On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Plateformes • Editeur: Sega • Date de sortie: 23 juin 1991

Sonic the Hedgehog

Par • le 15/9/2008 • MegaDrive, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Si le genre est quelque peu marginalisé de nos jours, au début des années 1990 la plate-forme tenait une place confortable parmi les jeux à succès. Aussi, il était courant de considérer qu’une mascotte se devait d’être le héros d’un jeu de plate-formes digne de ce nom pour qu’une machine connaisse le succès: si Nintendo a lancé la Super Famicom avec Super Mario World, ce n’est certainement pas par hasard. Sega crée donc la Sonic Team et l’investit d’une mission décisive: concevoir le plus impressionnant jeu de plate-formes jamais vu, mission ô combien délicate considérant la qualité de Castle of Illusion starring Mickey Mouse sorti quelques mois plus tôt. Pour y parvenir, les concepteurs ne vont pas tout miser sur les graphismes: ils vont faire de leur héros le personnage de jeu vidéo le plus rapide du monde.

Supersonique

Des graphismes qui décollent la rétine

Sonic est un jeune hérisson menant une vie de bohème quand l’infâme docteur Robotnik (Eggman en VO) monte un plan diabolique: enlever tous les animaux du coin et les manipuler dans de redoutables enveloppes métalliques de robots afin de dominer le Monde. Seul Sonic échappe à ce grand rapt et, prenant son courage à deux mains, il décide d’aller libérer tous ses copains. Un scénario somme toute classique donc (même si ça change des princesses à délivrer) mais une idée agréablement inventive: chaque ennemi tué permet de voir un petit animal libéré s’enfuir, ce qui est plutôt gratifiant. Pour mener à bien sa mission, Sonic peut se mettre en boule de deux façons différentes: soit il roule après avoir acquis suffisamment de vitesse en courant et dévaste tous les ennemis se dressant sur son chemin, soit il use de ses redoutables épines dorsales lors d’un saut. En route, il trouvera des anneaux qui lui permettront de survivre au contact d’un ennemi. Plus Sonic a d’anneaux sur lui, plus il a de chances d’en récupérer s’il se fait toucher: les anneaux volent immédiatement dans toutes les directions et, là encore l’effet est saisissant. Au bout de 100 anneaux amassés Sonic est gratifié d’une vie supplémentaire, et s’il atteint la fin d’un niveau avec 50 anneaux au moins sur lui… il accède à un stage bonus.

L’épine épique

Un stage bonus renversant

Chaque niveau est l’occasion d’un peu plus de dépaysement. Si les vertes collines de la Green Hill Zone de départ paraissent agréables et sentent bon la campagne, elles regorgent déjà de monstres belliqueux. La Marble Zone et sa lave au sein de temples grecs donnera chaud aux fesses, tandis que la Spring Yard Zone et ses environnements rappellant la chaude ambiance des casinos rendent fou en renvoyant Sonic de bumper en bumper. La Labyrinth Zone, peut-être la plus intéressante de tout le jeu et paradoxalement celle où Sonic peut le moins courir, oblige à gérer un temps en apnée extrêmement limité en se ravitaillant en air via des bulles placées ça et là. La Star Light Zone et la Scrap Brain Zone sont les deux derniers niveaux et leur décor futuriste n’est qu’une façade à un environnement rempli de pièges vicieux avant la confrontation finale avec le docteur Robotnik.

Le voleur de couleurs

Le feu ça brûle

Visuellement le titre est un bonheur de tous les instants. A part Castle of Illusion déjà cité plus haut, peu de jeux peuvent prétendre être aussi beaux au moment de la sortie de Sonic the Hedgehog, même si certains niveau (la Scrap Brain Zone en particulier) sont un brin ternes. L’animation ne faiblit jamais à part peut-être lorsqu’une foultitude d’anneaux est présente à l’écran, mais la vitesse de Sonic lorsqu’il prend un turbo est proprement hallucinante. Les musiques sont magnifiques et les thèmes du jeu (celui de la Labyrinth Zone en particulier) sont obsédants, on se surprend à les fredonner longtemps après avoir joué. Les rotations observables durant les stages bonus sont un luxe que l’on pensait réservé à la seule Super Nintendo. Enfin, le jeu est d’une difficulté plus que convenable et certains passages risquent de provoquer de sévères crises de nerfs: en effet, il arrive fréquemment que, grisé par la vitesse, on se lance à fond les ballons vers l’avant… et vers un trou. Une connaissance des niveaux sur le bout des doigts est nécessaire, d’autant plus que de nombreux items sont cachés.

Beau, rapide et fun: Sonic the Hedgehog est un véritable bijou et s'il a installé définitivement Sonic comme mascotte de Sega, ce n'est pas par hasard. Un léger bémol pour les deux derniers niveaux moins bons que les premiers, mais le jeu reste un hit de premier choix.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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11 commentaires »

  1. Je me rappelle que je voulais absolument aller chez le dentiste du coin parce qu’il avait une megadrive avec Sonic dessus dans la salle d’attente.

    Peine perdue, ma mère avait déjà choisi pour moi.

  2. Sonic. Dire qu’il a fallu attendre tout l’été pour que je l’obtienne (en 1991, il était à l’affiche de tous les numéros de juillet-août des principaux magazines spécialisés). Et ça valait le coup d’attendre ! C’est l’un de mes jeux préférés sur Megadrive avec Super Monaco GP et Revenge of Shinobi.

    Par contre, j’ai moins accroché aux suivants (déjà, j’avais moins envie d’y jouer).

  3. Les suivants sont pourtant très bons, t’inquiète pas, ils seront testés :D

  4. Ahhhhhhh.

    Sonic mon amour. Mon amour de tous les jours.
    Et Sonic 2 mon amour, mon amour pour toujours.

  5. Sonic et ses musiques. Je crois bien que j’y jouais parfois simplement pour entendre les morceaux de chaque niveau. En combo avec Street Of Rage premier du nom, paye tes frissons. Lorsque Sonic ce retrouve dans la Scrap Brain Zone, il y’avait un passage vers la fin du morceau qui me rendait dingue. Genre autiste qui regarde Sonic perdre patience en tapotant son petit pied sur le sol juste pour ce passage.
    J’attend donc le test du second volet avec impatience ^^

  6. @Damino : dans mes bras mon frère, je ne suis jamais passé à Streets of Rage 2 en partie à cause des musiques.

  7. il fut aussi adapté sur Master System et Game Gear, le gameplay rapide est respecté et Sega a eu la bonne idée d’en faire un jeu à part avec des nivaux différents de la Megadrive.

  8. Il m’arrive encore fréquemment de fredonner la musique de la Marble Zone en marchant dans Paris.
    Même une fois terminé, on y revient juste pour le plaisir d’être grisé par la vitesse.
    Sonic 2 introduira le Sonic Super Saydjin, et le jeu en devient encore plus tripant, mais je laisse le soin à Kwyxz d’en parler dans un prochain test.

  9. Sonic \o/

    J’ai jamais été trop trop fan de Sonic (disons qu’à choisir, Mario me faisait beaucoup plus envie pour son gameplay diversifié et les passages secrets) mais à l’époque comme j’étais Segasex face à la horde de SNESboy j’étais bien obligé de défendre Sonic…

    Il y avait quand même une ambiance et un level design recherché, c’est autre chose que « Let’s tap »…

  10. Le commentaire de Pipo me fait réagir parcequ’il cite presque mot pour mot les paroles d’une chanson que nous avions composée (avec force imagination) avec mon groupe d’alors appelé sobrement « les Soeurs Fenouil » (1991-1992). La particularité du groupe était d’utiliser en bande sonore les instrus jouables dans les jeux de Megadrive, soit ceux de Cool Spot et de… Sonic.

    Mais sinon, je préfère les niveaux bonus du 2 (faire du toboggan avec Tails = bonheur).

  11. Que d’heure et que de pouces tués sur ce jeu…

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