On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Plate-formes • Editeur: Sega • Date de sortie: 24 novembre 1992

Sonic the Hedgehog 2

Par • le 7/11/2008 • MegaDrive, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

L’histoire est un éternel recommencement: le Docteur Robotnik, aussi connu au Japon sous le nom de Dr. Eggman, est une fois de plus à la recherche des émeraudes du chaos et robotise des petits animaux pour atteindre son but. Sonic, cette fois-ci accompagné par un jeune renard à deux queues nommé Miles « Tails » Prower, se lance à sa poursuite pour l’en empêcher.

C’est pareil non ?

Ce niveau me rappelle quelque chose...

Le premier sentiment venant à l’esprit lorsque l’on démarre une partie de Sonic 2 est immanquablement que chez Sega, on ne s’est pas foulé. Le démarrage est identique au précédent épisode, l’écran de présentation est quasiment identique, et même la musique du démarrage est identique. Pire, lorsque le jeu démarre, le premier niveau (Emerald Hill Zone) est visuellement très proche de celui du premier opus ! Mais en rester à ces impressions serait une grave, grave erreur, car si cet épisode remet très rapidement le joueur dans le bain via ce démarrage en terrain connu, une première différence notable est immédiatement visible: on n’est plus seul à parcourir le vaste monde, et Tails suit Sonic partout. Ce premier niveau est aussi l’occasion de se familiariser avec une nouvelle technique maîtrisée par Sonic: l’accélération en boule. En effet, en s’accroupissant et en appuyant de façon répétée sur le bouton de saut, Sonic (ou Tails) se met immédiatement en boule et emmagasine de la vitesse. Il suffira de donner une direction pour que le personnage s’élance à toute berzingue, ce qui est plus qu’utile. Quiconque aura galèré pour traverser un looping après avoir perdu son impulsion dans le premier Sonic comprendra ce que je veux dire.

Roule en boule

Sympa la d&eacute, c\'est Valérie Damidot qui est passée ?

Il n’est plus vraiment question de chercher les ressemblances avec le précédent épisode dès l’arrivée dans la Chemical Plant Zone, ses environnements métalliques et ses descentes vertigineuses, permettant à Sonic de donner son plein potentiel et de courir vite… très vite. Trop vite même puisque lors de ces séquences grisantes où l’on avance à fond les ballons, il est fréquent de se manger de plein fouet un ennemi ou bien de tout simplement se jeter dans le vide, synonyme de mort instantanée. Et si l’Aquatic Ruin Zone qui suit rappelle parfois la fameuse Labyrinth Zone, elle ne souffre plus des baisses de rythmes fréquentes qui plombaient quelque peu le jeu. L’apothéose est atteinte avec la Casino Zone qui pour le coup porte réellement bien son nom: jackpots, bumpers et flippers vous faisant rebondir, gagner des anneaux ou des vies, ou parfois en perdre, c’est selon. La Hill Top Zone et sa lave rappelle un peu la Marble Zone, en plus rythmée cependant puisque de fréquents séismes obligent à échapper à une marée de lave, évidemment mortelle. Je m’en voudrais de ne pas vous laisser découvrir les zones suivantes qui recèlent quelques surprises agréables, particulièrement la Sky Chase Zone à la jouabilité originale. Le niveau bonus à base de rotation a subi un profond relifting: on suit désormais Sonic et Tails de dos à travers une sorte de long couloir hideux en pseudo 3D, et on tente de récupérer un nombre minimum d’anneaux ouvrant l’accès à la fameuse émeraude du chaos. Pour accéder à ce niveau bonus, il suffit de franchir une porte de checkpoint avec 50 anneaux sur soi au moins, et de sauter dans le halo lumineux qui apparaît.

Arrète de me suivre, tocard

Tails devient un peu chiant, à force

Deux personnages, deux joueurs, l’idée semble couler de source, et Tails suit religieusement Sonic partout où il va. En mode solo l’ordinateur est particulièrement stupide: Tails passe son temps à mourir en se prenant des ennemis où à tomber dans des trous, ce qui peut être utile pour savoir si l’on peut sauter sans crainte d’une plateforme un peu élevée, mais devient vite énervant. Ne parlons même pas des niveaux bonus où les anneaux de Tails et Sonic sont comptés séparément: quand on sait que l’ordinateur a la facheuse tendance à réagir avec un temps de retard, on ne comptera plus les ratages d’émeraude parce que ce con de renard s’est pris une bombe à dix mètres de l’arrivée. Frustrant au possible, surtout que les niveaux bonus sont d’une redoutable difficulté, mais le jeu en vaut la chandelle: lorsque Sonic possède toutes les émeraudes du chaos, il peut se transformer en Super Sonic, sorte de super guerrier à la Dragon Ball Z, invincible, beaucoup plus rapide, beaucoup moins maniable aussi, tant qu’il lui reste des anneaux. À deux joueurs, on peut sans complexes donner la seconde manette à un ami ou à un petit frêre boulet: le renard dispose en effet de vies illimitées et doit suivre Sonic à la trace, le scrolling étant fixé sur le hérisson bleu. Un mode duel est également disponible, mais étant donné qu’il refile une conjonctivite en deux temps trois mouvements je ne pense pas qu’il soit réellement nécessaire d’en parler.

Sonic c’est deux fois plus fort que toi

Super Saiyan !

Visuellement, le jeu est incontestablement supérieur à son prédécesseur, pourtant l’un des tous plus beaux jeux de la Megadrive. Superbement coloré et très intelligemment designé c’est, bonus stages mis à part, un émerveillement de tous les instants. Les décors sont chatoyants et souvent agrémentés de scrollings parallaxes ou sur plusieurs plans du plus bel effet pour la profondeur: royal ! Les musiques ne sont pas en reste même si elles sont, à mon goût, un peu moins inoubliables que celles du premier opus. Il subsiste ça et là quelques petits défauts de game design et l’on est parfois un peu perdu sans trop savoir où aller, mais les niveaux sont une fois de plus très ouverts et la linéarité n’est pas de mise: on découvre sans cesse de nouveaux passages, de nouvelles plateformes et de nouveaux bonus cachés. La difficulté est très bien dosée et offrira un challenge aux malades du paddle tellement les derniers bonus stages sont à s’arracher les cheveux. Enfin, la possibilité de jouer en coop même si le challenge est moindre pour le deuxième joueur offrira souvent l’occasion d’y revenir, pour « une petite partie rapide ».

Plus joli, plus rapide, plus fun, Sonic 2 place la barre encore plus haut. Le hérisson bleu a le vent en poupe et ce second épisode est une référence incontestable du jeu de plateformes moderne. Bravo, Maître Sega.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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3 commentaires »

  1. Nan,nan,nan !
    La musique de eggman est juste inoubliable.
    Comment tu peux être crédible après ça ? (^_^)

  2. Je ne suis pas d’accord pour le mode coop. On s’habitue assez vite à la compression verticale (ou on se rapproche de la télé, au choix), et puis surtout, quand on veut jouer à deux, le mode 1 joueur + Tails est vraiment à chier, Tails ne servant qu’à buter 2 ennemis et récupérer 3 anneaux par niveau. Du coup, le mode duel offre un vrai challenge, surtout parce que certains niveaux sont fait de telle sorte qu’une fois passé par un endroit, il ne soit plus possible d’y repasser (plate-forme écroulée), élément qui n’apparaît évidemment pas dans le mode 1 joueur.

  3. @Hypolite: du coup je comprends mieux pourquoi tu portes des lunettes de nos jours. J’espère que t’as fait un procès à Sega.

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