On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Petite purge d’hiver

Par • le 7/12/2010 • Entre nous

L’autre jour, j’ai voulu allumer ma PS3 pour avancer un peu dans Resonance of Fate. Elle était jaune de colère. Apparemment je ne l’ai pas bien traitée et depuis elle boude. Un pote m’a conseillé de la passer au four mais je doute qu’une telle méthode puisse la convaincre sur le long terme et il va falloir que j’aille en racheter une autre. Mais ça coute de l’argent ces conneries. Je vais donc vendre un certain nombre de jeux et je vais profiter de cette occasion pour parler rapidement de certains titres pour lesquels je n’écrirai pas un article complet soit parce que je n’ai aucune intention de les finir, soit parce qu’ils ne sont pas assez intéressants de toute façon (et puis j’ai envie de parler jeu vidéo sans forcément avoir à attacher mon opinion nuancée à une valeur numérique arbitraire).

Killzone 2

dit Gears of War à la première personne contre les nazis de l’espace.

Holy shit ! He's got a KNIFE !

Vous incarnez un soldat partant en guerre contre les « Helghast » parce que… Je crois qu’ils ont fait des trucs méchants mais honnêtement j’en sais rien. Le jeu semble assumer que tout le monde à joué au premier Killzone ce qui n’était pas mon cas. Pour ce que j’en sais le joueur fait peut-être partie d’une armée de vilains colonialistes essayant d’envahir une bande d’européens galactiques qui n’ont rien demandé à personne. L’histoire se déroule comme ceci : Va tuer ces mecs. Va tuer ces autres mecs. Ho dis donc ! Ils utilisent un drôle d’unobtainium dans leurs centrales électriques, va donc en chercher. Maintenant on va aller bombarder la maison du méchant dictateur, tu viens ? Paf il est mort. On a gagné. Ho merde non ! Des renforts ennemis ! A suivre ?
Bref, le scénario est complètement cliché, substantiellement inexistant et il est inutile de le prendre au sérieux. Malheureusement le scénariste a dû oublier de pointer ce fait clairement à l’équipe de développement qui dramatise la mise en scène comme s’il s’agissait d’une version sci-fi de Saving Private Ryan.

Le gameplay, ben c’est un FPS. Vous avez un fusil, des balles sortent quand vous appuyez sur la gâchette et les ennemis en face tombent… Parfois… L’imprécision des armes associée à l’obligation de jouer à la manette fait qu’on gaspille souvent plus d’un chargeur sur un même individu si on est pas à bout portant. Le jeu à un système de couverture censé fonctionner un peu comme un Gears of War à la première personne mais les contrôles prennent du temps à s’habituer, il faut rester appuyé sur une gâchette pour se coller à un mur et maintenir le stick gauche vers le haut pour viser. C’est maladroit et bien souvent les ennemis arrivent à tirer au travers, mais je ne l’ai quasiment pas utilisé de toute façon. Je me suis vite rendu compte de deux choses. D’une, si on prend une approche prudente en éliminant les soldats ennemis un par un et en sautant de couverture en couverture, les ennemis n’arrêtent pas de réapparaitre. Au contraire, si on se la joue Schwarzenegger et qu’on fonce vers l’objectif, les batailles se terminent beaucoup plus vite. De deux, le couteau est l’arme la plus puissante qui soit. Du coup, j’ai fait tout le jeu, en hard, en fonçant comme un psychopathe avec mon petit canif, découpant un par un tous les soldats en armure lourde qui peuvent facilement absorber plusieurs dizaines de balles dans la poitrine et toujours tenir debout. Je dois avouer que c’était très rigolo mais ça n’en fait pas un jeu très palpitant ou cohérent pour autant. Un autre détail que j’ai apprécié c’est la possibilité d’attendre quelques secondes entre le moment où on dégoupille une grenade et le moment où on la lance. Avec un bon timing, on peut jeter des grenades sans laisser le temps aux ennemis de réagir.

A part tout ça, c’est un FPS fonctionnel mais générique de quelques heures rendant avec fidélité et détail toutes les nuances du spectre colorimétrique de la boue.

Eternal Sonata

connu sour le nom de ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ…

Au moins c'est joli.

Graphiquement, c’est l’anti-thèse de Killzone 2. Je me demande si c’est très sain de passer d’un extrême à l’autre. C’est pas un peu comme un chaud et froid visuel ? Bref c’est un RPG japonais coloré qui se déroule dans l’inconscient de Frédéric Chopin alors qu’il est sur son lit de mort et dans lequel une bande de joyeux lurons, dont le brave Frédéric, voyagent ensemble pour aller voir le roi du pays et lui demander d’arrêter d’augmenter les taxes (oui j’ai fait cette tête là aussi quand j’ai lu le résumé). Et on se fait chier… Vraiment chier… Certaines personnes diront que le rythme du jeu est lent, mais je ne suis pas d’accord. Pulp Fiction est lent, Lost in Translation est lent, Silent Hill 2 est lent, Eternal Sonata est une tortue paraplégique remorquée sur une autoroute française pendant un week-end d’Août par un escargot asmatique jamaïcain au stade terminal de la maladie d’Alzheimer. Deux mots aux développeurs : pourquoi y a-t-il un blanc d’une dizaine de secondes entre chaque réplique de dialogue même quand les personnages ne font que parler de la pluie et du beau temps ? Leur cerveaux sont-il lobotomisés à tel point qu’ils ont du mal à faire la différence entre une suite cohérente organisée de sons vocaux et un gargouillement d’estomac ? Et pour l’amour du montage, à moins que l’audience visée ne soit une population de poissons rouges épileptiques, n’insérez pas à tout bout de champ des flashbacks de scènes qu’on vient de voir à l’instant.

*spoiler*

Quelques heures dans le jeu, une jeune fille qu’on vient de rencontrer se fait assassiner. Alors qu’elle agonise sur le sol, elle raconte toute sa vie pendant 10… interminables… putain… de… minutes… dont la moitié est composée de flashbacks de la scène juste avant. Je n’invente rien, regardez par vous même. Non Eternal Sonata, tu ne peux pas tuer un personnage qu’on ne connait pas pour ensuite lui faire réciter sa personnalité, ses sentiments et ses motivations et espérer que je m’y attache.

*fin du spoiler*

Entre chaque chapitre, le jeu s’interrompt pour nous faire écouter du Chopin tout en nous montrant une galerie de peintures impressionnistes accompagnées de sous-titres expliquant la vie du pauvre Frédéric. Ce n’est pas comme ça qu’on raconte une histoire. Écoute Eternal Sonata, j’apprécie le désir de me cultiver mais si je veux admirer des peintures je vais au musée, si je veux écouter du Chopin je récupère sa musique en MP3 et si je veux connaître sa vie je vais lire Wikipedia. Quand on te donne pour instruction de raconter la vie de Chopin avec sa musique en trame sonore et un style visuel impressionniste, tu n’es pas censé prendre ça littéralement. Je ne me suis pas acheté une PS3 pour admirer des présentations Powerpoint. D’autant que ton scénario de base est déjà supposé être une allégorie de la vie de Chopin donc me faire ce genre d’interlude pour m’expliquer les références qui me manquent c’est comme raconter une blague que personne ne va comprendre et expliquer ce qui est drôle ensuite.

Le système de combat est un système au tour par tour déguisé en temps réel parce qu’apparemment le tour par tour fait peur aux gens maintenant. Quand on joue, on a quelques secondes pour déplacer son personnage vers un ennemi et mitrailler le bouton d’attaque. Une barre de combo commune à l’équipe se remplit et permet de faire des attaques spéciales comme « taper plus fort », « guérir » ou encore « prendre une photo ». Whoop di dou… Guérir un coéquipier est pénible parce que d’une part on ne peut pas choisir qui guérir, c’est le jeu qui décide et il décide mal, d’autre part si on veut utiliser une potion, il n’est pas possible de mettre l’action en pause, on doit manuellement faire défiler un à un les objets de l’inventaire pendant les quelques secondes de son tour. Lorsque l’ennemi attaque, on peut se défendre en appuyant sur un bouton au bon moment, mais contrairement à un jeu intelligent comme Paper Mario où le joueur doit presser le bouton au moment précis où l’attaque de l’ennemi touche le personnage, dans Eternal Sonata il faut appuyer lorsqu’une icône de bouclier apparait et le timing ne correspond jamais avec l’animation d’attaque de l’ennemi, ce qui est tout sauf instinctif et force le joueur à mémoriser des rythmes arbitraires pour avoir une chance de survivre. Au final le système de combat est quasiment dénué de stratégie et devient très vite répétitif et ennuyeux.

Eternal Sonata prend la méthode Square Enix de structurer le jeu comme un couloir linéaire avec de temps en temps un embranchement menant vers un coffre qui contient une potion ou une arme qui sera obsolète dix minutes plus tard. Le chemin est parsemé de petits monstres pitoyablement faibles et de temps en temps le jeu nous balance un boss surpuissant complètement impossible à vaincre sans revenir en arrière pour faire du levelling pendant une bonne heure. En outre, Eternal Sonata fait deux choses que je hais : nous redonner le contrôle après une longue cinématique juste pour nous faire traverser une petite salle et nous rebalancer une autre cinématique, et changer la composition de l’équipe sans prévenir. Si par exemple vous décidez de laisser de côté le gamin qui a des attaques aussi menaçantes qu’un flocon de neige pour vous concentrer sur les membres de l’équipe qui sont capable d’attacher leurs souliers, je vous garantis que vous allez vous auto-mutiler de rage lorsque le jeu vous imposera le gamin en question sans aucune raison lors d’un affrontement contre un boss ridiculement puissant.

Au début le jeu n’était pas très difficile tout simplement parce qu’un de mes personnages, une archère, tirait des flèches aussi puissante que des missiles atomiques et possédait également une magie de guérison qui soigne toute l’équipe d’un seul coup. Mais ensuite, le jeu me l’a retirée. J’ai continué jusqu’à une scène où l’équipe se trouve sur un navire attaqué par des pirates. Enfin c’est ce que la cinématique prétendait parce que concrètement les pirates ne font rien une fois nos deux vaisseaux rapprochés et c’est moi qui dois marcher dans leur bâtiment pour les affronter. De la cohérence, ce jeu n’en a pas. J’ai donc traversé l’interminable galion pour combattre enfin le capitaine qui était simplement impossible à vaincre. Je n’avais plus mon archère donc la seule solution restait de faire du levelling pendant plusieurs heures. J’ai gentiment dit au jeu d’aller se faire foutre et je l’ai balancé dans la pile « à vendre ».

Juste pour finir, comme tous les jeux tri-Ace tri-Crescendo, la bande son est magnifique, mais bizarrement elle me rappelle quelque chose… Motoi Sakuraba était pas inspiré ce jour là ?

Cross Edge

ou, générateur de nombres aléatoires

Pouvez-vous déchiffrer ce qui se passe ?

Un cross over plein de fan service entre plusieurs jeux de Nippon Ichi (Disgaea), Gust (Ar Tonelico) et Capcom (Darkstalkers). J’y ai joué deux heures et j’ai définitivement arrêté. Le système de combat est incompréhensible sans une encyclopédie détaillée des mécaniques de jeu et une Foix inébranlable envers le dieu du hasard. En plus de ça, 99% de l’aventure a l’air d’être composée de levelling sur une carte du monde complètement vide. Poubelle.

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Ninja Gaiden Sigma

également appelé RAGE QUIT

BOING BOING

Un slash’em up dans lequel on joue un Ninja. Il y a des katanas, du sang et des poitrines. On fait difficilement plus simple que ça. Je crois qu’il y a une histoire de méchant clan rival ninja essayant de ressusciter une abomination eldrique mais franchement si vous faites attention au scénario de ce jeu c’est que vous n’y jouez pas correctement, vous êtes censé regarder la grosse paire de nibares qui se promène avec une faux.

Le jeu fonctionne sur les même principes de base qu’un Devil May Cry ou un God of War. Avec une large sélection d’armes et de combos vous devez esquiver, parer et attaquer en rythme des hordes d’ennemis. La moindre erreur peut facilement vous enlever le tiers de votre barre de vie. Ça aurait pu être un bon jeu si la caméra pouvait se tenir tranquille deux minutes. Je me suis arrêté dans une caverne, bloqué à un combat contre un squelette géant dont je n’arrivais pas à saisir le timing. Je m’étais promis de continuer mais là maintenant j’ai besoin d’oseille, donc au revoir.

Katamari Forever

a.k.a. NA NAAAAAAAAA NANANANANANA NA NANA NA NANA NAAAAAAAA

We are not pleased by the size of this thing.

Vous avez joué à We ♥ Katamari ? C’est le même jeu avec deux ou trois niveaux de plus, en HD et avec des filtres visuels hideux qu’on ne peut pas désactiver la première fois qu’on fait un niveau. Après ça reste du Katamari Damacy pur. On roule une boule qui absorbe les éléments du décors et devient de plus en plus grosse, point. Simple, stupide et pourtant incroyablement jouissif… Toute tentative d’expliquer ce jeu est vouée à l’échec donc je vous laisse avec une musique qui ne quittera jamais votre tête après l’avoir écoutée MOUAHAHAHAHAHAHAHAHA rire diabolique !

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The Orange Box

version Papier Toilette

[Insert cake joke]

Ne me méprenez pas, j’adore Half-life 2, Portal est génial et Team Fortress 2 est l’un des plus amusants FPS strictement multijoueurs que je connaisse. Le problème c’est qu’Electronic Arts s’est chargé de faire le port PS3 et ils se sont manifestement chiés dessus avant d’essuyer leurs petites fesses molles sur les blu-ray du jeu. Cette version plante souvent pendant les interminables temps de chargement, le son se met à grésiller après quelques minutes (je déconne pas) et les serveurs PS3 de Team Fortress 2 sont complètement vides. Poubelle donc.

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est joueur depuis 1989. Né avec un(e) gameboy dans les mains, ce joueur hardcore masochiste et élitiste démarre toutes ses parties en mode difficile et laisse sa frustration briser ses manettes.
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13 commentaires »

  1. T’inquiète pour KillZone 2 j’écrirai un test un jour. Quand j’aurai eu le courage d’y jouer plus de 10 minutes.

  2. Killzone 2 je l’ai fini, simplement il y a tellement rien à dire sur ce shooteur marron générique que je savais pas quoi écrire d’intéressant quand j’ai voulu faire le test.

  3. J’apprécie cette critique de Eternal Sonata, et du coup je ne regrette pas de l’avoir revendu… après avoir « insisté » quelques heures dessus. Pour info, il s’agit de « Frédéric » Chopin :-)

  4. Par ailleurs, j’ai aussi arrêté Resonance of Fate… après quelques heures de jeu ; je me suis rendu compte que le scénario n’avance pas et que l’intérêt du titre repose à 99% sur l’enchaînement des combats. Dommage, car l’univers steampunk est bien rendu (graphismes, musiques) et les persos sont corrects, même si le nombre (3 jouables) est faible.

  5. Bah putain, pour une brève qui n’est pas censée faire un article complet, tu parles beaucoup d’Eternal Sonata !

    Pour Ninja Gaiden Sigma, pour ceux qui comme moi ont été frustré de ne pas voir l’image de la nana en grand : http://gamingsince198x.fr/wp-content/uploads/Ninja_Gaiden_Sigma_5.jpg

    Pour Cross Edge, il suffisait d’appuyer sur Select pour ouvrir l’écran d’aide !

    Enfin, pour Resonance of Fate, j’ai bien aimé la personnalisation des armes qui m’a fait rechercher des monstres précis pour leur loot (qu’on obtient avec des techniques précises) et les cutscenes sont tout de même sympathique, mais pas question d’aller plus loin que la fin du jeu avec toute une zone renfermant des mobs identiques à ceux déjà rencontrés, mais d’une autre couleur et avec une centaine de niveaux en plus. Aucun intérêt supplémentaire.

  6. Eternal Sonata : Je me suis un peu emporté oui…

    Cross Edge : Je l’ai fait, ça ne m’a pas beaucoup aidé.

    Resonance of Fate : Ouais, j’en était au chapitre ou blondinette a rendez-vous avec le geek et on doit les suivre et je commençais sérieusement à en avoir marre, surtout quand le jeu décide de me retirer un membre de mon équipe ce qui rend le système de combat chiant et sans intérêt. Mais j’avais quand même envie de continuer parce que les personnages sont sympa et me font parfois rire. C’est aussi la première fois que je n’ai pas envie d’étrangler un personnage joué par Nolan North.

  7. Non mais TF2 sur PS3 !? …… Non mais sérieusement ?!

  8. Sur le principe, je vois pas en quoi c’est plus scandaleux que sur Xbox.

  9. Sur le principe c’est scandaleux sur n’importe quoi d’autre que sur PC.

    Mais sur PS3 en prime le portage a été fait à la truelle. Au moins celui sur 360 était pas trop mal foutu.

  10. A mais on est d’accord. J’ai pris la Orange box sur PS3 parce que je l’avais trouvé des clopinettes dans un Wal-mart et c’était surtout pour jouer à Half Life 2 que mon PC a du mal à faire tourner correctement. (mais si j’avais su que la version PS3 était buggée à ce point…)

  11. Mauvaise excuse, Ragny ! L’Orange Box ailleurs que sur PC, c’est du masochisme, ou de l’ignorance.

    Je prévois justement de jouer à Eternal Sonata cet hiver, sur 360. Je verrai comment je le vis.

  12. Hello !

    Si c’est toi qui a fait les critiques (que j’ai vu sur youtube) notamment de FF13 ou de White Knight Chronicles, je peux te dire que je suis bien d’accord.
    C’est d’ailleurs pareil pour Eternal Sonata en fait.
    D’ailleurs ces tests m’ont bien fait rigoler.
    Ce serait marrant que tu fasses le test de FF 13-2, parce qu’il mériterait de se prendre quelques tuiles aussi.

    Par contre attention !!!
    Eternal Sonata n’est pas un jeu TRI-ACE et ça change beaucoup de choses.
    Parce que Tri-Ace n’a absolument jamais créé de système de combat aussi merdique.

    Bon cette page date de 2 ans, mais tant pi ^^.

  13. C’est exact, j’ai confondu Tri-Ace avec Tri-Crescendo, une compagnie fondée par Hiroya Hatsushiba, un ex-employé de Tri-Ace qui était programmeur de son pour Motoi Sakuraba. Merci d’avoir pointé mon erreur.

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