On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: FRPGS • Editeur: Toukey Games • Date de sortie: 23 octobre 2009

Borderlands

Par • le 12/1/2010 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Dans un futur éloigné, l’homme a colonisé la planète Pandora, afin d’y exploiter ses ressources, au détriment de la faune locale et en y important son lot d’armes et de violence.
COMMENT CA DES ALIENS BLEUS ECOLOS ? Non mais tyé con ou quoi mec, c’est pas Avatar, c’est BORDERLANDS, et c’est tout ce qu’ils ont en commun.

Dans ta vie tu as joué à Counter Strike et à Unreal Tournament, tu es donc jeune et fringant, mais si tu as aussi joué à Quake et Mortyr, tu es sûrement vieux et sale sous les bras, et la seule chose qui a changé en 20 ans c’est que tu reçois des sous tous les jours sans avoir à les réclamer à tes parents. De la même manière, les FPS ont changé en 20 ans, parfois pour le pire, parfois pour le mieux, et Gearbox a plutôt participé au pire avec des demi-étrons comme Brother in Arms, exploitation sans vergogne de la tendance Guerre Mondiale avec musique philharmonique et Sergeant Badass aux commandes.
Pitchford, le messie et gourou de Gearbox n’a pas manqué ces deux dernières années de nous vanter son produit comme la 23e merveille du monde et que tout le monde allait être sur le cul et manger les spaghettis pas cuits en les faisant ramollir sous les bras tellement leur nouveau jeu allait être innovant et génial. Asseyez-vous, relaxez-vous, voilà ce que j’en ai pensé.

CL4P – TRP

Dès l’introduction, les quatre classes de personnage sont présentées succinctement dans une vidéo (que l’on ne peut pas passer) :
– Mordecai le Hunter, spécialisé dans le tir à distance
– Lilith la Siren, spécialisée dans … heu .. être la seule gonzesse du jeu et les attaques élémentales
– Roland le Soldier, spécialisé dans les armes
– Brick le Berserk, spécialisé dans le corps à corps
Derrière ces archétypes classiques se cache pour chacun tout un arbre de compétence qui définiront des spécialités, que l’on peut affiner tout au long du jeu. Non, je vous arrête tout de suite jeune boutonneux, Borderlands n’est pas un RPG dans le pur esprit, de ce côté-là, c’est même assez léger, vous n’avez pas vraiment de caractéristiques, juste des skills qu’on peut augmenter à chaque level-up, par contre, c’est un vrai FPS, et les premiers trailers qui insistaient sur le côté « GUNS GUNS GUNS » étaient encore assez loin de la réalité.
Une fois votre classe sélectionnée (prenez Mordecai), un annoying petit robot viendra vous présenter quelques basiques, le tuto de déplacement est vraiment là pour dire qu’il y en a un, et dès le début vous entrez dans l’action, avant même d’avoir une quelconque quête.
La première chose qui m’a plu fût les tas de loot, OMG, des boîtes partout, avec des BILLETS dedans, et des munitions et des trucs OH MAMAN trop bien, je loot je loot !! A vrai dire, c’est même un éspèce de piège à idiot capable de vous faire fouiller toutes les maps pour trouver un tas de déjection avec 12$ dedans.
La deuxième chose, c’est donc les GUNS GUNS GUNS. En 20 minutes de jeu, j’en avais déjà trouvé 4 différents, et j’étais déjà en train de batailler sur les choix duquel équiper, le plus bourrin ? le plus rapide ? le plus de capacité ? Et ça ne faisait que commencer.

Badlands

D’autant plus que visuellement, Borderlands n’est pas vraiment du genre à tenter de vous en mettre plein la gueule, les vastes étendues désertiques de Pandora (oué là, on est VRAIMENT PAS dans Avatar, mecton) sont assez mornes, du genre zone industrielle abandonnée de Biélorussie, de temps en temps on a un machin énorme pour qu’on puisse faire « wooooooaw … ok, back to loot », mais c’est pas la folie, bien que le parti pris « dessiné » soit tout de même assez original, en effet, les textures sont de simples dessins scannés directement et appliqués sur les modèles, ce qui donne un aspect très particulier qui fait qu’on reconnaîtra Borderlands entre tous. Malgré ça, la variété des adversaires n’aide pas vraiment à améliorer l’ambiance visuelle, les humanoïdes doivent se présenter sous quoi, 5 formes différentes, un nain, un bandit avec un masque, un Homme des Sables sans toge, un gros mec avec une hache, des soldats, puis les monstres de Pandora, les fameux Skags (des chiens avec un Vagina Dentata à la place du visage), les Rakk (des piafs), les spiderants (tu sais les créatures de Starship Troopers que tu as aussi vu dans Half-Life² et dans 200 autres jeux) et des drôles de larvasses, le bestiaire est au final, bien limité.
Pas de mega effets Next Gen non plus avec des explosions et des lasers de l’espace sidéral, juste des gros morceaux de cadavre, et le détail qui tue : un moteur physique sur le loot. Oui, tu as bien entendu jeune, quand tu tues un ennemi et que son corps explose, si il est en mouvement, le loot s’éparpillera avec de l’élan, est-ce que c’est pas beau et suffisant à satisfaire ton désir d’innovation visuelle ? Moi en tous cas ça m’a comblé de bonheur.
Parce que je sais pas si vous avez bien compris, mais l’interêt principal du jeu, c’est quand même, RAMASSER DES TONNES DE MACHINS, puis les revendre éventuellement, pour acheter d’autres machins encore mieux. La preuve, je vous ai même pas parlé du scénario, c’est tout simplement parce qu’il tient sur une phrase simple : « Va là-bas, il y a un artefact alien qui ouvre une grotte super importante ». Voilà. Tout le reste n’est que remplissage sans queue ni tête, d’ailleurs si vous ne voulez pas vous occuper de l’histoire, on va rapidement vous donner une tonne de sidequests très simples et qui rapportent quelques XP, vous obligeant seulement de temps en temps à faire la quête principale pour … avoir de nouvelles sidequests.

Pas un poil sur le caillou

Gearbox nous a beaucoup parlé du fameux système d’armes aléatoires de Borderlands, c’est au final plutôt réussi, l’arsenal se divise en quelques catégories : Repeater (pistolet basique), SMG (mitraillettas), Fusil d’assaut, Sniper, Shotgun, Revolver (pistolet-sniper), Lance Roquette, et … « autre ». Bien que chaque classe de personnage puisse obtenir des pouvoirs spécifiques pour un certain type d’arme, on évolue dans chaque catégorie au plus on utilise avec succès un type d’arme, cette évolution se traduisant par un niveau de « proficiency » qui apporte plus de dégats/précisions au fur et à mesure de la maîtrise. Ainsi, si vous souhaitez jouer un Mordecai qui tire uniquement au Shotgun, vous pourrez en faire un expert qui démonte tout le monde à la grenaille, mais il n’en restera pas moins que les pouvoirs spécifiques de Mordecai n’augmenteront au mieux que les capacités du Sniper et du Revolver.
Le reste des skills à augmenter sont spécifiques à chaque classe et apportent le plus souvent des petits avantages latents de gameplay (reloading plus rapide, dommage supplémentaire en foudre/feu, plus de loot, …), et sont formatés dans 3 arbres que l’on peut redéfinir ultérieurement en rachetant les points avec des $$$, donc pas d’inquiétude si vous vous trompez, il y a moyen de changer de spécialisation.

A to C, going through B

Sur les premiers screenshots du jeu, on pouvait voir des voitures futuristes, laissant présager un vrai coté exploration géante et map infinie (did I hear someone say RAGE ?), des courses endiablées à la Mad Max, je vous rassure, il n’en est rien, le peu de voiture que vous aurez à faire sert simplement à vous épargner de longues marches dans le désert à tuer du gros vermisseau, tuer un monstre en voiture ne rapporte que 10% des XP normaux, et la seule fonction fun reste un mini-turbo pour faire des jumps de ouf dingues, des wheeling comme Ayrton Senna, et des déraps de bmx. Heureusement, chaque niveau possède un ou plusieurs téléporteurs, ce qui vous évitera l’humiliation de vous écraser contre un mur et vous fera gagner amplement plus de temps, la seule condition pour les utiliser est d’avoir visité au moins une fois la map, c’est d’ailleurs le moyen choisi pour intégrer le DLC : un nouveau nom apparaît dans la liste des zones de téléportation.

Bad Guys

Le gros point positif de Borderlands, c’est tout ce qu’il peut promettre pour l’avenir de la franchise. Les personnages secondaires, notamment les boss, sont introduits par des courtes saynettes amusantes et sont en général bien ridicules et stupides, Gearbox a misé sur un peu d’humour pour rendre l’ambiance plus légère, à tel point qu’on se prend à pardonner toutes les faiblesses du jeu, car finalement, il est bien sympathoche et se prend pas la tête, une petit blagouze par-ci par-là, des méchants ridicules, des gentils stupides, et le background le plus poussé et celui de l’industrie d’armement, chaque constructeur a son logo, sa spécialité technique, et son slogan, et les armes uniques sont accompagnées d’une petite citation-référence-lol.
Malheureusement arrive le point enculette de la next-gen = le DLC.
Borderlands a pour l’instant deux DLC : Dr Ned Zombie Island et Mad Moxxi Underdome Riot, les deux tournant autour de 10 € pièce, et d’une qualité plus que douteuse pour du contenu additionnel.
Le premier est une simple île sans téléporteur ni véhicule (= vous vous tapez tout à pied), où 90% des monstres sont lent et faibles, et 10% sont fun et originaux, malheureusement les quêtes tournent du ridiculement long et boring (400 cerveaux à ramasser ? WAT ?) au simple prétexte pour visiter un autre niveau de l’île. La seule chose que j’en retiens est un loot acceptable et le joli Claptrap Jakob’s.
Le deuxième est tout simplement une baise intégrale présentée sous forme de nichons. Mad Moxxi organise des arènes comme celle qu’on trouve dans le jeu « classique », où vous devez résister à des vagues d’adversaires de plus en plus puissants, le genre de missions sans intérêt que tu fais simplement pour finir le jeu à 100%, et qui montre la flemmouze totale du développeur : une map fermée et petite, et tu téléportes des tonnes de mobs.

Get to the point

Alors que penser de Borderlands ? C’est vraiment difficile de se faire un avis tant ce jeu est paradoxal, d’un coté, on prend un plaisir certain à collectionner, looter et détruire toute créature vivant sur son passage, de l’autre, on ne peut qu’être blasé par le vide sidéral de Pandora et du scénario. Attendez, j’ai pas dit non plus que j’aimerais ramasser tous les 3 mètres un papier qui me raconte en détail toute l’histoire de la planète et des personnages, mais juste, exploiter le filon blagounette qu’on trouve présent au niveau des bosses un peu plus, pousser le coté Mad Max, ajouter quelques références et des gros nichons, un fouet rose et .. wait … non, je divague.
Et puis encore une fois, le DLC, la nouvelle manière de pomper les joueurs, la next-gen de la pompe à thune, le jeu a eu un bon bouche à oreilles alors qu’il était assez peu attendu, la faute aux mauvaises previews, qui laissaient présager un loupé intégral, et le fait que l’exploitation du consomateur était déjà prévue à l’avance histoire de faire payer le jeu complet 20 € de plus en faisant du contenu qui visiblement aurait bien pu apparaître dans l’aventure originale sans briser l’harmonie du contexte (qui n’existe pas, si vous avez bien suivi), me donne envie de faire caca sur la tête de Pitchford.
Dernier point, la partie multi, essentiellement du coop à 4, peut être sympathique avec des gens que vous connaissez et avec qui vous jouez du début et d’un perso niveau 1 jusqu’à la fin, sans l’utiliser à coté, car les différences de niveau sont rédibitoires, si vous arrivez dans une partie en étant niveau 10, avec des joueurs niveau 20 et des monstres du même niveau, vous n’allez tout simplement rien pouvoir toucher, et crever dès le premier coup reçu, dans un sens, normal, mais complétement ingérable niveau serveur public, le multi est donc selon moi réservé à des parties privées (et fines) entre amis, où l’assistance est secondaire face au concours de vol de loot de ses copains, de même les classes sont peu importantes dans ce cas, les pouvoirs ne sont pas complémentaires, vous pouvez faire un squad de soldiers que ça ne changera rien à votre avancée dans le jeu.

Aaaaah Borderlands, ange ? ou démon ? es-tu mon ange ? ou mon démon ? tes petits tas de caca de Skag pleins de loot font de toi mon Ange, mais ton coté bête et stupide font de toi mon Démon. Heureusement, petit furet des carpates, j'aime ton crâne dégarni pour y jouer avec mes amis, et tu es le jeu sur lequel j'ai passé le plus de temps durant ces 3 derniers mois. Ah, au fait, désolé, ma femouze m'a offert Bayonetta, tu m'en veux pas, MAIS JE TE QUITTE (c'est pas toi c'est moi, je préfère qu'on reste amis, je veux pas te faire de mal, CO-CO-COMBO BREAKER).

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est joueur depuis 1987. Joueur Hardcore Casual, même s'il passe des jours entiers de sa vie à jouer, il n'a jamais dépassé le niveau de votre petit cousin. Après avoir participé à l'émergence des LAN et du multijoueur avant les années 2000 et Counter-Strike, il ne jure plus que par les jeux solos, surtout les FPS.
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4 commentaires »

  1. Tu as réussi à me donner envie d’y jouer.

    Comme si j’avais le temps T_T

  2. Did liek ce test, et did liek ce jeu.

    J’ai apprécié que Gearbox se mette un peu en danger avec un mélange un peu casse gueule de genres désuets qui arrive quand même à me faire tourner la mayonnaise (cette métaphore n’est pas sexuelle, je crois).

    Donc je dis oui à cet article, et j’aurais dit oui à plus de ce jeu si j’avais encore le temps de farmer 10h pour un flingue à +34% de dégâts corrosifs et une crosse rose.

  3. Bon bin suite à ta saloperie de texte, je rajoute un jeu à ma longue liste de rattrapage depuis que j’ai racheté un pc..

  4. Un petit comm sans intérêt pour dire qu’en plus d’être extrêment bien écrit et fun à lire, ce test résume parfaitement mes sensations de joueurs sur ce jeu (défauts, qualités, solo, multi, addiction, écoeurement…)
    Well done Mister Trem_r !

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