On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Baston • Editeur: Technos / Acclaim • Date de sortie: janvier 1990

Double Dragon II: The Revenge

Par • le 6/5/2009 • NES, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Où l’une des séries de jeu de combat les plus connues délivre son meilleur.

La revanche du retour des frangins

Mange, raclure

Avant toute chose, petit rappel historique. Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, une boîte nommée Technos sortait le premier épisode des aventures de Kunio-kun, jeune lycéen protecteur de ses camarades contre les bandes rivales, renommé et occidentalisé pour donner Renegade chez nous. Pour l’anecdote, Technos était le fruit de l’association de développeurs issus de deux autres grands noms du jeu vidéo japonais, Data East et Taito, et la particularité de ces trois-là est qu’ils ont tous disparu aujourd’hui. C’est bien triste. Mais durant les années 80 le succès de Renegade donne aux braves de Technos l’idée de Double Dragon, jeu de combat basé sur le même principe et dont le principal intérêt était de pouvoir se jouer à deux: le succès est colossal et Technos, fort de ses deux licences majeures, multiplie les suites et les portages. C’est ainsi que début 1990 apparaît sur NES le désormais mythique Double Dragon II: the Revenge.

J’appuie et il frappe derrière !

Soleil couchant sur l'usine

Cet épisode est très particulier pour deux raisons. La première, et non des moindres, est que le jeu n’a plus grand chose à voir avec la version de la borne d’arcade d’origine. Certes il est toujours question de se mettre des pains dans la tête en guise d’amabilités et les frères Billy et Jimmy Lee sont encore de la partie. Pas pour libérer une éventuelle petite amie kidnappée, non non, mais bel et bien pour la venger puisqu’elle s’est fait assassiner par le chef des méchants, carrément: à l’époque, on savait écrire des scénarios de jeux de baston pour gars bien virils, Menahem Golan ne me renierait pas. La seconde raison, c’est que la maniabilité de ce jeu est tellement particulière qu’elle n’a strictement plus jamais été reprise ensuite dans aucun autre titre, pas même Double Dragon III: the Sacred Stones sorti quelques années plus tard. Ce qui est bien dommage, puisqu’elle est tout simplement excellente, passé le petit temps d’adaptation nécessaire.

En effet, une pression sur les boutons d’action (A et B sur la NES, et rien de plus) ne donnera pas le même résultat en fonction la direction dans laquelle le personnage regarde. S’il regarde vers la droite, une pression sur A provoque un coup de poing vers la droite, une pression sur B provoque un coup de pied vers la gauche. S’il regarde vers la gauche, une pression sur A provoque un coup de pied vers la droite, une pression sur B provoque un coup de poing vers la gauche. En fait, il suffit d’appuyer sur le bouton qui correspond à la direction dans laquelle le personnage regarde pour lancer un coup de poing vers l’avant, et sur l’autre bouton pour lancer un coup de pied vers l’arrière. Pour sauter, il faut presser les deux boutons simultanément. Ça a l’air super compliqué comme ça, mais au bout de deux minutes de jeu le principe est assimilé et ne pose plus aucun problème.

Je saute, je saute… je tombe

Ouh le vilain

Ce qui pose problème, par contre, c’est que le jeu regorge de pièges variés: porte d’hélicoptère qui s’ouvre et aspire le héros, jets de fumée et de vapeur qui le brûlent, griffes qui tombent du plafond, et surtout une grande variété de trous, chausse-trappes remplies de pointes et de crevasses dans lesquelles il ne sera pas rare de chûter. Le titre présente en effet de nombreuses phases de saut et l’inertie des personnages provoquera nombre de Game Over. Impossible en effet de changer de direction en plein saut et il faudra souvent y aller au millimètre près. Le bon côté des choses c’est qu’il en sera de même pour les ennemis et même les boss les plus coriaces seront facilement expédiés en Enfer après avoir été jetés dans le vide. Pour ce faire, les personnages disposent de coups en plus des basiques punch et kick cités précédemment. L’habituel coup de pied sauté est évidemment de retour, mais encore plus efficace un coup de pied tournoyant fait deux fois plus de dégats et surtout atteint les adversaires tout autour histoire de dégager le terrain.

Enfin, lorsque le personnage est accroupi (à la relevée ou après un saut) une pression sur punch permet de lancer un uppercut et surtout, et c’est là le coup le plus dévastateur du jeu, un saut avec le bon timing permet de déclencher un coup de genou absolument phénoménal, d’autant plus qu’une fois ce coup effectué le personnage est de nouveau accroupi, il est ainsi possible d’enchaîner plusieurs coups de genou, et là c’est fiesta, aucun ennemi à part les boss ne s’en relève. Un pur moment de bonheur illustré par de superbes graphismes pour de la NES nanti de thèmes musicaux que l’on se surprendra à fredonner à l’occasion, et qu’on prendra plaisir à apprécier encore et encore seul ou à deux. Ah oui, j’oubliais, il est évidemment possible de jouer à deux simultanément, avec deux modes autorisant ou non le friendly fire, et puisque rien n’interdit de balancer l’autre dans le vide, mieux vaut se préparer à perdre des amis.

Jouabilité démoniaque, difficulté savamment dosée, ce jeu a-t'il un seul défaut ? Avec ses graphismes magnifiques, ses musiques mémorables et ses sympathiques cut-scenes, difficile de trouver quoi que ce soit à redire à ce monument. Près de vingt ans après sa sortie, ce hit mythique est toujours aussi jouissif et efficace, en coop ou en solo.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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6 commentaires »

  1. La première image, là, c’est un fake, il n’y a pas de bouton pour fister les ennemis à deux, si ?

  2. Si ma mémoire est bonne, on peut attraper les adversaires par les cheveux puis enchainer avec des coups de genoux.
    Par contre je sais pas ce que fais le 2eme perso effectivement, sûrement une barre de fer ramassée ici ou là, mais il me semble pas que ce soit un fake.
    Quel jeu en tout cas, et que de souvenirs ! Le passage dans l’hélico où on est aspiré par la porte pendant qu’on parle philosophie avec des gros costauds moustachus : myhtique !

  3. Merci de me remémorer ce bon souvenir !

    Je me rappelle avoir tellement bavé sur le superbe dessin de la boîte, devant les vitrines des magasins.

  4. c’etait a l’epoque mon jeu préféré.comme reckoner l’episode de l’hélico etait vraiment terrible et si jme souviens bien il y avait un passage ou l’on affrontait son fantome sur un tapis horné de 2 dragons.en tout cas j’en ai chopé des cloches sur le pouce.vraiment un bon souvenir d’enfance.

  5. Le bruit du coup de genou sauté… et voir l’ennemi expulsé à l’autre bout de l’écran, magique !

  6. Clairement le meilleur jeu de baston sorti sur NES. J’y ai passé beaucoup, beaucoup de temps, seul ou avec des potes, et il était franchement formidable. Curieusement, Nintendo a décidé de sortir après celui-ci Double Dragon tout court… qui ne proposait pas de mode deux joueurs ! Ce qui en fit un jeu super raté. Dommage.

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