Une « communauté » cannibale
Par Shane Fenton • le 27/6/2012 • Entre nous •Cela fait un petit moment que le monde du jeu vidéo a ses croquemitaines. Des ennemis déclarés du médium (ou de son industrie, ou de ses pires aspects comme la violence et l’addiction), qui consacrent une partie de leur temps et de leur énergie à lui nuire, au moyen d’actions diverses : articles de presse, débats télévisés, procès, projets de lois… Il arrive périodiquement que l’un d’entre eux finisse par devenir aux yeux de la « communauté », plus qu’une cible, une figure totémique, capable à la fois de rassembler les joueurs contre sa personne, et d’être invoqué pour disqualifier un autre opposant, comme si son nom en lui-même était une insulte. C’est une tradition existante dans d’autres médias, par exemple Fredric Wertham pour la bande dessinée, ou Pat Pulling pour le jeu de rôle (chez nous, c’était plutôt Mireille Dumas).
Il était le traître fondamental, le premier profanateur de la pureté du Parti. Tous les crimes subséquents contre le Parti, trahisons, actes de sabotage, hérésies, déviations, jaillissaient directement de son enseignement. […] Goldstein débitait sa venimeuse attaque habituelle contre les doctrines du Parti. Une attaque si exagérée et si perverse qu’un enfant aurait pu la percer à jour, et cependant juste assez plausible pour emplir chacun de la crainte que d’autres, moins bien équilibrés pussent s’y laisser prendre. […] Par ailleurs, voir Goldstein, ou même penser à lui, produisait automatiquement la crainte et la colère. (George Orwell, 1984)
Jack Thompson et Familles de France furent nos premiers véritables croquemitaines, et encore aujourd’hui, leur aura est inégalée. Il faut dire qu’ils ont fait ce qu’il fallait pour qu’on ait envie de menacer d’eux nos enfants (ou neveux) pas sages. Leurs actions ont été d’autant plus nuisibles pour le jeu vidéo qu’ils avaient pour eux une presse généraliste complaisante et peu portée sur la contradiction, ainsi qu’une industrie volontairement silencieuse dont la stratégie consistait à laisser passer l’orage (ce qui a renforcé le caractère unilatéral du traitement médiatique). Mais ce temps-là est révolu. Jack Thompson a été radié du barreau, Familles de France ne pèse plus rien, les joueurs et journalistes spécialisés ont leurs entrées jusque dans la presse généraliste… Et pourtant, bien après qu’ils aient quitté le devant de la scène, ils ont servi d’épouvantails et leur nom a été invoqué, encore et encore, comme si leur capacité de nuisance était intacte.
Goldstein, en dépit de son isolement, de son impuissance et du doute qui planait sur son existence même, semblait un sinistre enchanteur capable, par le seul pouvoir de sa voix, de briser la structure de la civilisation. (George Orwell, 1984)
Ainsi la source du mythe du préjugé contre le JdR est au bout du compte, nous-mêmes : nous nous disons opprimés, parce que nous aimons ce sentiment de haine envers l’oppresseur. (Gary Pellino, La honte du jeu de rôle)
Depuis quelques années toutefois, les choses ont changé, du moins en France. Loin des yeux, loin du cœur ? Faut-il que toute étoile finisse par perdre de son éclat ? Toujours est-il que la figure du croquemitaine se renouvelle depuis quelques années, de plus en plus vite, et pour des raisons de plus en plus futiles.
On l’a vu, invoquer Familles de France à tout bout de champ est de plus en plus anachronique. Mais voilà au moins une association qui, à un moment de son existence, a réalisé quelque chose de concret dans le monde du jeu vidéo, et apporté une vraie contribution (aussi détestable soit-elle) au débat. Peut-on en dire autant de Nadine Morano ? Qu’a-t-elle fait de concret, elle, du temps où elle était ministre ? Rien. Des déclarations à l’emporte-pièce, jamais suivies d’effets. Quant aux déclarations elles-mêmes, on peut se demander ce qu’elles avaient de si extraordinaire pour que leur auteure fasse l’objet d’un tel culte. En tout et pour tout, elle s’est illustrée 5 fois en 4 ans. Elle a cautionné une pub sur les dangers d’internet pour les enfants, où les jeux violents apparaissaient en même temps que le néo-nazisme, la pornographie et la pédophilie. Elle a critiqué verbalement le système PEGI. Elle a déclaré que GTA IV était « violent » et « amoral », avant de se faire photographier par Paris-Match en train d’y jouer avec ses enfants. Et à la suite d’un fait divers tragique, elle a suggéré un lien possible entre l’augmentation de l’ultra-violence et le développement de certains films et jeux vidéo. Bref, de la parlotte, un spot de pub, rien de plus. Et c’est pour une « contribution » aussi vide et misérable qu’on lui a consacré des dizaines d’articles et d’éditoriaux, et qu’elle a remplacé Familles de France dans le rôle de l’épouvantail anti-jeu vidéo ?
Mais l’étrange était que, bien que Goldstein fût haï et méprisé par tout le monde, bien que tous les jours et un millier de fois par jour, sur les estrades, aux télécrans, dans les journaux, dans les livres, ses théories fussent réfutées, écrasées, ridiculisées, que leur pitoyable sottise fût exposée aux regards de tous, en dépit de tout cela, son influence ne semblait jamais diminuée. Il y avait toujours de nouvelles dupes qui attendaient d’être séduites par lui. (George Orwell, 1984)
A la rigueur, on peut se dire qu’il s’agissait d’une ministre, et que ses piques, aussi insignifiantes soient-elles, avaient une certaine régularité. D’autres ont été élevés à leur tour au rang de croquemitaines, juste pour une ou deux phrases malheureuses et sans lendemain. C’est ce qui s’est passé avec Alain Delon et Bernadette Chirac. Mais dans leur cas, ce n’est pas allé bien loin : une poignée d’éditoriaux et de commentaires vengeurs dans la presse spécialisée, dont les intéressés se foutent éperdument. Et au bout d’un ou deux jours, plus rien. Avec Laure Manaudou, les choses ont été différentes, pour notre plus grand malheur.
Déjà, l’an dernier, suite au carnage perpétré en Norvège par Anders Breivik, la cabale attendue contre les jeux vidéo n’avait pas eu lieu. En France, en tout cas, on n’avait recensé aucun éditorial vengeur, aucun appel à l’interdiction ou même à une règlementation plus dure, juste la recopie d’une dépêche AFP, plus quelques paragraphes laconiques ici et là. Rien de comparable avec les articles apologétiques qui s’étaient multipliés au sein même de la presse généraliste. Se plaindre que le jeu vidéo était « diabolisé », « stigmatisé » ou « bouc émissaire » n’était pas seulement anachronique : c’était tout simplement faux, absurde et contre-productif (au passage, si, à défaut d’arrêter de pleurnicher, on pouvait au moins renouveler le vocabulaire, ce serait déjà un progrès). Je l’ai dit à l’époque, et j’ai rappelé que les réactions épidermiques d’une partie de la communauté viraient de plus en plus au lynchage. Ce qui, à mon avis, est plus dévastateur pour le jeu vidéo et pour son image que les diatribes (de plus en plus rares) contre la violence vidéoludique. Sur ces deux points, les suites de « l’affaire Mohammed Merah » ont confirmé mes propos, bien au-delà de ce que j’espérais. Au point que, pour ma part, devant la multiplication de ce genre d’affaires, j’ai de plus en plus honte de me faire appeler « joueur de jeux vidéo ».
Il semble quelquefois que nous trouvions plus intéressant de prouver que les JdR sont inoffensifs – ou plus important, que ses détracteurs ont tort – que d’y jouer vraiment. Non seulement ça n’arrange pas le problème, mais cela se reflète énormément sur l’ensemble du loisir, nous faisant ressembler à des militants extrémistes. (Gary Pellino, La honte du jeu de rôle)
Comme chacun sait, Laure Manaudou a tweeté peu après l’annonce de la dernière tuerie de Toulouse : « Supprimez ces jeux vidéos à la c… Et ça ira déjà mieux ! ». Auparavant, sa seule autorité sur quelque sujet que ce soit se limitait à une chronique sportive mensuelle dans le Journal du Dimanche. En tout cas, on ne l’avait jamais entendue sur le sujet des jeux vidéo. Et pour une fois qu’elle s’est exprimée dessus, elle n’a rien dit qui méritait l’attention. Quels jeux ? Quel est le lien avec ces tueries, sachant qu’au moment où le tweet a été écrit, on ne connaissait pas encore l’identité de l’assassin ? Quel type de « suppression » (aux mineurs ou à tout le monde) ? En quoi cela permettra-t-il d’aller « mieux » ? On ne sait pas. C’était un commentaire insignifiant, comme on en a parfois, suite à un fait divers. Rien d’intéressant, rien qui mérite autre chose que le silence et l’indifférence. Et pourtant, tout le web vidéoludique lui est tombé dessus, comme si par la seule force de sa volonté, elle pouvait convaincre Madame Michu de renoncer à acheter des jeux pour ses moutards, ou pire, inciter nos députés à légiférer sur les jeux vidéo. Il fallait absolument que tout le monde s’insurge à son sujet, que tout le monde la dénonce, exprime son indignation, démontre à quel point elle était nulle. Même la presse généraliste s’en est mêlée, en général pour hurler avec les loups. Résultat : Laure Manaudou a fermé temporairement son compte Twitter, avant de le rouvrir une fois l’orage passé. Pour les gamers, c’est la nouvelle croquemitaine à la mode, et pour les autres, c’est juste quelqu’un qui, pour avoir osé critiquer les jeux vidéo, a été lynchée par une meute intolérante. Une formidable victoire pour le médium, assurément. Et un modèle à suivre : quand quelqu’un pense différemment, pas question de discuter, d’essayer de convaincre, non : on cogne, on lynche, on s’y met à plusieurs, jusqu’à obtenir le silence.
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres (John Stuart Mill)
En comparaison, Jacques Cheminade n’a pas eu trop de souci à se faire. Bien sûr, il a été l’objet d’articles furibards, et on l’a mis dans le même sac que Laure Manaudou. Mais curieusement, c’est cette dernière qui semble servir d’épouvantail sur le long terme. Cheminade, lui au moins, n’est pas un novice en la matière : cela fait au moins 13 ans que son parti appelle à l’interdiction des jeux « violents », à l’occasion des tueries de Paducah et de Littleton-Columbine, d’Erfurt, et de Virginia Tech. On ne peut donc pas dire que sa petite sortie télévisée au lendemain des tueries de Toulouse soit une nouveauté. Peut-être que la seule différence avec ses diatribes précédentes tient au fait qu’il était candidat à l’élection présidentielle. Peut-être aussi que c’est la raison de son relatif oubli depuis par rapport à Manaudou : 0.25% de voix au premier tour contre 3 médailles olympiques, 6 mondiales et 13 européennes, la messe est dite. Et tant pis si les interventions répétées du premier sont sans commune mesure avec le tweet de la seconde. Passons.
Toujours est-il que jusqu’à une date récente, c’étaient les deux seules personnes à avoir mis en cause publiquement les jeux vidéo dans les tueries de Toulouse, et les médias généralistes, dans leur large majorité, ne les ont pas suivis sur ce terrain. Comme l’a fait remarquer Omar Boulon dans Canard PC, c’est en soi la preuve que le jeu vidéo a gagné la bataille de la reconnaissance pour un bon moment. Alors ne serait-il pas temps de baisser les armes et d’abandonner nos épouvantails ? Apparemment non, puisqu’ils ont fait l’objet d’une conférence qui leur était entièrement dédiée à la Gamers Assembly de cette année. Son principe mérite d’ailleurs qu’on s’y attarde : on prend une brochette de noms sans rapport les uns avec les autres (Laure Manaudou, Nadine Morano, Serge Tisseron -!- et Laurent Bègue), on leur colle la même étiquette infâmante de « curés du web », et plutôt que de se confronter à eux directement, non seulement on se réjouit de ne pas les avoir invités, mais en plus on s’enorgueillit de jeter leurs noms en pâture à la foule alors qu’ils ne sont pas là pour se défendre. Quel courage !
Le jeu de rôles est un loisir récent qui est toujours en train d’évoluer et de s’étendre, et nous devrions discuter chacun de ses aspects. Mais généralement, toute opinion qui ne soutient pas entièrement le JdR est rabaissée, étiquetée comme extrémisme religieux ou intimidation fasciste, ôtant ainsi tout espoir d’un examen approfondi de notre loisir. (Gary Pellino, La honte du jeu de rôle)
Mais le pire était à venir. Et comme l’a dit Natacha Polony en titre de son dernier ouvrage, il est « de plus en plus sûr ». Natacha Polony, justement, parlons-en. En 2005, en marge d’un dossier de Marianne sur les émeutes qui venaient d’éclater dans diverses banlieues de France, elle avait commis un billet (reproduit chez Caféine) peu inspiré et à mon sens hors-sujet, où elle mettait en cause les jeux vidéo dans leur ensemble, sans que l’on sache trop pourquoi (Jean-Philippe Desbordes avait fait de même dans Charlie Hebdo, mais lui au moins se basait sur le témoignage des émeutiers qui se sentaient « comme dans un jeu »). Puis en 2009, dans Le Figaro où elle travaille désormais, elle s’était inquiétée de l’influence des écrans sur les enfants. C’était à peu près tout… jusqu’à sa dernière sortie sur le plateau d’On n’est pas couché samedi dernier. L’animateur Laurent Ruquier recevait l’auteur d’un livre-enquête sur Mohammed Merah, ce qui a donné à Natacha Polony, chroniqueuse dans l’émission, l’occasion de revenir sur l’hypothèse d’un lien avec les jeux vidéo « de guerre », comme on les appelle depuis quelques années en France.
Et je ne crois pas que les jeux de rôles soient « juste des jeux ». Je crois qu’ils sont quelque chose de bien plus qu’un jeu, de beaucoup plus qu’un conte, une chance d’interagir avec un monde imaginaire. Ils représentent une opportunité de vivre nos propres fantasmes, et en tant que tels, peuvent être des expériences émotionnelles puissantes. […] Vous pourriez ne pas être d’accord avec ça et ça me va. Néanmoins, cela ne me donne ni tort, ni ne fait de moi un “anti-JdR”. Plus important, ça ne veut pas dire que la question ne devrait pas être posée dés le départ. (Gary Pellino, La honte du jeu de rôle)
A une époque, le traitement du jeu vidéo par la télévision était unilatéral : le présentateur, l’animateur, les chroniqueurs, les invités, étaient majoritairement « contre », et la question n’était pas tellement de savoir si c’était dangereux, mais jusqu’à quel point, et pourquoi il n’y avait pas d’interdiction. Les rares fois où des journalistes spécialisés étaient invités, c’était au mieux pour servir de faire-valoir, au pire pour les clouer au pilori, et les rendre responsables de tout ce qui n’allait pas dans ce loisir (les exemples ne manquent pas). Ici, Natacha Polony n’a pas été la seule à s’exprimer : ses arguments ont été contestés, non seulement par certains invités, mais aussi par l’autre chroniqueuse de l’émission, Audrey Pulvar. Quoi que l’on pense de la qualité de l’échange, il s’agissait d’un véritable débat contradictoire. L’accusation d’irresponsabilité de la part d’une chroniqueuse « grassement payée » ne tient donc pas : ici, ce sont deux chroniqueuses qui ont exprimé des positions contraires, aux côtés des invités de l’émission. Chacun en avait le droit, au même titre que les autres, et pendant 3 minutes et demie, chacun a exercé ce droit dans le respect des autres.
Bien sûr, les téléspectateurs pouvaient ne pas être d’accord avec Natacha Polony, et le lui faire savoir… tout en n’oubliant pas les règles élémentaires de respect et de courtoisie qui ont été suivies sur le plateau. D’ailleurs, il y avait là une occasion unique de lui montrer que « chaque fois que l’on aborde ces questions-là », il n’y a pas forcément que « des réactions épouvantables ». Au lieu de ça, que s’est-il passé ? Outre les billets furibards des uns et des autres (ainsi que les milliers de commentaires en réaction à ces billets), son compte Facebook a été inondé de messages qui relevaient, au mieux de l’indignation pleurnicharde, au pire de l’insulte ordurière. Bref, elle a été confirmée dans son jugement de la pire manière qui soit : en se faisant lyncher, « crucifier », et pour le coup « diaboliser », de manière encore plus abjecte que Laure Manaudou.
Certains ont cru original de clamer que leur pratique des jeux vidéo ne les avait pas rendus psychopathes, comme si des milliers d’autres ne l’avaient pas déjà fait avant eux, et comme si ça coupait court à toute discussion sur ce loisir. Un « psychopathe », ce n’est pas quelqu’un qui va forcément tuer tout le monde, ni quelqu’un qu’on va forcément envoyer avec la camisole dans une cellule capitonnée. Un psychopathe, c’est quelqu’un qui est incapable d’empathie, qui est indifférent à autrui, qui ne supporte pas la contradiction, et qui est incapable de remords pour le mal qu’il cause. Il y a plusieurs moyens de démontrer qu’on ne l’est pas, ou qu’on ne le devient pas au travers des jeux vidéo. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les lyncheurs de Laure Manaudou et de Natacha Polony n’ont pas choisi le meilleur moyen.
Il est vrai que des réserves ont été émises, et que Natacha Polony a même été courageusement défendue. D’autres, par contre, semblent en être fiers, au motif que la « communauté » est « soudée », et qu’elle « ne se laisse plus faire impunément ». Ce qui justifie, apparemment, de chasser en meute, de traquer les derniers dissidents, et de les sacrifier les uns après les autres sur l’autel de nos plaisirs.
L’horrible, dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu’on fût obligé d’y jouer un rôle, mais que l’on ne pouvait, au contraire, éviter de s’y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile. Une hideuse extase, faite de frayeur et de rancune, un désir de tuer, de torturer, d’écraser des visages sous un marteau, semblait se répandre dans l’assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa volonté, en un fou vociférant et grimaçant. (George Orwell, 1984)
On peut sans doute objecter que les gamers n’ont pas le monopole du lynchage par internet, et c’est on ne peut plus vrai. On peut piocher des exemples jusque dans des domaines qui sont pourtant peu en rapport avec la violence. Quand Antoine Buéno se fend d’un essai (en fait, la republication d’un de ses romans) dans lequel le narrateur décèle chez les Schtroumpfs des traces de « nazisme », il paraît difficile de suggérer que ceux qui l’ont traîné dans la boue et menacé de mort ont trop mangé de salsepareille. Quand un article de Technikart, dont le sujet (de railleries) est la Creuse, se transforme en affaire d’état qui mobilise tout le département, on ne va pas reprocher aux 1900 mécontents du groupe « Les Creusois contre Technikart », ni à ceux qui ont harcelé le journaliste par téléphone (au point que celui-ci a dû couper son portable), d’avoir abusé du cidre limousin. Au contraire, la presse régionale, mais aussi nationale, les a très largement soutenus. Preuve qu’il y a des lynchages plus acceptables que d’autres. Et c’est justement le problème : que ça plaise ou non, le jeu vidéo ne bénéficie pas, ne peut pas bénéficier, du même « capital sympathie » que l’honneur d’un département. Par ailleurs, parmi tous les clichés qui accablent les creusois, on ne trouve pas la propension à se transformer en tueurs en série. Tant mieux pour « eux », tant pis pour « nous ».
Mais la principale différence avec les autres affaires, c’est que celles-ci ne se produisent qu’une fois. Après le traitement que les Creusois viennent d’infliger à Technikart, il serait surprenant qu’un confrère ait envie de venir leur chatouiller les châtaignes. Nos coreligionnaires militants, par contre, semblent n’en avoir jamais assez. Ironie du sort : normalement, c’est le croquemitaine qui dévore les autres, pas l’inverse. Après Familles de France, ce fut au tour de Nadine Morano, qui n’en a pas trop souffert parce que ses détracteurs avaient encore quelques manières. Puis Laure Manaudou et Laurent Bègue prirent le relais, et la courtoisie est allée se faire voir. Aujourd’hui, c’est Natacha Polony qui, on n’en doute pas un instant, a été convaincue de son erreur par les innombrables message orduriers et haineux (sans oublier les jeux de mots lamentables sur son prénom). En tout cas, c’est à elle que j’adresse mon soutien, pour le peu qu’il vaut.
Et demain, à qui le tour ? Combien faudra-t-il d’autres victimes pour apaiser une foule devenue cannibale ? Pour expier de vieilles rancunes qui datent de plusieurs années ?
Et bien trop souvent, on fond immédiatement sur ceux qui expriment de telles opinions, et ils sont réduits au silence par un barrage d’accusations portées par des joueurs militants, qui justifient leurs propres politiques oppressives par la défense d’un loisir qui n’est en fait pas attaqué. Et c’est à ce moment-là que j’ai le plus honte d’être un rôliste. (Gary Pellino, La honte du jeu de rôle)
Tags: communauté, controverse, jeux violents, laure manaudou, lynchage, merah, mohammed merah, natacha polony, scandale, violenceShane Fenton est joueur depuis les années 80, et joueur passionné depuis 1990. Ouais, à peu près comme tout le monde ici, quoi. Sauf qu'en plus, il cause. Beaucoup. Mais alors beaucoup. C'est pas sain pour lui qu'il cause autant. Faudrait plutôt qu'il joue.
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Très bon travail de synthèse, comme toujours.
J’ai bien rigolé à la lecture de l’article de Technikart parce que s’il parle de Guérêt et de la Creuse, il décrit parfaitement n’importe quelle sous-pref’ de 15000 habitants ou moins… bref, pas de quoi fouetter un chat.
En débarquant sur un billet traitant de l’ennemi du jeu vidéo je pensais qu’on parlerait de David Cage.
Me voilà un peu déçu… :(
(en vrai l’article est très bien)
Bis repetita….
On va avoir droit un remake de « La sentinelle est fatiguée » chaque fois que quelqu’un d’un peu connu tape bêtement sur les jeux vidéo ?
La taille de la communauté des joueurs est si grande qu’on aura toujours fatalement des réactions exagérées, donc comme pour les discours débiles sur le rôle des jeux vidéo, pourquoi ne pas de contenter de les regarder s’un air dubitatif et navré en sachant qu’il faudra de toutes façons faire avec ?
(ah pour ma part je n’ai toujours pas honte d’être un joueur, même si la caricature renvoie de plus en plus un neuneu fanatique braillard)
« Ironie du sort : normalement, c’est le croquemitaine qui dévore les autres, pas l’inverse. »
C’est bien la preuve que le jeu vidéo, en tant que média n’est pas reconnu dans son « innocuité » comme peut l’être la BD ou comme le Rock & Roll.
Voit t’on encore des hommes politiques ou des journalistes dirent que le Rock rend sataniste ? Je ne dit pas que certaines personnes ne le pensent pas encore, mais ils n’ont plus aucune place dans le débat médiatique, ils sont complètement marginalisés.
Par contre, les jeux-vidéo servent encore périodiquement – plus tellement de bouc émissaire – mais plutôt de sujet polémique propre à vendre du papier ou à faire de l’audimat.
Si le débat prend aujourd’hui des proportions si importantes c’est parce que l’on est dans une phase de transition : un moment où le nombre de joueurs est très important mais pas encore majoritaire dans toutes les couches de la société et n’occupent pas encore tous les postes de responsabilité. C’est aussi révélateur du faible coût de la critique aujourd’hui (dix secondes pour écrire un mot sur FB, ou tweeter des insultes, là où il fallait un réseau avant pour faire entendre sa voix).
Période de transition parce qu’il existe toujours un public « cible » pour le discours anti-jeux-vidéo ; « bizarrement » sans doute peu ou prou le même public qui constitue la majorité de l’audimat d' »On n’est pas couché ».
Dans quelques années, Il y aura toujours des jeunes (cf. Manaudou) et des moins jeunes qui penseront que les jeux vidéos sont responsables de violences mais les pressions sociales aidant, ils se tairont… (le jeu de rôle est encore cible de critiques parce que c’est resté un phénomène marginal et minoritaire).
C’est un fait assez courant semble-t-il que l’exacerbation des oppositions quand un fait social – i.e. ici le rejet des jeux vidéo – connaît sa phase « terminale ».
Bref, je ne défend pas les posteurs d’insultes, ils n’amènent pas plus au débat que les discours réducteurs et polémistes de certains « intellectuels », mais ils sont le pendant assez logique du discours démagogique d' »On n’est pas couché ».
L’émission de Laurent Ruquier est clairement organisée comme les jeux du cirque modernes où le polémisme et la démagogie sont élevés en fond de commerce.
Preuve en est le choix toujours judicieux du duo de chroniqueurs de l’émission : pour faire court, plutôt des grandes gueules que des personnes reconnues pour leurs qualités intellectuelles. On cherche à faire du buzz, à faire du clash, à détruire l’auteur d’un livre ou d’un film, pour que des extraits de l’émission soient repris sur FB et fassent monter l’audience.
Par respect pour les capacités intellectuelles de Mme Polony, je pense qu’elle est consciente de son simple rôle d’amuseur de foule, qu’elle sait qu’elle se prononce sur des sujets – les jeux-vidéo, les effets des images violentes (sous toutes leurs formes) sur d’éventuels passages à l’acte, et plus généralement sur les 3/4 des sujets qu’elle aborde dans l’émission – dont elle ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, mais cela ne la gêne pas puisqu’elle en tire des avantages pécuniaires et symboliques non négligeable (en plus de la rémunération directe, une chronique télé vous assure de multiplier vos ventes de livres, etc.).
Révélateur est le fait que Mme Polony s’intéresse depuis des années au sujet de la violence dans les jeux-vidéo, mais qu’elle ne semble pas se donner l’envie d’aller chercher les réflexions théoriques qui existent sur la question, drôle de conception du métier de journaliste.
Or, ces études existent – du moins des études sur la soumission répétés à des images violentes. Mais cela contrecarrerait sans doute la stratégie de Mme Polony:
1) déjà il faudrait préciser que l’on n’est pas dans le domaine unique du jeu-vidéo, mais dans celui des images violentes (y compris celle d’un JT par exemple, mais il est plus compliqué d’attaquer le journal que les jeux-vidéo ; là où Mme Polony précise dès le début de son temps de parole qu’elle ne s’intéresse avant tout à la violence dans le jeu-vidéo).
2) ensuite il faudrait concéder que les études sont très mesurées et que la plupart d’entre elles mettent en avant les capacités de défense des sujets récepteurs qui sont capables de prendre de la distance par rapport aux images qu’ils visionnent ou produisent.
3) enfin avouer que les psychopathes ont toujours trouvés des raisons suffisantes, à toutes les époques, pour passer à l’acte.
Mais tout cela est bien compliqué à expliquer, Mme Polony en a conscience et sait que ce n’est pas ce que l’on lui demande pour justifier de son cachet : elle évacue tout et préfère continuer à véhiculer des pré-notions.
Les acteurs de ce show me semblent donc assez mal placés pour se plaindre du traitement médiatique qu’ils subiraient en retour.
Mérite-t-elle des excuse ou un soutien alors qu’elle participe consciemment à ce cirque médiatique ? Certainement pas. De la compassion peut-être si elle arrive à s’auto-persuader qu’elle apporte quelque chose au débat , et encore…
« Pourquoi ne pas de contenter de les regarder s’un air dubitatif et navré en sachant qu’il faudra de toutes façons faire avec ? »
Justement, c’est ce que j’ai essayé de faire avec l’affaire Merah. A la base, Manaudou et Cheminade, je n’en avais tellement rien à foutre qu’ils ne méritaient même pas une brève, ni une mention dans un autre article. Même le lynchage de Manaudou ne m’a arraché que deux mots sur un forum : « quels cons ». Et quand l’affaire Breivik est vaguement revenue sur le tapis il y a quelques mois avec son procès, il n’y avait rien à dire, puisque tout le monde serait passé à autre chose au bout d’une semaine.
Bref, j’estimais avoir tout dit dans La Sentinelle est fatiguée à propos de la défense d’un loisir qui n’était en fait pas menacé, je n’avais pas besoin d’y revenir. Le seul truc que j’avais mentionné sans trop m’attarder dessus, c’était le lynchage. Et dans le cas de Natacha Polony, c’est la première chose qui m’a marqué : quand j’ai lu les messages d’insultes sur son compte Facebook (et sur celui de Marcus), j’ai eu un noeud à l’estomac.
Il fallait que ça sorte, et que je dise une bonne fois pour toutes que je ne mangeais pas de ce pain-là. J’en ai profité pour parler des affaires du même style et des « grands méchants » à qui on avait taillé un costard trop grand pour eux (en me limitant à la France). Je pense donc avoir tout déballé sur la question : je le répète, il fallait que ça sorte. Maintenant, je peux passer à autre chose.
Moué.
On se passerait volontiers de quelques insultes sexistes et vraiment ras-les-pâquerettes balancées à Natacha Polony, Laure Manaudou ou Nadine Morano, mais à part ça…
Dénoncer, voire fustiger, moquer ou lyncher leurs positions ridicules sur les JV, je ne vois pas où est le problème.
Certes, c’est un poil useless de nos jours : et alors ? Comme le dit si bien Stupéflip dans la chanson « À bas la hiérarchie » : « Et même si la chanson hé ben elle sert à rien, moi ça m’fera du bien de gueuler c’refrain ! ».
Certes, c’est pas très glorieux. M’en fiche, je ne suis pas un preux chevalier.
Certes, c’est pas très pacifiste comme méthode. M’en fiche, suis pas une hippie. Ni bouddhiste.
Certes, c’est pas très poli. M’en (re-re-re) fiche, j’avais pas prévu de diner avec Nadine (de Rothschild hein, pas Morano) bientôt.
Bref, la « police de la pensée » que tu sembles dénoncer n’est à mes yeux pas plus coupable et dangereuse que la dictature de la bienséance que certains veulent imposer.
Probablement parce que mon coeur a toujours eu plus d’affection pour les lanceurs de pavés, fussent-ils mal dégrossi, que pour les signataires de pétitions, fussent-ils animés des meilleures intentions.
A tout le monde : WordPress a l’air de déconner depuis quelque temps. Sous Firefox, je n’arrive pas à lire vos commentaires. Et sous Chrome, je n’ai accès qu’à la moitié. Désolé si vous n’arrivez pas à les voir tout de suite.
Maintenant, pour répondre à la Bonne Fée : il y a encore quelques années, j’aurais souscrit à tout ce que tu dis. J’aurais signé des deux mains, et pour un pavé que tu aurais brandi, j’en aurais lancé trois. Et j’aurais eu quelques raisons, parce qu’à l’époque, les temps étaient durs (remarque, tu les as peut-être connus toi aussi). Mais ils ont changé, et moi avec. Dans l’histoire, je ne me vois pas en signataire de pétition, mais plutôt en Cassandre.
Premièrement, le simple fait qu’on se choisisse des croquemitaines est ridicule et puéril. Et quand je vois les croquemitaines qu’on choisit (Morano, Manaudou, etc…), ça n’obéit plus à aucune logique. Ils ne représentent aucune menace réelle, ça sert à quoi de s’acharner sur eux ?
Deuxièmement, l’avantage de la bienséance, c’est que même entre ennemis, on obéit à des règles communes. Je ne fais pas aux autres ce que je n’aimerais pas qu’on me fasse à moi-même. J’ai suffisamment vu les jeux vidéo se faire lyncher à la télé ou dans la presse, ce n’est pas pour faire subir ça à quelqu’un d’autre. Tu comprends ? J’ai commencé à écrire sur le jeu vidéo parce que je ne supportais pas la manière, malhonnête et déloyale, dont ils étaient attaqués. Si je me conduis à mon tour de la même manière, alors je n’ai plus aucun droit de me plaindre, puisque je ne vaux pas mieux.
Troisièmement, si quelqu’un attaque les jeux vidéo (ou une partie d’entre eux) à tort, je préfère le confondre par l’argumentation que par l’intimidation. En argumentant, j’ai encore une chance de convaincre l’autre personne de son erreur. Ou au moins, de convaincre ceux qui assistent à la confrontation. En essayant de l’intimider, je vais la conforter dans ses positions, et je risque de renforcer sa détermination. Et en me comportant mal, je prends un double risque : celui de lui donner des munitions, et celui de lui apporter de nouveaux alliés.
Quatrièmement, ce n’est pas la « police de la pensée » qui m’inquiète, mais la foule. Ses pulsions peuvent tout aussi bien être dirigées contre un membre de la communauté, ou de l’industrie. D’ailleurs, c’est déjà arrivé avec Jennifer Hepler, qui a servi de bouc émissaire pour tout ce qui n’allait pas chez BioWare (y compris pour des jeux auxquels elle n’avait pas participé). Parti comme ça l’est, on va finir par se bouffer entre nous.
Bref, oublions la bienséance, les preux chevaliers, et les hippies pendant 5 minutes : simplement d’un point de vue tactique, cette attitude est dangereuse pour nous. Elle est même suicidaire.
Superbe article avec beaucoup d’exemples. Rien à redire.
Le jeu vidéo étant un média jeune (tout comme le rap est une musique jeune ou la présence des mangas relativement récente par chez nous), il est ciblé par les rétrogrades. Il faudra encore une génération probablement (ou un miraculeux réel renouvellement politique et médiatique) pour trouver d’autres boucs émissaires.
Les « anti » sont-ils plus nombreux ou vindicatifs dans les médias de nos contrées ? La France (ou la francophonie européenne) est-elle plus farouche que d’autres pays ?
@meduz :
Le changement de génération, ou le renouvellement politique, je n’y crois pas. La télé n’est plus toute jeune, elle s’est largement répandue dans le monde entier, et pourtant elle est encore méprisée, attaquée avec toujours plus de virulence, par des gens qui estiment qu’elle est intrinsèquement mauvaise (et qui ne sont pas nécessairement des « rétrogrades », surtout quand on les compare aux patrons des chaînes de télé).
Par contre, il faut reconnaître que les attaques contre le jeu vidéo ont largement baissé en intensité. Si la tuerie d’Utoya avait eu lieu il y a 10 ans, on aurait probablement eu droit à une liste noire de jeux interdits, ainsi qu’à une commission de surveillance comme celle de 1949 pour les bandes dessinées (d’ailleurs, on en a eu, mais elle n’a pas fait long feu). Là, on n’a pratiquement rien eu : quelques articles, quelques paragraphes déplaisants, quelques jeux retirés temporairement des rayons (en Norvège seulement). Des piqûres de moustique, rien de plus.
Quant à ta question sur les « anti », tu as une partie de la réponse dans l’article : en France, il n’y a pas (ou plus) « d’anti-jeux » d’envergure. Par contre, il y en a qui se sentent orphelins, comme s’ils avaient besoin de quelqu’un à haïr. Du coup, dès que quelqu’un fait mine d’ouvrir la bouche (Morano, Manaudou…), c’est reparti comme en 40, alors qu’ils savent qu’il n’y a aucune menace réelle.
Hello Shane,
Je suis d’accord avec toi sur le fait que les pipoles qui bavent sur le jeu vidéo sont des imbéciles qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ils se ridiculisent ainsi, sans qu’il soit forcément nécessaire de contre-attaquer.
Mais quand il s’agit de Morano la Secrétaire d’État chargée de la Famille, qui a tapé pendant 5 ans sur le jeu vidéo avec le soutien des associations parentales conservatrices, là on ne parle pas du tout de la même chose.
Entre une bécasse qui twitte et la ministre d’un gouvernement de droite ultra, il y a un gouffre : tout simplement parce qu’elle dispose des moyens de nuire (campagne de pub – propagande ? – à l’appui). Elle a non seulement l’idéologie vérolée, mais le budget et les moyens d’action !
@Benji :
Une petite précision pour commencer : pour moi, ce ne sont pas des imbéciles. Ils sont probablement très intelligents et sensés quand il s’agit de leur « domaine », et mon problème n’est pas l’éventuelle stupidité, mais l’insignifiance de leur contribution au débat sur les jeux vidéo. Je ne vois pas pourquoi il serait nécessaire de se soucier d’un pipole qui ne dit rien de plus qu’un internaute lambda tel qu’on en croise parfois dans les commentaires de blog. Il n’y a même pas besoin de se laisser aller à des considérations personnelles : si leurs remarques ne valent rien, on en prend acte, et on s’arrête là.
Pour Morano, il est vrai que ce n’était pas une pipole ordinaire, puisqu’elle faisait partie du gouvernement. Tant qu’elle y était, elle a effectivement eu un budget et des moyens d’action. Mais les a-t-elle vraiment utilisés ? Une campagne de pub, deux ou trois sorties sans commune mesure avec celles dont elle nous a délectés en politique. D’ailleurs, la campagne de pub concernait les « dangers » d’internet en général. Depuis, elle a découvert Twitter, qui ne s’en est pas remis.
Peut-être que son potentiel de nuisance était plus important et justifiait une certaine méfiance, mais ce potentiel est loin d’avoir été exploité, donc je maintiens que sa contribution au débat sur les jeux vidéo était largement insignifiante (surtout comparé à ce qu’elle aurait pu être).
« Je maintiens que sa contribution au débat sur les jeux vidéo était largement insignifiante (surtout comparé à ce qu’elle aurait pu être) »
Qu’en savait-on au moment où Morano a pris ses fonctions ?
Les joueurs n’avait-ils pas au contraire tout à craindre de Morano – surtout qu’elle a commencé à taper sec sur le jeu vidéo dès son arrivée au pouvoir (ses attaques outrées contre GTA IV) ?
Certes, on peut toujours dire qu’après coup, la mayonnaise n’a pas pris – mais en admettant que pendant son mandat, la communauté des joueurs avait raison de manifester des doutes et de faire bloc contre ses inepties. Et je ne suis pas en train de justifier des insultes (ou des comportements débiles) de la part des joueurs, je parle simplement du fait de publier des articles servant à informer et dénoncer l’hystérie médiatique de Morano.