On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: FPS tout nul • Editeur: Codemasters • Date de sortie: 20 mars 2008

Turning Point : Fall of Liberty

Par • le 10/3/2008 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Il y a quelques semaines, en fait, nous cherchions chez Gaming Since 198X des nullités sur lesquelles coller des notes en dessous de 3. Personnellement, je m’étais mis en tête de tester Soldier Of Fortune : Payback, mais à vrai dire, après deux niveaux complètement buggés, je suis passé en god-mode, et même comme ça je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout.

C’est alors qu’arrivent sur mon bureau deux belles bouses monumentales providentielles, la première, vous l’avez déjà vue en test, il s’agissait de Lost Via Domus, la seconde, et c’est ma plus grande déception, est Turning Point : Fall of Liberty.

New York 1952

Turning Point

Winston Churchill est mort avant la guerre dans cette réalitée alternée, et les Allemands débarquent aux Etats-Unis à grand renforts de Zeppelin et d’ailes volantes, la vidéo d’intro était la seule chose que je connaissais du jeu avant de me décider à le tester, et je dois vous avouer que j’ai un sacré faible pour les histoires de voyage dans le temps et de réalité alternée, du coup j’étais très emballé, surtout que le dernier jeu du genre, le fameux Mortyr avait été une sacré déception pour moi.
Dès le lancement, je sens comme une sorte de fussoir, la plupart des menus sont faits pour la 360, et ont l’air d’avoir été adaptés à la va-vite, au point même que lorsque je choisis « Configure Controls » dans les options, je me retrouve avec un mapping de manette 360 .. ok, deux ligne plus bas il y a « bind keys », ça doit être ça … bon, lançons une partie plutôt.
Après la fameuse intro assez spectaculaire, on fait connaissance immédiate avec le héros, un ouvrier du chantier d’un building New Yorkais, perché sur des poutrelles, il vous faut en descendre au plus vite et là déjà, échec.

Fog of war

Les contrôles du jeu sont mous, on sent clairement l’ascendance console, soit, mais une fois sorti du building en construction et rencontré quelques allemands parachutés, on a droit à tous les défauts imaginables : le jeu est dénué de détails d’environnement, les textures sont d’une banalité affligeante, les armes censées être des version plus modernes de l’arsenal bien connu des jeux de deuxième guerre mondiale ont l’air d’être seulement des versions concept de ce qu’elles devraient être, elles manquent de détail, de texture, de bon détourage, on se croirait en 1998 ! De plus la sensation de tir est execrable, la précision douteuse, enfin surtout du fait qu’on a pas vraiment idée de la quantité de dommage qu’une arme fait, visez la tête avec n’importe laquelle, le résultat sera toujours différent, nécessitant d’une à dix cartouches pour tuer un allemand ! Encore pire, il est totalement impossible de savoir si vous avez fait mouche, votre cible ne réagit tout simplement pas, elle se contente de continuer son action jusqu’à mourir sous vos balles. Les explosifs sont aussi fantasques, une vitre protégera d’un coup de roquette le SS planqué derrière, puis se brisera sous l’impact, alors qu’une grenade totalement hors de portée a toutes les chances de vous tuer, même derrière un mur.

New York Street Style

Turning Point

Pour ajouter au ridicule, le héros ouvrier projetté dans la guerre, sautera de point stratégique en point stratégique, toujours vétu de sa chemise rouge, de son jean et de sa ceinture en cuir avec une chaine de portefeuille style, qu’il soit en train d’attaquer la Maison Blanche ou de désamorcer des ogives nucléaires dans la Tour de Londres (WTFBBQ ?). Chaque niveau est entrecoupé d’une cutscene anecdotique censé justifier le gigantesque gap entre chaque phase du scénario néanderthalien, on passe d’un combat de rue dans New York à l’assault de la Maison Blanche et immédiatement dans un Londres occupé, sans continuité scenaristique, le tout étant amené de la manière la plus simple qu’il soit « vous êtes la personne qu’il faut pour ça », oui, toi, le tourneur fraiseur, va donc sauver le monde et détruire toutes les forces germaniques par ton sacrifice, pathétique.

Quelle belle veste en cuir

Techniquement, Turning Point est aussi un échec cuisant, je vous parlais de textures vieillotes, mais c’est pire que tout, le level design est chaotique et ridiculement fade, en jouant je n’arrêtais pas de me dire « Mon Dieu, mais Return To Castle Wolfenstein était tellement mieux, et il a 7 ans ! », les collisions sont foireuses, et un ennemi au loin dont vous ne distinguez que le haut de la tête a toutes les chances d’être invincible du fait d’un objet dans le champ de vision, mais surtout pourquoi s’embêter à tirer de loin ? L’IA ne réagira la plupart du temps que si vous êtes collé a un personnage, vous pouvez tranquillement faire le tour d’un idiot nazi sans rien craindre, de même l’envoi de grenade est scripté, ils ne tenteront jamais de vous déloger ou un assault qui sortirait d’une ligne de conduite (stupide). L’optimisation du moteur est douteuse, à tel point que lors de zones déterminées, le jeu se tape 4-5 bonnes saccades bien senties sans accès disque, allez savoir pourquoi, et ceci régulièrement. A noter que tous les allemands se ressemblent, biensûr, il doit y en avoir 4 différents, l’allemand uniforme, l’allemand chemise, l’allemand masque à gaz, l’allemand à bretelles. Ah si, à la fin il y a aussi l’allemand pilote. Pour finir, les checkpoint sont placés de manières aucunement liées au gameplay, rendant certains passages écoeurants, car même si la difficulté est risible, crever à cause d’une grenade jetée n’importe comment à travers deux murs et retourner 30 minutes de jeu en arrière, cela tient plus de la frustration que du plaisir lié à un quelconque défi.

Un jeu économique

Turning Point

Tout le jeu est basé sur l’économie, peu d’ennemis, peu de niveaux, peu d’armes, peu de textures, peu de scenario, mais par contre énorme gâchis, c’est dommage qu’on ne puisse allier une idée à priori excellente à un scénario et une réalisation de qualité, le jeu de plus n’est pas un low price, il est à un bon 70 Euros dans sa version 360 qui je vous rassure est tout aussi excecrable.
Une fois le jeu fini, l’impression est vraiment de l’avoir torché, dans le vrai sens du terme, celui d’essuyer du caca, et même si j’avoue avoir ressenti un peu de nostalgie de ces anciens FPS low-cost, je me suis rappelé ma carte video à 300 Euros et tout le reste acheté à Noël pour faire tourner correctement un Crysis, et j’ai pleuré pour l’avenir.

PS : dans la série des bouses du mois, en fait, il existe aussi Conflict : Denied Ops, là encore je vais vous en parler brèvement, après un niveau de jeu, j’ai cru que j’allais m’empaler sur un joypad d’atari 2600.

Je suis assez fier de mettre le premier Zéro de Gaming Since 198X, mais en même temps, Turning Point reste une déception personnelle, un dégout de voir qu'une si bonne idée est toujours si mal adaptée. Mais bon y'a des poutrelles, c'est pas mal ça.

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est joueur depuis 1987. Joueur Hardcore Casual, même s'il passe des jours entiers de sa vie à jouer, il n'a jamais dépassé le niveau de votre petit cousin. Après avoir participé à l'émergence des LAN et du multijoueur avant les années 2000 et Counter-Strike, il ne jure plus que par les jeux solos, surtout les FPS.
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2 commentaires »

  1. <3

  2. Notre premier zéro, je suis tout ému…

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