Joueur depuis 198x, c’est un fait. Je m’en vante, même. Je veux dire, quand on voit des gamins de 11 ans sur Team Fortress 2 et qu’on se dit qu’ils ont commencé à jouer sans même connaître la 2D, « ça me fait quelque chose », comme dirait VGE. En gros, être retrogamer, hardcore gamer, vieux con à 23 ans, collectionneur de vieilleries, tout ce que vous voulez, ben ça me procure une certaine fierté.

Toutefois, je dois vous avouer qu’une question hautement philosophique me parcourt parfois des tréfonds de mon être jusqu’aux plus sombres recoins de mon âme: « BORDEL DE MERDE, POURQUOI JE PREND MON PIED SUR DES JEUX CASUALS ? »

J’ai perdu des heures et des heures sur Picross DS, j’ai défoncé tous les sudokus du Professeur Kawashima dans les transports, et je suis sûr que si on m’offrait Professeur Layton dans son Village à la con, j’y passerais des heures. Du coup, c’est presque logique que j’adore Peggle, en fait. Ah tiens, j’ai oublié de vous parler du sujet d’aujourd’hui. Peggle, donc.

JE SUIS UNE MERE DE FAMILLE.

Mélange improbable entre le Pachinko et une overdose d’acides, Peggle dispose d’un concept très simple mais ravageur. Devant vous, une tonne de petits plots appelés « pegs ». Beaucoup de pegs bleus, et quelques pegs oranges. Le but du jeu, c’est d’utiliser vos 10 billes pour détruire tous les pegs oranges du niveau. Ca a l’air simple, dit comme ça, mais la plupart des niveaux sont bourrés de petites surprises, qu’il s’agisse d’obstacles, de téléporteurs, de pegs en rotation, etc.

Du coup, timing et réflexion deviennent vos meilleurs alliés pour essayer de détruire le plus de pegs oranges possibles en un seul coup. Il faudra calculer les rebonds, lancer votre bille au bon moment, ainsi qu’user et abuser des coups spéciaux de votre personnage. Car Peggle, c’est aussi 10 personnages possédant chacun un pouvoir magique qu’il faudra activer en touchant les pegs verts se baladant dans le niveau. Multiplicateur de score, bille de feu, multi-bille, tous les moyens seront bons pour faire monter le score.

Mais je vous sens, là, dubitatifs, en train de vous dire que vous êtes en train de perdre votre temps à lire une critique mal écrite d’un jeu auquel vous ne jouerez jamais. Du coup, je vais essayer de vous expliquer ce qui fait la force de Peggle et le rend si addictif.

LA VICTOIRE PAR LA RECOMPENSE OU « CONNARD DE PAVLOV »

Bon alors, est-ce que ça viendrait du design ? Hmmm, peu probable, Entre le design tout bonnement horrible des différents protagonistes et l’ambiance rose bonbon qui filerait de l’urticaire à Véronika Loubry (ou Sandy valentino, hein, j’en ai à revendre de la référence de merde).

Non en fait, la grande force de Peggle, c’est son sens de l’achievement. Ca commence par la base de son level-design. En bas, en dessous des pegs : le vide. Donc théoriquement, une fois votre bille lancée, vous la perdez. SAUF QUE ! Un receptacle se balade de gauche à droite, vous permettant de récupérer votre bille, MAIS AUSSI un bonus de points parce que vous êtes CHANCEUX.

Ah merde, la bille n’est pas tombée dans le récéptacle. RIEN A FOUTRE ! Le jeu tire une pièce à pile ou face pour voir s’il ne vous donne pas une bille supplémentaire ! CADEAU DE LA MAISON ! Parce que vous êtes SYMPA !

Vous n’avez toujours pas assez de billes ? QU’A CELA NE TIENNE ! Il existe des pegs violets qui font office de violents multiplicateurs vous offrant une bille si vous depassez un certain nombre de points avec une seule bille, parce que vous êtes BON.

Ca y est ? Vous avez détruits tous les pegs oranges ? ET SI ON VOUS FILAIT ENCORE PLUS DE POINTS ? En effet, le vide en bas de l’écran sera remplacé par une ribambelle de trous vous offrant de 10.000 à 100.000 points. CA NE VOUS SUFFIT PAS ? Alors on va vous mettre le tout au ralenti en faisant gueuler L’ODE A LA JOIE DE BEETHOVEN comme si vous veniez de SAUVER UN ENFANT DE LA NOYADE TOUT EN SAUVANT AUSSI SON PETIT CHIOT DANS LA GRANGE EN FEU QUI N’EST PAS TRES LOIN !

ALORS TU COMPRENDS, ENFOIRE ? PEGGLE C’EST LE JEU QUI VA TE FAIRE UN GROS CÂLIN QUAND CA VA PAS, C’EST LE JEU QUI VA TE FAIRE CROIRE QUE T’ES UN WINNER ALORS QUE LA FILLE DE LA COMPTA T’A GAULE EN TRAIN DE MATER DU FURRY PORN ! C’EST LE JEU QUI VA TE FAIRE LE CAFE, TE CHERCHER LE JOURNAL ET TE SUCER EN MÊME TEMPS ! BORDEL DE MERDE, PEGGLE C’EST LE JEU QUI MERITE UN PARAGRAPHE ENTIER EN CAPS LOCK TELLEMENT C’EST BON !

Vous sentez cette éspece de frénésie dont vous avez été atteint en lisant la dernière partie du test ? Cette sorte d'hystérie à la limite de l'onanisme en public ? Et ben c'est comme jouer à Peggle. Parce que Peggle, c'est pas très joli, c'est pas finaud finaud, mais alors c'est tellement jouissif, avec un tel sens de la récompense, que ça pourrait transformer Soeur Emanuelle en hardcore gameuse. Oui, même morte.

Pipomantis est joueur depuis 1988. Il aime jouer, boire, écrire, et draguer ta maman. Il te parlera surtout de rythm games, de trucs vaguement retro et de jeux de baston. Il est possible de le croiser dans quelque bar mal famé, sûrement en train d'activement préparer un test bourré. Un type bien, donc.
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