On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Casse-briques • Editeur: Mumbo Jumbo • Date de sortie: avril 2008

Reaxxion

Par • le 27/7/2008 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Histoire de bien comprendre ce qui m’arrive, pourquoi je me retrouve aujourd’hui à faire un test de casse-brique, je vais coucher ici les circonstances de l’évènement (comme dirait la police scientifique). C’est un poil long, c’est un autre poil hors-sujet, alors rendez-vous directement à la première partie du test en cas de ras-le-bol.

Je suis pas du genre gamer nostalgique, hein, que ce soit bien clair. A chaque fois que j’ai tenté un quelconque revival de vieillerie, comme ça m’est arrivé en ressortant des consoles des tiroirs ou en dépoussiérant des CD d’abandonware, j’ai rencontré de violents flops. On pourrait dire des petaflops si on voulait rire un peu.
Pour sécher vos larmes, je vais prendre l’exemple qui m’est arrivé encore ce matin. En zonant sur le Steam Store, ce gros fourbe de bandeau de pub agresse soudain mes yeux par son Unreal Deal Pack. Mon coeur de papy saute deux-trois battements en voyant deux appâts : d’une part Unreal Tournament III que je n’ai toujours pas essayé, et surtout d’autre part Unreal Gold qui a marqué ma mémoire. Donc paf, je sors la visa et lance l’oldie de mon cœur dans la foulée. Je me dépêche de sortir du Vortex Riker, car je me souviens que l’extérieur avait été la claque d’ambiance à l’époque, avec ses cascades et son lac bleuté, les oiseaux dans le ciel d’une autre planête, la végétation bizarre et la faune pittoresque… consternation totale, le jeu a vieilli comme prévu dans mon inconscient étouffé.
Ce que je veux soulever ici est aussi mon problème avec Steam. Moi qui n’ai plus foi dans le package booklet-goodies des jeux en PC-DVD, le principe « dématérialisé » des licences me sied parfaitement, et pouvoir balader son compte de machine en machine est une bénédiction. Du coup, je me retrouve dépensier à la moindre promo, car merde quoi « 5$ pour Day of Defeat: Source, c’est vraiment donné, je peux pas laisser passer ça ! ». En gros, le compte Steam devient une fière vitrine de collection où s’entreposent les softs présents ou passés (voire même déjà achetés en boite), qu’on exhibe chez soi ou chez les autres, lorsque la soirée devient ennuyeuse.

Ce qui suit a donc pour sujet la dernière faiblesse en date. Mais là où le machiavélisme entre en jeu, c’est que ce n’est pas la mienne. J’ai juste installé la démo chez la fille pour essayer, et lorsque le temps limite nous a kické hors de l’arène, elle s’est juste écriée «NEED !» et a ouvert son portefeuille. Hop, un test à l’oeil.

La première partie, c’est ici

reaxxion_vigneron

Hey, je vais pas vous apprendre ce qu’est un casse-brique. Par contre, je vais définir un axiome pour nommer l’élément qui se balade latéralement en bas de l’écran, et qui vous sert à renvoyer les balles. En effet, suivant les cultures, cet outil primitif porte de nombreuses appellations. Certains parlent de « raquette » en référence au précurseur Pong, d’autres disent simplement « la barre », ou le « paddle ». J’ai rencontré quelques indiens à moitié à poil qui m’ont décrit le principe de la pagaie comme une référence absolue. Alors c’est parti.

Reaxxion s’est donc inscrit sur la longue liste des Breakout-like, tout en proposant suffisamment d’innovations pour que je me fatigue à écrire un peu sur lui. L’idée principale est de proposer à l’utilisateur quelques notions physico-chimiques sur la fusion froide tout en s’amusant. Votre pagaie© est pour cela partiellement constituée de mercure (ou assimilé), et se présente comme un réservoir à largeur variable source de tout projectile qui parcourera l’écran. Le contrôle s’effectue uniquement à la souris. En gros, un clic gauche plus ou moins long enverra une boule de mercure plus ou moins grande, et réduira la taille de la rame proportionnellement. Les morceaux de décor bousillés lâchent parfois des goutelettes du précieux liquide, qu’il suffira d’attraper au vol pour se remplir et retrouver une taille décente. Simple. Gaffe toutefois à ne pas se gaver, sous peine d’overload et de voir partir en petites boulettes la réserve accumulée sans jamais pouvoir la récupérer.

Car oui, le clic droit permet lui de « ravaler » la ou les balles en trop, soit parce que vous en avez balancé 5 et que ça devient la panique, soit suite à l’envoi d’un trop gros projectile – plus puissant mais plus rapide, et souvent accompagné d’une grave réduction du capital mercure. Ce principe a un côté tactique sympa, dans le sens où c’est le joueur qui contrôle le multiball, et gère le stock / la taille de son instrument. En plus de ce système de réserve, on dispose d’un nombre de vies qui pourra s’incrémenter par la réussite de niveaux spéciaux – les Secret Challenge Levels*. Autant dire qu’en général, il faut avoir une lose monstrueuse pour perdre à ce jeu. Toutankh, n’hésite pas à me donner tes impressions.

Là c’est déjà la deuxième

reaxxion_guitarz

Reaxxion s’étale sur 15 tableaux de 10 niveaux chaque où l’esthétisme est en majorité plutôt intéressant. On mettra de côté les moments où le level designer a laissé trainer sa tablette graphique et que sa gamine en bas âge est passée par là. Vos nombreux aller-retours de pagaie seront accompagnés d’une trentaine de morceaux de musique type techno / trance / ambient / pierre boulez que je soupçonne nous arriver tout droit des pays de l’est, dans le sens où j’ai déjà eu l’impression de les entendre il y a 10-15 ans (ce qui parfois n’a rien de désagréable).

Chaque tableau se termine par l’affrontement d’un « boss », où la ressemblance horizontale avec Pong devient flagrante. L’ennui avec cet adversaire géré par la machine, est qu’on se doute qu’il serait capable de renvoyer n’importe quel projectile sous n’importe quel angle / vitesse (ce qu’il ne se gêne pas de faire de façon honteuse), et on en sort avec l’impression générale qu’il est davantage programmé pour perdre à des instants précis. Il suffit alors de guetter ces handicaps momentanés, et lorsque c’est possible, exploiter le truc d’une balle bien placée à son opposé. Des fins de tableaux pas très glorieuses donc, un autre type de challenge aurait été préférable.

Là où à mon sens Reaxxion a loupé son coup, c’est au niveau de la précision de la souris. Essayé sur un windows XP et un autre Vista, à machines très correctes pour un jeu où de la 2D + décompression ogg est le plus fort des calculs, les premières parties font sentir un léger lag entre la raquette et la souris. Oh, certes, on ne s’en rend plus compte au bout de 2-3 tableaux, mais c’est comme faire du railgun avec 300 de ping : on finit par y arriver, mais on espère toujours avoir mieux. En déception mineure, j’ajoute que le jeu n’a pas été complètement adapté à Steam, dans le sens où il n’y a pas la carotte des stats. Pour une « achievements whore » comme moi, c’est un détail qui blesse.

Et puis une petite conclusion

En me relisant, j’ai l’impression d’être super négatif, alors que ce casse-brique est vraiment sympatique. On a vraiment pris du plaisir à jouer à ce jeu, hein, et pour environ 7.50€. Ouais, on. Ne mettez pas de côté les possibilité de rencontre à caractère informatique grâce à ce soft… Pour vous faire une idée (et pour éventuellement sombrer), rien n’est mieux que de vous essayer à la démo linkée dans l’intro.

*si je met en gras ce terme, c’est parce la plupart des coups spéciaux que vous allez réaliser s’accompagnent d’un voice over digne de Quake III Arena. Une partie de Reaxxion s’entend à l’autre bout de l’appart non pas à cause du son du jeu en lui-même, mais parce que tout joueur se sent obligé de répéter ce qu’il voit à l’écran avec cette même voix de bande-annonce américaine. Cela fait partie intégrante de l’immersion, ne soyez pas gênés. Allez je vous mets une petite vidéo juste pour innover, et faire progresser gamingsince198x.fr toujours plus loin vers l’inconnu.

Aaah mes yeux ! Ce jaune sur blanc ! Désolé pour la note les gens, mais je ne peux lui attribuer davantage. Reaxxion aurait tout pété si le contrôle à la souris eut été d'une précision exemplaire. Or en pleine crise balistique, il n'en est rien. Les boss de fin de tableau sont eux aussi ennuyeux. Je ne crache pas ceci dit sur les nombreuses innovations du gameplay et l'esthétisme général agréable. 150 niveaux de techno Russe peuvent lourder, mais le répertoire musical est ouvert à tout ogg. Pas cher, sympatique, Steamed.

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est vidéojoueur depuis ses Game & Watch de 1982. Il préfère le clavier + souris à tout type d'ustensile ludique, et pourtant il s'en est enfilé une sacrée variété. Il commence toujours par le couloir de gauche dans les donjons ou stations spatiales inexplorés. Il n'aime pas les jeux de sport, ou alors si on tire sur le ballon. Il n'aime pas les jeux de baston, ou alors si on tire sur les spectateurs. Il n'est pas cruel, juste violent.
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3 commentaires »

  1. La génération et l’absorption des boules est une idée vraiment excellente. Dommage que le jeu soit moche, d’après ce que je vois dans la vidéo.

    Sinon j’espère de tout coeur que le tag Technopop Russe va s’étoffer, il le mérite :)

  2. Curieux, j’ai exactement le même sentiment que toi vis-à-vis de Steam. Autant les plateformes de téléchargement légal de musique me laissent froid, autant je suis plus que convaincu par la distribution numérique de jeux. Steam est réellement bien foutu, tellement bien que j’ai racheté Grand Theft Auto: Vice City sur lequel je bloquais sur PS2 la faute à une jouabilité merdique. Eh bin à la souris et au clavier, c’est bien mieux. Et c’est à tel point que j’évite de trop traîner sur le store, parce que quand je vois les bonnes affaires (surtout vu le cours du dollar) je serais capable de claquer beaucoup, beaucoup de fric :|

  3. @kwyxz, t’as qu’à corrompre une innocente et ça partage les frais.

    @Game A, alors, pour avoir terminé le jeu avant même que le test soit publié, je peux avouer que le jeu n’est pas aussi moche que la vidéo pixélisée sous dailymotion laisse paraître. Les effets (que ce soit les gouttes de métal, la pagaie, ou les briques) sont vraiment jolis. C’est très néon/ooh shiny, ça change de couleur, ça bouge comme il faut, c’est fluide, etc.
    Si on me demande mon avis, j’y mets 4/5 parce que j’ai pas senti le lag et que les boss me pétaient plus le rythme qu’autre chose.

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