On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: JRPG • Editeur: Namco • Date de sortie: 25 septembre 2006

Baten Kaitos Origins

Par • le 16/12/2007 • GameCube, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Passé relativement inaperçu en France en 2002, Baten Kaitos: Eternal Wings and the Lost Ocean est tout simplement un des meilleurs RPG de ces dernières années, également l’un des plus originaux, et aussi un des plus beaux jeux du Gamecube. Autant le dire tout de suite, je suis un gros fan du premier opus, auquel je mettrais 5 si je devais le tester aujourd’hui. Mais c’est de sa suite antérieure (osons la francisation débile de prequel), Baten Kaitos Origins, que je vais vous parler. Précisons ici que ce jeu est passé encore plus inaperçu que le précédent, vu qu’à ma connaissance il n’est jamais sorti en Europe. Ce nouvel épisode se déroule donc 20 ans avant le premier, et est supposé expliquer comment le monde est devenu ce qu’il est. Petit rappel: l’univers de Baten Kaitos est composé de continents flottants dans le ciel, et les habitants sont dotés d’ailes mais ne savent pas vraiment voler (mais c’est la classe quand même).

Baten de l’air

Nouveaux décors

Le jeu commence par un didacticiel rapide sur l’utilisation des objets de quête, et en avant pour une mission pas super cool puisque Sagi, le personnage que le joueur guide, est chargé de tuer l’Empereur (pas Palpatine malheureusement), dans le cadre des services secrets de l’Empire en question. Il est accompagné dans sa quête de Guillo, sorte de marionnette rose et bleue avec une voix bizarre (deux personnes qui parlent en même temps, chacune avec une voix de castrat différente), et qui fait de l’aérobic quand un combat est gagné. Tout le début du jeu se déroule dans de nouveaux décors, intégrés dans l’univers du premier épisode. Et là, de façon assez inexplicable, on a cette impression que tout prend beaucoup de temps, et que malgré tous ces évènements on se traîne, et on s’endort un peu. Le premier boss arrive néanmoins assez vite, et ça va ensuite un peu mieux. Assez rapidement on récupère un troisième personnage, Milly, sorte de pouf de 16 ans habillée comme une servante du 19ème siècle ouest-européen en mini-jupe, version fantasmée par des japonais. Il convient ici de souligner un des points négatifs du jeu: malgre sa longue durée de vie, seuls ces trois personnages sont jouables.

Kaitos à moëlle

Opu village, copié-collé du premier opus

Il convient également de souligner un second point négatif du jeu: on évolue désormais dans les décors du premier jeu, et en gros toute l’aventure va consister à visiter les endroits déjà visités 20 ans plus tard. Autrement dit, chez Monolith, on sait comment économiser sur le budget en se foutant allègrement de la gueule du client. Bien entendu de nouveaux endroits sont intégrés, notamment vers la fin du jeu, mais globalement on passe quand même beaucoup de temps dans le jeu précédent (50% à vue de nez). En revanche, les musiques sont toutes nouvelles, bien que fortement inspirées de celles du précédent volet. Ce qui est l’occasion de souligner un troisième point négatif : les musiques d’Eternal Wings and the Lost Ocean étaient bien mieux ! En copiant-collant les décors et en investissant dans la musique, le chef de projet s’est clairement trompé de combat.

Origins Fizz

Toute la puissance de l'aérobic dans une aura bleue

L’aventure est tout de même intéressante, l’univers est franchement sympa, et les scénaristes réussissent une fois de plus à éviter la plupart des écueils du RPG, ou au moins à faire original sur pas mal d’aspect, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Bien entendu certaines règles de base sont respectées, comme la présence d’un traître, d’un personnage amnésique, d’un être aux pouvoirs cachés, d’une personne discrète sur son passé, d’une adolescente qui remonte le moral de tout le monde, et d’un mercenaire qui poutre en combat. Avec seulement trois personnages jouables, ce n’est pas forcément facile de caser tout ça. Réussir à introduire suffisamment d’originalité dans tout cela pour ne pas avoir d’impression de déjà-vu est franchement appréciable, et s’ajoute au fait que l’intrigue principale est bien ficelée, originale et intéressante. Les décors sont toujours aussi jolis que dans l’épisode précédent, y compris les nouveaux, et les effets visuels sont jolis comme tout. Niveau graphique aucun souci, malgré quelques ralentissements incompréhensibles lors de certaines attaques, absolument sans conséquence sur le jeu. De plus les musiques, bien que moins sympas que précédemment, accompagnent bien l’action ou l’aventure, et au final on s’immerge très facilement dans cet univers fantastique où les continents flottent, les hommes ont des ailes, et les objets de quête vieillissent et se transforment. Le système de combat est quant à lui original, bien que toujours basé sur un deck de cartes qui doit être soigneusement choisi, sous peine de se faire défoncer violemment. Là où Baten Kaitos premier du nom proposait un système entièrement neuf pour du RPG, avec tours d’attaque et de défense et un deck par personnage, BK Origins propose une version simplifiée, avec un seul deck partagé par l’équipe. Au final ça ressemble un peu à un classique attaque-magie-objet randomisé par l’arrivée des cartes, et c’est dommage (mais original). Je tiens ici à souligner que la presse a apprécié dans l’ensemble que le système de combat ait été simplifié, ce qui me fait simplement dire que la presse est constituée de mous du cerveau qui résistent au changement, veulent jouer à FF 23, PES 30 et NFS Super Titanium en se mastéguant parce que c’est trop bien ce qu’on arrive à faire de nos jours.

La vie c’est pas si facile

Une poufolescente qui fracasse

La même presse s’est également plainte de la trop grande difficulté du jeu. Remettons les choses à leur place : la difficulté existe dans Baten Kaitos Origins, mais elle est très bien dosée. Dans la plupart des RPG chaque combat est une formalité, et si on a besoin d’XP on en fait pendant des heures, histoire d’arriver au boss bien balaise pour le détruire en 2-2. Dans Baten Kaitos Origins, chaque combat est vraiment un combat, dans lequel on peut perdre si on ne fait pas attention à ce qu’on fait. De plus, la constitution du deck est importante, et il y a une phase d’apprentissage pour cela. Par exemple, il vaut mieux parfois ne pas utiliser tous les slots du deck, histoire de garder des proportions (et donc des probabilités) correctes pour les cartes choisies. C’est sûr que c’est un peu plus compliqué que bourriner sur « attaque » jusqu’à remplir sa jauge pour ensuite lâcher une attaque spéciale, mais pour une fois que des développeurs font fonctionner notre cerveau autrement qu’avec des tests de QI sur DS, on va pas se plaindre.La durée de vie est assurée par une intrigue longue et pleine de rebondissements, plus des tonnes de quêtes optionnelles, dont celle de Pac-man qui vous prendra environ 50 heures. Pour la totalité du jeu, comptez 40 heures si vous êtes un rapide qui ne fait aucune quête optionnelle ; il m’en a fallu plus de 100 et je n’ai pas tout fait, malgré de bonnes résolutions, car la plupart du temps il s’agit en fait d’aller chercher un objet ou de le créer en en mélangeant d’autres, pour l’apporter à une personne précise. Au bout d’un moment ça soûle. Pour les acharnés il existe également un colisée où vous pourrez combattre une tripotée de monstres de tous niveaux, jusqu’à du super-chaud-à-côté-le-boss-de-fin-fait-pitié. La durée de vie est donc probablement une des meilleures tous jeux solo confondus sur Gamecube, à condition d’aimer les sidequests.

Quatre ans plus tard et vingt ans plus tôt, Baten Kaitos Origins fait tout comme son grand frère mais pas vraiment pareil. Les fans du premier se doivent d'y jouer de toute façon, les fans de RPG dont le Gamecube prend la poussière aussi. Un scénario remarquable et un univers fantastique font que jouer à ce jeu est de toute façon une belle histoire, mais les nerveux de la gâchette risquent de s'ennuyer un peu, voire de s'endormir. Si vous tenez absolument à faire toutes les sidequests considérez que la note est 2 ; si vous n'en faites aucune et que vous n'avez jamais vu les décors du premier épisode, la note est 4. Au final, tout cela donne surtout envie de rejouer à Baten Kaitos.

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est joueur depuis la maternelle. Il aime notamment les RPG, la baston et les vieux jeux, mais touche à tout le reste, surtout si le reste a une paire de seins.
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5 commentaires »

  1. En fait j’ai pas 70h à passer sur le jeu, est-ce qu’à la fin ils arrivent à voler avec leurs ailes ?

  2. Question existentielle! J’ai cru comprendre que Giacomo apparaissait dans cet opus : intox ou relative pwnage? :o

  3. Je ne suis pas d’accord avec le 5 promis de Baten Kaitos : le système d’association de cartes pour en obtenir d’autres est carrément foireux et il est aussi un peu, je ne sais pas si c’est une constante dans ce genre de RPG, répétitif.

  4. Pavel : Giacomo apparaît bien, plus jeune de 20 ans (tout comme quelques autres personnages du premier épisode).

    Hypolite : le 5 c’était juste histoire de préciser que je n’étais pas totalement objectif, et que j’avais un a priori favorable (et de grosses attentes)

  5. 3/5 ? 3/5 ?? Mais mon pauv’vieux, comment avez-vous pu ? Origins poutre tellement son prédécesseur en s’incrustant dans son scénar jusque dans les moindres recoins qu’il mérite une note aussi bonne VOIRE meilleure que les Ailes Eternelles, ne serait-ce que pour l’apparition du bouton B pendant les combats.

    Vous êtes un triste sire, je ne vous salue pas.

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