On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Zelda emo • Editeur: THQ • Date de sortie: 8 janvier 2010

Darksiders

Par • le 25/2/2010 • À la une, PlayStation 3, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

A quoi reconnait-on un apocalypse ? Si des météores tombent du ciel, des démons sortent des entrailles de la Terre et des anges descendent des cieux, la fin du monde ne peut pas être bien loin. C’est l’assomption que se fait Guerre, l’un des quatre cavaliers de l’apocalypse supposés intervenir lorsque les anges et les démons ne peuvent plus se blairer et décident de se taper dessus. Il galope donc vers la Terre pour calmer tout le monde, mais se rend compte trop tard qu’aucun des deux camps n’avait officiellement signé de déclaration de guerre et par conséquent il n’est pas autorisé à intervenir. Les patrons de Guerre lui retirent donc tous ses pouvoirs et le renvoient sur Terre pour botter tout le monde hors de la planète et leur rappeler que la convention de Genève requiert que tous les participants signent un formulaire officiel avant d’annihiler l’humanité.

Le scénario de Darksiders ne fait pas vraiment dans l’original et contient plus d’incohérences qu’un discours de George W Bush. Il évolue très lentement pendant que l’on est occupé à récupérer les quatre MacGuffins de la quête principale. Le dernier quart du jeu introduit des révélations aussi choquantes que la pluie à Vancouver et termine abruptement l’histoire en annonçant un prochain épisode. L’inintérêt du scénario est renforcé par les personnages qui ont tous autant de personnalité qu’une bûche de bois. Tout le monde parle d’une voix tellement graveleuse qu’on peut se demander si le casting entier n’a pas été fait dans une clinique pour cancéreux (je parle du doublage anglais). Même Mark Hamill qui pourtant utilise sa voix joker est ennuyeux. Là où Bayonetta sauvait son histoire ridicule en la sur-jouant avec une étiquette « second degré » sur le front, Darksiders veut absolument qu’on le prenne au sérieux, un peu comme un emo de 14 ans qui prétend être mature… Bref, tout l’aspect scénaristique de ce jeu est très vite oublié.

Ho mais le scénario on s’en fout du moment que le gameplay déchire !

Un monstre

Comme vous l’aurez sans doute entendu partout. Darksiders s’inspire énormément de Zelda. Tout le monde s’inspire de tout le monde, c’est presque une loi de la nature et il est tout à fait valide de reprendre la recette Zelda et de la retravailler à sa manière. Dans Darksiders, on se retrouve donc avec une quête consistant à visiter 5 donjons dans lesquels on trouve un boomerang qui peut cibler plusieurs ennemis, un grappin qui peut s’accrocher à certaines surfaces, un gantelet qui permet de dégager les gros rochers et un cheval qui peut sauter par dessus un seul et unique ravin. Ah ! Notez tout de même que le dernier donjon abrite un objet jamais vu dans Zelda : un pistolet qui ouvre des portails orange et bleu… Mais manifestement il s’agit d’une contre-façon chinoise qui ne fonctionne que sur quelques très petites portions de mur et qui ne gère pas le momentum…

Le problème de Darksiders c’est qu’il copie une recette bien établie sans en saisir les subtilités. Il ajoute un à un les ingrédients listé sans vraiment comprendre leurs rôles. Les puzzles consistent principalement à activer des interrupteurs pour ouvrir des portes. Dans le premier donjon, les interrupteurs doivent être frappés par le boomerang, dans le second donjon, les interrupteurs sont caché derrière des gros rochers, etc… De temps en temps le jeu nous demande de pousser une caisse vers un mur pour le grimper. Je commence à me demander combien de fois j’ai poussé une caisse vers un mur ou sur un bouton dans ma vie…

Note à tous les développeurs de jeu : pousser une caisse est une étape inutile de la routine « appuyer bouton >>> porte ouverte ». C’était amusant 30 secondes de voir polygone Link, ou bouillie de pixels Lara Croft pousser des cubes à basse résolution lorsque la 3D ressemblait à du papier mâché. Ça ne l’est plus aujourd’hui.

Le meilleur exemple de puzzle potentiellement intéressant mais finalement inutile est l’incontournable rayon de lumière à rediriger à l’aide de miroirs. Dans Darksiders, on résout ce puzzle en activant un interrupteur qui a pour effet de placer automatiquement les miroirs au bon endroit. Incroyable… Les activités d’Adibou science demandent plus de neurones que ça !

Pour continuer dans la série des mécaniques de jeu inutiles, juste avant la fin, Darksiders oblige le joueur à revisiter toutes les zones du jeu pour rassembler les 6 morceaux de la clé qui mène au boss final. HEY ! Vigil Games ! Ce qui était inutile et chiant dans Wind Waker l’est toujours aujourd’hui !

Bon, mais il est quand même joli non ?

Un ange

Mettez Warcraft et Warhammer 40k ensemble dans un mixeur réglé sur « grumeau » et vous avez l’univers de Darksiders. Guerre ressemble à est Arthas si celui-ci visitait un ferrailleur après avoir dévoré une caisse d’aimants. Les ennemis sont pour la plupart des bouts de chair aléatoirement disposés sur des squelettes vaguement humanoïdes. Le jeu est très détaillé mais il serait bon d’avoir un minimum de sens de l’esthétique avant de faire un jeu en full HD. Darksiders est affligé de Drakinite aigüe, une maladie de plus en plus courante de nos jours ainsi nommée après un certain aventurier qui refuse de s’accrocher à un rebord si celui-ci ne lui plaît pas. Les éléments interactifs de Darksiders sont enfouis dans un amas de détails graphiques qui forcent le joueur à tourner en rond pendant des heures jusqu’à ce qu’il se rende compte que l’interrupteur qui ouvre la porte est juste devant son nez.

Bon mais taper du monstre ne peut être ennuyeux quand même ?

Mark Hamill dans le rôle de Navï, la fée gothique.

J’ai la mauvaise habitude de pardonner tous les pêchés d’un jeu si celui-ci a un bon système de combat (voir Devil May Cry 4). Malheureusement pour Darksiders, son système de combat est lent, répétitif, mou, répétitif, imprécis et répétitif. Guerre a un bouton d’attaque. C’est tout. Plus tard, il peut récupérer une arme secondaire mais il n’y a quasiment aucun combo à effectuer. Tout ce qu’on peut faire c’est taper frénétiquement avec l’épée et laisser les autres armes à la décharge puisqu’elles sont aussi tranchantes qu’une éponge mouillée. On peut apprendre quelques coups et parades mais ils ne servent qu’à varier les combats visuellement et n’ont pas de réel avantage d’un point de vue gameplay, à l’exception de la dash attack qui permet d’abréger les combats si on n’utilise rien d’autre. Guerre peut également parer et esquiver mais il réagit toujours une demi-seconde après avoir appuyé sur le bouton et ses esquives ne semblent jamais aller dans la direction désirée. Enfin, Guerre peut se transformer en gros monstre enflammé surpuissant et invulnérable pendant quelques secondes. Ce mode « berserk » sert principalement à passer un combat plus rapidement. Les boss quant à eux copient la méthode Zelda : utiliser l’objet du donjon trois fois.

Le jeu essaye de varier un peu les plaisir en incluant une phase de shoot aérien soporifique et il laisse tomber après…

Honnêtement Darksiders n'est pas un mauvais jeu en soi. Il n'y a pas de bugs graves et le jeu fonctionne. Il pourra vous occuper pendant une quizaine d'heures. Mais il n'a aucune âme. C'est une coquille vide qui donne juste envie de jouer aux jeux qu'elle essaye lamentablement d'émuler. Ne perdez pas votre temps dessus et gardez votre argent pour les bons plagiats de Zelda (c'est à dire 3D Dot Game Heroes).

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est joueur depuis 1989. Né avec un(e) gameboy dans les mains, ce joueur hardcore masochiste et élitiste démarre toutes ses parties en mode difficile et laisse sa frustration briser ses manettes.
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12 commentaires »

  1. Je suis totalement d’accord avec tous les points si haut. Tout de même, je tiens à mentionner que je ne suis rendu qu’a environ 4h de jeu. Toutefois, un symptôme commence à faire son apparition, je me trouve à me forcer pour jouer et c’est la le gros problème. Quand un jeu est bon, Vous jouez parce que vous voulez aller plus loin et non parce que vous devez le finir pour le rendre à son propriétaire. Effectivement, Darksiders a des bons aspects et aurait pu être un bon jeu.

    Sur une autre note, bon test Ragny et je ne suis toujours pas sure si je vais acheter Heavy Rain.

  2. C’est affreux. J’adore le style de Ragny mais je ne suis jamais d’accord avec lui :D

    Perso je l’ai trouvé honnête ce Darksiders et presque rafraichissant, d’une certaine manière (oui, je ne saurais pas trop vous l’expliquer alors je vous fais caca dans la bouche si vous me demandez d’argumenter).

    Et quant à prendre l’avis de Ragny sur HR pour argent comptant alors qu’il n’a fait que la demo je trouve ça un peu… aventureux ? Oui, manions l’euphémisme.

    Je vais essayer de rédiger le test du jeu pour le site et je verrai si j’arrive à vous convaincre, mais j’ai personnellement adoré l’expérience.

  3. @Pipo : certes, mais le feras-tu à jeun ?

  4. Justement, je me tâte :D

    Mais, bourré, j’ai un peu peur de spoiler l’identité de l’origami killer :D

  5. J’ai juste dit que la démo ne m’avait pas impressionné et que je pense que les Quick Time Event sont la pire mécanique jamais inventé.

    Le scénario et l’ambiance de Heavy Rain sont peut être suffisant j’en sais rien.

  6. Mais non Pipo tu vas nous faire un test d’amour de HR, avec du bavage, je vais avoir la version presse et je ferai un VRAI TEST IMPARTIAL, vu qu’en fait, j’ai lu quasi aucun communiq- oups, article de fond.

  7. :’O

  8. L’identité de l’origami killer, je me la suis fait allègrement spoiler sur les forums GK. Dure, la vie de modo.

  9. J’ai fait la démo de Darksiders cet après-midi, le je m’a laissé de marbre. C’est trop pauvre sur tous les plans. En dehors de l’intention de s’inspirer de Zelda, y’a rien.

  10. C’est le premier test que je lis de toi, et j’aime beaucoup.

    Bizarrement, je suis d’accord avec la plupart de tes remarques, MAIS… j’ai beaucoup aimé le jeu ! Peut-être que ça faisait longtemps que j’avais touché à un jeu old school, et que le plaisir de mes souvenirs est venu frapper à la porte.

    Je l’ai considéré comme un jeu de plateforme 2D new gen, qui ne cherche pas à innover, mais à faire revivre un genre presque oublié, et j’ai éviter l’étranglement en avalant Darksiders.

  11. Ce test de merde :rire:
    Vous y connaissez rien, ragez pas.

  12. J’avais vraiment apprécié ce jeux au début , mais la fin avec son dernier donjon (le trône noir ) hyper répétitif ma laissé un goût assez amer. Dommage ce jeux contient des scènes tout simplement EPIC ( l’arène quand on récupère le cheval par exemple…)

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