On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: je tue des nazis zombis • Editeur: Raven Software / id Software / Activision • Date de sortie: 21 aout 2009

Wolfenstein

Par • le 23/11/2009 • PC, PlayStation 3, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu fourni par l'éditeur •

Ressusciter la licence Wolfenstein huit ans après son dernier épisode à l’aide du moteur id Tech 4 (celui faisant tourner Doom³, Quake 4 et autres Prey), semblait une idée alléchante. L’univers sombre de l’Allemagne nazie avide d’expérimentations occultes reste suffisament attrayant pour garantir une campagne solo intéressante. Le mode multijoueurs de Return to Castle Wolfenstein a posé les bases de ce qui allait devenir ensuite Enemy Territory et demeure très joué online, malgré l’échec relatif du très exigeant Enemy Territory: Quake Wars. Bref, lorsqu’un nouveau Wolfenstein fut annoncé, il n’y avait pas de raisons d’être inquiet.

Everybody wants to be the B.J.

Un trou d'énergie comme il y en a des centaines à Isenstadt

L’agent B.J. Novak Blazcowicz est de retour aux affaires en cette année 1943. Après avoir anéanti l’opération de résurrection et le programme de super-soldats fomentés par le redoutable Wilhelm « Totenkopf » Straus, notre sympathique agent américain met la main sur un étrange médaillon avant d’être découvert par les soldats nazis. Un étrange halo protecteur l’entoure alors qu’il se fait joyeusement canarder et selon toute évidence, cette énergie émane du médaillon lui-même. Après enquète il semble que le médaillon fasse utilisation de cristaux uniquement trouvables dans la petite bourgade d’Isenstadt (allez savoir pourquoi) et que les nazis sont déjà en train de fouiller de fond en comble, en quête de mystérieux cristaux permettant d’en savoir plus sur la mythique « dimension du Soleil Noir », source d’un pouvoir incommensurable…

2 many B.J.s

Ils font des trucs curieux ces gars

Première nouveauté de cet épisode la ville d’Isenstadt est le centre névralgique de toutes les missions proposées. A l’instar d’un Grand Theft Auto il conviendra d’en connaître les différents recoins afin d’y trouver planques, officines du marché noir et donneurs de missions. Malheureusement, contrairement au jeu de Rockstar, la ville d’Isenstadt n’est qu’un long enchevêtrement de couloirs tous plus rébarbatifs les uns que les autres, séparés en différents quartiers dont chaque passage de l’un à l’autre nécessite un long loading, et garnis de nazis respawnant après chacun des loadings en question. Les planques sont indiquées par des symboles plus qu’évidents sur les portes et on se demande bien comment font les nazis pour ne pas les trouver, les donneurs de missions sont si peu nombreux qu’il sera rarissime d’en avoir 3 simultanément ce qui au final est plutôt heureux vu que celles qui ne font pas partie de la trame principale sont des plus inutiles et ennuyeuses. En bref, un choix bien étrange que ce hub boîteux, à l’exploration inintéressante et au design peu inspiré.

Hang the blessed B.J.

Tiens bon la barre

Une fois que l’on quitte Isenstadt, les missions sont un peu plus variées: de la découverte d’un site de fouilles à l’investigation d’une ferme aux activités suspectes, avec à chaque fois pour objectif la découverte d’un nouveau cristal permettant au médaillon d’offrir de nouveaux pouvoirs à notre héros: bouclier, ralentissement du temps ou hyperpuissance sont les capacités à débloquer au moyen de cristaux « Nachtsonne ». Il sera ensuite possible d’améliorer ces pouvoirs en trouvant des livres cachés ça et là dans les différents niveaux (et plutôt bien cachés). Si l’on pouvait se demander ce que les Nazis avaient bien pu faire de leur or, eh bien outre dans les banques suisses ils l’ont laissé traîner un peu partout à Isenstadt et tout ce que l’on va pouvoir trouver servira à s’acheter des équipements d’armement: silencieux, chargeur plus gros, de quoi se faire un arsenal du parfait petit guerrier. Les armes, elles, se trouvent non seulement sur les cadavres des infortunés soldats que l’on décime à la tonne mais également, dans le cadre de machines à tuer plus expérimentales, dans des labos nazis: canon à particules, fusil Tesla et Leichenfaust 44 permettront de joyeusement broyer du SS. Mais ceux-ci sauront se montrer assez résistants: si le simple soldat de base se fait proprement dézinguer d’une balle dans la tête, certains savent tirer parti de pouvoirs paranormaux leur offrant de se déplacer à grande vitesse, de générer des boucliers de protection voire même d’envoyer des jets de plasma. Certaines créatures nées des expérimentations des scientifiques nazis se montreront encore plus agressives, mais le niveau de difficulté n’est globalement pas bien élevé et le jeu se plie en une dizaine d’heures.

Gimme a B.J., bitch

Ne jamais croiser les rayons

D’un strict point de vue réalisation, Wolfenstein fait pâle figure. Le moteur Tech4 commence réellement à accuser son âge et si le jeu n’est jamais franchement laid, il n’est jamais transcendant non plus. Un Call of Duty 4 a largement plus de gueule, un comble vu la différence d’âge entre les deux titres. Le gameplay est correct et dans la moyenne des titres du genre, pas bien nerveux mais puisque le titre est également destiné aux consoles, pas trop le choix non plus. Difficile d’avoir envie de se lancer dans les différentes quêtes de collecte – surtout celles des livres de pouvoir, très bien planqués – tant ce qu’elles apportent est superflu: en boostant à fond toutes ses armes par défaut (MP40, MP43 et Kar98) on est déjà quasiment immortel. Les éléments de renseignements n’apportent pas grand chose même pour l’ambiance, et surtout il est impossible d’écouter les enregistrements tout en jouant. Pour entendre le texte, il faudra le conserver sous les yeux, ce qui tue le rythme ! Depuis Doom³ et BioShock, on pensait que l’affaire était entendue, ce n’est malheureusement pas le cas. La VF est assez mauvaise avec des soldats allemands qui parlent français dans un accent digne des pires films de série B et un héros qui à chaque fin de mission fait un compte-rendu par télégraphe à ses supérieurs, en répétant très exactement tout ce que l’on vient de faire: inutile et redondant, WTF ! Fort heureusement, les dernières heures de jeu sont assez agréables et procurent de bons moments, mais il faudra pour celà se fader au préalable plusieurs passages ennuyeux au possible. Le mode multi est quant à lui une véritable insulte à tous les fans d’Enemy Territory: lent, mou, d’un clacissisme effroyable et proposant moins de modes que son prédécesseur, il se paye le luxe d’être déjà désert trois mois après la sortie du jeu.

Il n'y a pas de secret: si j'ai mis trois mois à me motiver pour terminer cet épisode de Wolfenstein (et que je n'ai pas hésité une seule seconde à interrompre ma partie en cours pour faire Arkham Asylum à la place - 2 fois), c'est tout simplement parce qu'il est ennuyeux, rébarbatif, et d'un clacissisme convenu de bout en bout. Alors certes, ce n'est pas épouvantable, mais c'est franchement médiocre et le multi catastrophique n'inspire pas la sympathie. Pour un Wolfenstein on était décemment en droit d'en attendre plus.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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5 commentaires »

  1. J’agree évidemment, les armes experimentales sont pour la plupart useless, et les ressorts techniques sont d’un autre âge, aussi, le mode de vision dans l’autre monde qui devait être un gadget pour aider à la progression devient le seul mode dans lequel on parcourt le jeu au final tant il est facile de se recharger, qu’il accélère les déplacement et t’affiche les cibles distinctement, du coup, les décors sont de pâles et verdâtres planches entre lesquelles tu dois passer pour tirer sur des nazis vert fluo.

  2. Oh putain j’avais oublié un détail d’importance.

    Qu’est-ce-que-c’est con un FPS se déroulant pendant la seconde guerre mondiale dans lequel on guérit d’une blessure par balle en se cachant derrière un mur :(

  3. C’est la méchanique de gameplay la plus utilisée dans les FPS de nos jours… Ca « casualise » les jeux et ça gagne du temps aux designers parce qu’ils n’ont pas besoin de semer des kits de premiers soins partout…

  4. Ouais… mais autant j’arrive à te le justifier dans un Gears of War avec la combinaison régénératrice, dans un Modern Warfare où le gars a ses painkillers sur lui (plus dur déjà), autant là le B.J. avec sa veste en cuir de lover y’a vraiment aucune chance qu’il guérisse d’une balle dans le buffet juste en se planquant derrière un mur…

  5. Franchement, je ne trouve plus ça gênant, cette régénération auto. Les jeux vidéo évoluent, leurs mécaniques aussi. Et leur intérêt ludique également. Je pense qu’on est dans une période où on ne cherhe plus à galérer sur un jeu, ou à scorer. Les évolutions techniques font qu’on peut davantage se pencher sur l’immersion, et l’univers. Il me parait donc normal que paradoxalement on y perde un peu de réalisme (régénération auto, rewind dans jeux de course, mort impossible, …) histoire de pouvoir « rester » dans le jeu, et ne pas être confronter à un passage difficile pendant 3h.

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