bien aimé, moi aussi, en faire une, de faute de frappe. Une grosse, BLABLAM!, sur son clavier, lsdkjhqlkhluyrdjc)

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