On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: FPS Sandbox Radioactif • Editeur: THQ • Date de sortie: 23 mars 2007

S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl – Oblivion Lost TC

Par • le 6/1/2009 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Hey ho Jean-Pierre, con, ça c’est du titre à rallonge où je ne m’y connais point !
Tu ne te trompes pas Guy-Denis, c’est pourquoi comme j’aime à le faire, j’explique :

Steam dans sa grande mansuétude, et avant le SCANDALE, a proposé une promo que même le plus anti-russe des rednecks du Wisconsin ne pouvait refuser : S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl à 5$. Et ça tombe bien, moi je suis un peu radinou comme tout bon gamer et j’avais jamais pris le courage de me mettre vraiment à ce fameux jeu, pourtant réputé.

M’étant tout de même un peu rencardé, parce que je connais des gens qui en connaissent d’autres qui l’ont déjà fini, je décidai plutôt que de faire le jeu « vanilla » comme disent les jeunes (bien que moi je préfère cookies&cream), de me lancer directement dans l’aventure (n’entendez pas par là « télé-réalité ») en utilisant le bien complet Total Change Oblivion Lost dont la liste des features ferait rougir un patcheur de chez Bethesda de honte, et est censé représenter la meilleure experience de jeu de S.T.A.L.K.E.R. SoC.
Ne soyez donc pas surpris si vous avez déjà fini le jeu sans OL, et que vous ne vous retrouvez pas dans ce test, c’est NORMAL.

Pripiat, pripiat .. ça veut pas dire branleur ça ?

Du temps que j’étais jeune plein d’énergie, S.T.A.L.K.E.R. représentait le deuxième jeu le plus attendu qu’on verrait jamais, juste après Duke Nukem Pour Toujours, présenté pour la première fois en 2001, sans éditeur et codé à la soviétique dans un bunker secret à Kiev, le jeu ne sortira finalement qu’en 2007, à la va-vite et amputé de nombreuses features sympathiques qu’heureusement OL se vante de nous rapporter. Dès la genèse du projet, la moitié des gamers tarés étaient en train de marteler leur touche F5 sur le site de GSC dans l’espoir d’apercevoir des zombies, des hommes dans des gabardines, ou encore des chiens zombies, mais ils étaient loin d’imaginer la réalité, des chats mutants, des ours zombies, des nains-jedis, des ukrainiens en k-way, S.T.A.L.K.E.R était né.
Je sais je vous parle un peu russe là, c’est normal, laissez-moi vous présenter l’univers et le concept du jeu : Tchernobyl, Ukraine, dans un futur proche, après le premier incident nucléaire, la zone interdite subit un deuxième incident d’origine inconnue, alors peuplée seulement de scientifiques et de militaires, celle-ci voit apparaître des mercenaires et des fanatiques religieux qui vénèrent un Monolithe qui serait à la base de ce deuxième incident, ainsi que de la création dans toute la Zone d’anomalies étranges et d’artefacts aux pouvoirs extraordinaires, ces derniers attirants au milieu de tout ça des bandits de grands chemins et des chercheurs d’or d’une nouvelle race ; les STALKERS.
Librement dérivé du bouquin des frères Strugatsky (je fais le cool mais je l’ai pas lu), le jeu commence au moment où « The Marked One », un Stalker amnésique que l’on va incarner tout le long du jeu, refait surface pour se trouver dans le plus grand embarras, sans argent ni passé, avec seulement une idée en tête, éliminer un certain Strelok, armé pour commencer d’une bonne poche de boulons qui se révéleront bien utiles.

Ok tovaritch, moi c’est CA que j’appelle le pacte Varsovie dans ta gueule *BIM*

Pour commencer, S.T.A.L.K.E.R est mou, difficile et frustrant, à vrai dire j’avais déjà essayé le jeu 3 fois genre une heure ou deux, sans jamais réussir à m’y accrocher, cette fois-ci, l’aide psychologique « c’est mieux avec le mod tu vas voir » m’a poussé à aller un peu plus loin, et pourtant, ça partait encore une fois plutôt mal, le jeu est difficile, les armes ne sont précises qu’une fois l’iron sight en face des yeux, et il est souvent difficile de discerner ses amis de ses ennemis, heureusement ces derniers vous tirent dessus à vue, ce qui va aider rapidement à faire la différence. Première complication : vous saignez à la moindre blessure, et ça peut vite devenir moche, si vous n’utilisez pas un bandage, plutôt rares dans les premières heures, ceux-ci ainsi que les medkits seront en abondance plus tard, au point d’encombrer votre inventaire, limité à 90Kg de matériel (à 90.1 kg, vous ne pouvez tout simplement plus bouger), voire 100 si vous portez un exosquelette (en gros à la toute fin du jeu).
La recherche de bandage a été pour moi le déclic du loot, même si il est vrai que cela vient naturellement de fouiller des cadavres si on nous offre la possibilité, en bonus, cela permet d’éviter de se retrouver vite en rade de munitions, surtout si vous avez tendance à tirer dans tous les sens, car S.T.A.L.K.E.R est avant tout un FPS, inutile d’espérer négocier avec qui que ce soit, ou corrompre un soldat par exemple, la seule chose que comprennent vos adversaires, c’est une balle dans la tête malheureusement, ce qui nuit au coté RPG, il faut le reconnaître peu développé en dehors du loot, vu que le reste du jeu est une succession de petites missions à effectuer par-ci par là (généralement loin de la personne qui vous la refile histoire de vous faire marcher un peu), il paraît que les djeuns appellent ça une sandbox.

Le loot, comme vous le savez, deviens vite une drogue, et vous offrira quelques moments de dilemmes épiques du genre « est-ce que je prends ce saucisson sachant qu’il fait 0.3 kg et que j’ai déjà 89.8 Kg sur moi et que d’un autre coté j’ai déjà 14 pains et 12 boîtes de thon ? Bon ok je jette cet artifact inutile qui fait 0.5kg, c’est important le saucisson au soja tout de même et comme ça je peux aussi prendre l’antirad », pareil avec les armes, d’une grande variété grâce à OL, elles ont toutes leurs munitions compatibles ou pas, un niveau d’usure et certaines sont spécialement modifiées (elles se revendent plus chères, mais seulement si elles sont en bon état), sur d’autres on peu rajouter un silencieux ou une lunette, il arrivera souvent qu’on hésite entre tel ou tel fusil d’assaut, car son poids trop élevé nous empêcherait de garder notre beau lance-grenade pourtant si lourd. Là encore la geekerie en arme de chacun fera le travail, selon vos préférences, vous vous retrouverez à garder le même bon fusil « auquel je suis habitué » plutôt que de récuperer un FN2000 flambant neuf qui brille et qui a du laser quelque part, tu le sais, lecteur.

Chernobyl ou Tchernobyl ? moi je sais pas mais décidez-vous, c’est comme Mesrine ça

L’environnement du jeu est plutôt vaste, réparti en zones qui sont globalement des étendues de ruines, sur lesquelles virevoltent de terribles anomalies, aux effets tous plus rigolos les uns que les autres, mega brûlure dans ta face, électrocute ton cul, explose ton gosier, ou encore envoie moi en orbite avec spoutnik. Celles-ci sont heureusement très localisées (quelques m² seulement) et détectables à l’oeil nu, ou au pire en lançant un boulon si vous avez des doutes (effet garanti), et loin d’être absolument négatives, apparaissent à leur proximité des artefacts, morceaux de matière organique ou minérale (ou tout ça mélangé) aux capacités sympathiques, certains aidant à stopper rapidement les hémorragies, d’autres vous protègeant des impacts de balle, de la radioactivité ou des griffures des mutants, ces sales bestioles qui fourmillent dans la Zone.
Au départ, je m’attendais simplement à quelques chiens décharnés, mais plus on avance, plus on rencontre des mutants zombies coriaces, certains aux capacités vraiment irritantes comme la destruction de votre cerveau (faut pas avoir mangé trop lourd avant) pour lesquels je réservais mes plus belles grenades spécialement tellement ils sont chiants avec leurs ondes maléfiques.
Il arrive même que certains Stalkers, soldats ou mercenaires soient pris dans les griffes télépathiques d’un mutant, et d’un copain sympa qui vous chante une chanson russe au coin du feu (véridique), il devient un zombinou qui vous tire dessus avec une arme que vous serez ravis de looter plus tard.
Vous n’avez pas d’amis dans la Zone, et encore moins la nuit, où il fait noir comme dans le cul de Boris Eltsine, personnellement, ces moments étaient tellement flippant, à la limite de l’injouable, que je respectais scrupuleusement mes cycles de sommeil, me dépêchant de trouver un coin tranquille pour étendre mon sac de couchage (c’est pas obligatoire, mais ça a un je-ne-sais-quoi de rassurant que de faire dormir son personnage dans le coin d’un bâtiment où il n’y a qu’une seule porte qu’on peut surveiller) au moment où la nuit tombait, grignotant un peu de pain au saucisson (S.T.A.L.K.E.R gère la faim, et il vaut mieux manger régulièrement) avant de me faire une nuit de 8h jusqu’au lever de soleil. Non, sérieux, cette nuit noire est VRAIMENT flippante, et la flashlight est réaliste, elle porte à 5-10m max, et dans la nature sans lueur lunaire, c’est pas très très rassurant.

Soit tu es du Parti, soit tu es contre le Parti, fais ton choix, tovaritch

Comme si l’environnement de la Zone n’étais pas assez hostile, suivant vos attitudes dans le jeu, vous aurez à aider ou affronter diverses factions, des soldats de l’armée régulière, en passant par des anarcho-utopistes hippies armés jusqu’aux dents jusqu’aux fanatiques religieux du Monolithe, chacun étant plus ou moins agressif selon vos actions durant le jeu, enfin surtout si vous choisissez tirer ou non sur leurs copains, la gestion de vos relations avec les factions étant en effet plutôt simpliste.
Maintenant, tout ça rajoute encore plus à cette ambiance si particulière de S.T.A.L.K.E.R, qui est sûrement un des jeux où je me suis senti le plus seul et abandonné, lorsque la nuit tombe ou que le temps s’annonce orageux, essayant d’éviter une meute de chiens mutants pour trouver un abri pour dormir quelques heures, les rares moments où on sent que l’on fait parti de ce monde taré qu’est la Zone, c’est lors d’énormes Blowouts (comme une explosion nucléaire), les PNJ vont se précipiter comme vous dans le bâtiment le plus proche, et le temps que les radiations environnantes baissent, vous sentez qu’avec un petit effort supplémentaire, vous pourriez parler de votre femme et de votre enfant qui vous attend à Kiev avec les pauvres péons en K-Way penaud, pas plus fier que vous au milieu de ce déchaînement d’énergie nucléaire corrompue.

Si vous prenez le temps de l’immersion, S.T.A.L.K.E.R est définitivement unique, et la représentation de Tchernobyl et ses environs est absolument bluffante et crédible, un choix pas forcément obligatoire si on s’en tient aux romans qui font la base du scénario, mais un excellent choix tant ce lieu bien que réel, est entouré d’une aura d’horreur et de mystère, dûs à la perte de contrôle de la science et aux folies vénales de l’humain contre lui-même, et si bordel, j’ai pas un 12 en philo cette fois-ci, je ne repasse pas mon Bac l’an prochain pour la 8e fois.

Trève de boulettes, vous pouvez trouver S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl à un prix réduit sur Amazon et même dans des bacs de grande surface, n’hésitez pas à y rajouter Oblivion Lost qui rend le jeu autrement meilleur et en fait sûrement un must-have, même si le thème est proche d’un Fallout 3, plus récent, et plus poussé niveau RPG, l’ambiance est bien plus pesante et forte que dans le bling bling du jeu Bethesda qui n’aura jamais le goût de boue radioactive et de saucisson au soja russe typique de la Zone.

S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl était déjà un jeu marquant et indispensable, maintenant, armé de son mod Oblivion Lost, c'est un must-have de première catégorie qui restera sûrement parmi un grand classique des FPS pendant longtemps. Pas exempt de défaut, et plus très original, il n'en reste pas moins une milestone qui trainera ses fanboys encore longtemps, il y a eu "ça vaudra jamais Deus Ex", il y a maintenant "de toutes façons, même buggé, je préfère encore Stalker".

Tags: , ,

est joueur depuis 1987. Joueur Hardcore Casual, même s'il passe des jours entiers de sa vie à jouer, il n'a jamais dépassé le niveau de votre petit cousin. Après avoir participé à l'émergence des LAN et du multijoueur avant les années 2000 et Counter-Strike, il ne jure plus que par les jeux solos, surtout les FPS.
Email | Tous les posts de

7 commentaires »

  1. Trem_r ce héros !

  2. Chic, une nouvelle raison de rejouer à S.T.A.L.K.E.R ! \o/

    Et la comparaison d’Oblivion Lost avec Clear Sky ?

  3. Je viens juste de commencer Clear Sky, il y a déjà quelques petits éléments qu’ils ont repris, mais pour l’instant rien de significatif, je vous en reparle dans le (j’éspère) futur test de Clear Sky

  4. Ok, je te laisse Clear Sky, car ton test il oune, camarade. S’il existait un 6 sur GS198X, il irait selon moi à l’ambiance que tu dépeins si brillamment, de façon radieuse pourrait-on même dire.
    Un peu comme si tu avais conservé un artifact dtc.

  5. Le 6 je vais l’inventer pour Street Fighter IV, mais il ne sera attribuable qu’à un seul jeu: Street Fighter IV. Mark my words.

  6. Fanasciste.

  7. En espérant que ce ne soit pas une énième licence dégueulassée…

    Sinon, excellente idée que de tester les jeux avec mods. Certaines équipes font un travail digne des meilleurs studios, et tout ça bénévolement.

    PS : sachant que je pèse actuellement 94 kilos, j’en déduis que je ne peux pas rentrer dans l’inventaire d’un Stalker. Bouh la honte !

Ajouter un commentaire