On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Simulateur d'acrobatiques arachnéennes. • Editeur: Activision • Date de sortie: 10 Septembre 2010

Spider-man: Dimensions

Par • le 27/9/2010 • À la une, PlayStation 3, Tests & previews, Wii, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Je suis prêt à croire que Batman Arkham Asylum est en réalité tombé complètement par hasard du Large Hadron Collider parce que mis à part cet incroyable titre, les jeux vidéo mettant en scène nos super héros préférés forment tous une montagne de merdiocrité putride et visqueuse venant tout droits des toilettes des grands studios qui se lavent le cul avec l’argent dépensé par les naïfs fans plein d’espoir de voir un jour leurs idoles de bandes dessinées dans un jeu correct. Ce mois-ci, après un très médiocre Web of Shadows, l’homme araignée revient une nouvelle fois sur le ring pour tenter de décrocher le trophée de la décence.

Habituez-vous dès maintenant aux comparaisons avec Arkham Asylum, il y en aura beaucoup. Ce n’est pas juste parce que je l’adore, mais Spider-man : Dimensions emprunte copie régulièrement ce titre.

With great power comes great stupidity

Il y a pas à dire, certaines séquences en jettent.

S’il y a bien une chose que les anciennes civilisations savaient faire c’est camoufler leurs Mac Guffins de destruction massive dans des temples ou des pyramides bourrées de pièges, de monstres et sortilèges. Les temps ont bien changés… De nos jours, on les laisse traîner sans surveillance dans des musées protégés par quelques millimètres de verre et deux ou trois gardiens qui ne sont plus qu’à une semaine de la retraite. Il ne faut donc pas s’étonner si ils sont régulièrement dérobés par des guignols comme Mysterio dont les pouvoirs consistent à faire des tours de magie qui n’impressionneraient même pas Patrick Sébastien. Heureusement Spidey est là pour empêcher le magicien de pacotilles de s’emparer d’une tablette magique ! Yay ! Malheureusement, Spidey brise la tablette en voulant assomer Mysterio. Bouh ! Il se trouve que la tablette est un artefact unique et nécessaire à la stabilité du cosmos. Si Spidey ne récupère pas tous les morçeaux à temps, l’univers implosera.

Le scénario est juste un prétexte pour justifier la présence de quatres Spider-man différents : Amazing Spider-man, le personnage d’origine que nous connaissont tous, Ultimate Spider-man de l’univers Marvel Ultimate qui s’est mis sur son trente et un pour l’occasion, Spider-man 2099 du futur, et enfin Spider-man Noir de l’univers Marvel Noir.

Le jeu est composé de 12 niveaux, 3 pour chaque Spider-man. Chaque niveau démarre par l’introduction d’un big bad tout droit sorti de la BD tel que Kraven, Doc Ock, Goblin, Sandman, Juggernaut et Deadpool qui d’ailleurs est toujours aussi dingue et self aware à tel point qu’il engueule le joueur si celui-ci met le jeu en pause trop longtemps pendant son stage.

Welcome to Pain Factor !

Deadpool est d'une sobriété exemplaire

Sur le papier, l’idée est intéressante. Quatre Spider-man différents pour des niveaux variés du début à la fin. Mais comme nous le savons, le papier est une chose fragile qui devient inconsistante lorsque trempée dans l’eau. En pratique, les niveaux d’Amazing, d’Ultimate et de 2099 se jouent exactement de la même manière. Spidey se lance à la poursuite du méchant local et doit traverser une zone linéaire parsemée de chair à canon qu’il faut péniblement combattre pour avancer. Les combats sont tellements nombreux qu’on s’en lasse très rapidement. Le gameplay n’est pas aussi ennuyeux et mou que Darksiders mais il est bien loin d’avoir la complexité de Bayonetta ou la variété d’un God of War et il devient beaucoup trop bordélique lorsque dix mooks se jettent tous en même temps sur Spidey. Ultimate Spidey peut passer en mode « Berserk » pour faire le ménage plus rapidement et Spidey 2099 possède un mode « Slow-motion » qui… ne sert pas à grand chose. Les ennemis sont tous les mêmes d’un niveau à l’autre, le jeu abusant des palettes swap pour pitoyablement camoufler le fait que les golems de Sandman, les bébés de Scorpion, les clones de Carnage et les robots de Doc Ock sont tous le même et unique model de monstre réutilisé à outrance avec un skin différent à chaque fois. De temps en temps pour changer un peu, les développeurs nous balancent la mécanique la plus détestable qui soit : sauver et/ou protéger des civils pendant un certain temps. Youpie…

Spider-man Noir quand à lui est plus orienté infiltration. Contrairement aux autres, Noir ne supporte pas très bien les blessures par balles. Ses niveaux consistent largement à se faufiler entre les bandits et les neutraliser silencieusement style Arkham Asylum sans toute la variété des coups et des gadgets de Batman. Ici, lorsque Spider-man se tient dans une zone d’ombre il est invisible et lorsqu’il avance dans une zone de lumière, il est visible. Ce système est simple et pourtant ils parviennent à le foutre en l’air une fois de temps en temps parce qu’il n’est pas toujours évident de discerner la limite entre une zone éclairée et une zonée plongée dans l’ombre à cause du style graphique . Il est également ennuyeux que seul le troisième niveau de Noir ai un design intéressant. Les deux autres sont des suites de salles sans grand lien logique et de couloirs tellements étroits que les méthodes d’approche sont très limités et de toute façon, ces phases sont loin d’avoir la variété et la complexité d’Arkham Asylum. Les adversaires de Spider-man sont bien plus cons et myopes que les prisonniers de BlackGate. En plus de ça, les développeurs n’ont pas pu s’empêcher de rajouter des combats classiques contre des hordes de gangsters pour artificiellement allonger la durée de ces niveaux déjà très faible en soit.

En fait c’est là l’un des plus gros problème de Dimensions. Tous les aspects intéressants du jeu sont dilués dans une marée de combats monotones. Et c’est vraiment dommage parce que Dimensions a de bons voire d’excellents moments. De tête je peux citer une course poursuite en chute libre, une plate-forme pétrolière sur laquelle on peut librement se déplacer et profiter enfin des déplacements en toile d’araignée, un combat contre Sandman au centre d’une tornade de sable et l’infiltration d’un parc d’attraction. Les boss sont variés et amusant à combattre pour la plupart, le système de combat fonctionnant plutôt bien lorsqu’on n’est face à un seul adversaire. Si seulement la moitié n’étaient pas interrompu par la putain de chair à canon qui surgit sans arrêt pour diminuer le taux de fun que le joueur pourrait avoir. Même le dernier boss, qui démarre pourtant sur les chapeaux de roue avec une séquence tout droit plagiée sur les scènes de l’épouvantail dans Arkham Asylum, ne peut pas s’empêcher de passer la fin du combat perché sur un poteaux téléphonique pendant qu’on moissonne vague après vague de putain chair à canon.

I’m the goddamn Batma… Heu… SPIDERMAN !

I'm Bat... Heu... Spider-man !

Web of Shadows avait tenté une approche graphique réaliste et par conséquent le jeu était hideux. Dimensions fait donc le choix sensé de prendre une apparence plus stylisée. Les niveaux d’Amazing et d’Ultimate ont un aspect bande dessinée qui est très plaisant à regarder, 2099 présente un décors futuriste détaillé qui me fait penser à la forteresse dans Metroid Prime 2 et Noir a une esthétique sépia bien foutu mais qui, comme je l’ai remarqué plus haut, empêche parfois de jouer correctement. Un détail particulier cependant est que le jeu est un fétishistes des plans à la première personne. Lors de quasiment toutes les cinématiques, la caméra se réfugie dans la tête de Spidey et nous montre l’action depuis ses yeux. C’est un choix étrange qui me parait inutile dans certains cas mais qui n’affecte pas du tout le gameplay.

Au niveau de la bande son, les quatre Spider-man sont doublés par quatre acteurs différents qui ont tous joué l’homme araignée à un moment dans leur carrière. Vous reconnaitrez sans doute Neil Patrick Harris qui fait la voix d’Amazing Spider-man, et Josh Keaton (a.k.a. le jeune Revolver Ocelot de MGS3) qui fournit la voix d’Ultimate Spider-man (en anglais bien entendu, ma profonde haine des versions françaises n’a pas changée). La narration entre les chapitres est racontée par Stan Lee qui s’est probablement présenté au studio en pantoufle et peignoir avec deux jolies filles sous les bras parce qu’il ne s’y prend pas du tout au sérieux et c’est tant mieux. La plupart des dialogues du jeu se résument à des échanges de vannes et de zingers entre Spidey et le vilain du niveau. Ce serait sympathique et rigolo si Spidey ne répétait pas les mêmes vannes 45 fois d’affilé !

En conclusion, Spider-man Dimensions est un jeu sympathique mais dont les bons moments sont trop distillés dans une marée de combats sans grand intérêt destinés à enfler la durée de vie jusqu’à 7 heures de jeu ce qui est bien peu comparé à Ark… heu… d’autres titres… Toutefois si vous êtes fan du tisseur de toiles, ce jeu n’est pas un mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais mau-

RAGE QUIT

RESTART CONSOLE

Fais dodo, cola mon p'tit frère...

Ah… Oui… J’avais presque oublié… Le jeu est méchament buggé. Je me suis retrouvé plusieurs fois bloqué à cause d’une caméra refusant de bouger, Spidey qui s’est coincé dans le décors, ou dans un cas particulier la suite d’un stage refusait de se charger et j’ai dû recommencer le niveau depuis le début une dizaine de fois pour que le jeu accepte enfin de me laisser continuer. En outre, certains ennemis et boss arrivent à blesser Spider-man sans le toucher et le caméraman est parfois victime de crises d’épilepsie. J’ignore s’il y a un patch et honnêtement je m’en fous puisque les réseaux PSN/XboxLive/Steam et compagnie sont tous bloqués dans ma résidence. De toute façon, ça n’excuse pas de vendre la version Beta d’un jeu.

Si le jeu avait été proprement débuggé, je lui aurais mis un 3. Entre les incessantes vagues de mooks, il y a des moments d'excellence qui montrent que les dévéloppeurs ont fait un effort et ont essayé de produire un titre de qualité. La morale de l'histoire les amis est qu'il ne faut pas vendre la license de son super héros à Activision. Sur ce, je m'en vais continuer mon boycot de cette infâme compagnie.

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est joueur depuis 1989. Né avec un(e) gameboy dans les mains, ce joueur hardcore masochiste et élitiste démarre toutes ses parties en mode difficile et laisse sa frustration briser ses manettes.
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5 commentaires »

  1. Ha merde :/ le test de Gamekult avait réussi à me donner envie… si c’est buggé à ce point je vais p’tet passer mon chemin finalement…

  2. Le jeu est jouable hein mais, mis à part le coup du niveau qui refusait obstinément de se charger, j’ai quand même dû interrompre 2 ou 3 fois ma partie et reprendre au checkpoint précédent à cause d’une connerie. Heureusement les checkpoint sont relativement fréquent.

    Mais je pense que ce genre de bugs est inacceptable et on a pas inventé le beta test pour les chiens. Je l’achêterai certainement pas neuf mais si plus tard tu le trouves à prix vil, n’hésite pas.

  3. Aie, tu boycottes activision mais tu as acheté ce jeu avec tes sous pour le tester… pas cohérent =p
    « Par Ragny • le 27/9/2010 • 360, A la une, PS3, Tests & previews, Wii • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •  »

    Sinon, j’aime votre site les gars, un avis sincère, ça fait du bien ! (parce que d’autres donnaient presque envie de l’acheter celui là ;)

    Bravo !

  4. Le système WordPress du site ne me permet pas d’indiquer que j’ai emprunté le jeu à un kamarade.

    J’ai juste le choix entre « exemplaire du jeu payé avec nos sous »
    et « Exemplaire du jeu fourni par l’éditeur ».

  5. Ah oué effectivement, peu de choix, mais c’est plus limpide du coup =p
    Faut demander à Kwxyz ou tout autre admin du site de rajouter une catégorie ;)

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