On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Simulateur de Dutch Schaefer • Editeur: Epic / Microsoft • Date de sortie: Novembre 2006 (360) / Novembre 2007 (PC)

Gears of War

Par • le 6/2/2009 • PC, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

C’est dans la moiteur d’une cellule de prison que démarre l’aventure. Un crépitement, des étincelles: un laser est en train de découper la porte blindée et, quelques instants plus tard, Dominic Santiago délivre son frère d’armes Marcus Fenix, incarcéré pour cause de désertion. Tous deux sont membre des Gears, unité de soldats formée sur la planète Sera pour défendre l’humanité contre les attaques des Locustes, créatures souterraines. Ces dernières, lors d’une attaque nommée « Jour de l’émergence » ont quitté leurs refuges caverneux et depuis plusieurs années mènent une guerre féroce à l’humanité pour la domination de l’imulsion, substance énergétique primordiale.

Tu l’as voulue ta putain de guerre

Un moment de calme

Dès la sortie de la cellule, les choses sérieuses commencent. On déplace un peu Marcus, on essaie un peu tous les boutons, on commence par découvrir le système de couverture. D’une simple pression sur un bouton, le personnage va courir et se planquer derrière le premier mur / obstacle rencontré. Il est possible de bondir vers une autre zone de protection en appuyant une nouvelle fois sur le même bouton. Près d’un rebord ou d’un angle, une pression sur le bouton de visée et le personnage se met légèrement à découvert, suffisamment pour pouvoir correctement aligner son tir (il est aussi possible de tirer en aveugle, ça peut toujours sauver la vie dans les cas désespérés) mais également suffisamment pour que les ennemis vous repèrent et vous canardent. Pas d’inquiétude toutefois: à moins de jouer dans un niveau de difficulté très élevé, il est possible de prendre quelques balles dans le buffet avant de rendre les armes. De plus, un simple retour en position protégée permet de tranquillement récupérer son énergie vitale en patientant, l’armure portée par nos soldats des Gears s’occupant de soigner leurs blessures. Cheap ? Un poil, puisqu’ici nul besoin de chercher kits de soins ou pièces d’armure. Indestructible, celle-ci gère votre santé pour vous. Il suffit donc de surveiller le logo apparaissant lors de blessures trop profondes et sa teinte: celui-ci est de plus en plus visible au fur et à mesure d’un canardage, et s’il devient rouge vif vous êtes à l’article de la mort. Dix secondes de planque plus tard, vous êtes de nouveau frais comme un gardon. Ce parti-pris de gameplay a toutefois un avantage: celui de garantir des parties dynamiques où l’on hésitera pas forcément à foncer dans le tas entre deux planques en canardant l’ennemi pendant qu’un partenaire vous couvre, ce qui se montre hyper jouissif en coop, puisque la totalité de l’aventure est jouable à deux simultanément.

Help me, help you

Splatch !

Se démarquant d’une bonne partie des prods « action » actuelles, Gears of War ne joue pas sur la solitude du joueur pour lui procurer des sensations. Celui-ci est en effet en permanence épaulé par au moins un partenaire, et devra même diriger une escouade de quatre soldats lors d’une (courte) séquence où il peut à son gré leur ordonner de battre en retraite, se regrouper ou attaquer. Même si dans les faits, il ne faut pas se leurrer: les mecs en font un peu à leur tête. Dans le même ordre d’idées, l’un des principaux intérêts du mode coop est qu’il impose aux deux joueurs de s’entraider pour avancer puisqu’un soldat tombé au combat doit être secouru par son partenaire et qu’une bonne coordination permet souvent de prendre un ennemi à revers pendant que l’autre l’occupe. En solo, par contre, vos coéquipiers se montrent souvent aussi inefficaces que le 2ème flic des récents Time Crisis et se contentent de tirer vaguement en direction des ennemis sans jamais vraiment les mettre en danger. Quand un puits d’émergence apparaît, ce sera toujours à vous de balancer une grenade dedans, jamais aucun équipier ne le fera pour vous. Enfin, quand un partenaire dirigé par la console se fait descendre, il revient à la vie quelques secondes plus tard tel un vulgaire Tails de Sonic 2 sans aucune intervention de votre part. Dans ces conditions, on y réfléchira à deux fois avant d’aller lui porter secours sous un feu nourri.

Mais qu’ils sont cons

Ouh la vilaine bestiole

L’un des principaux défauts de Gears of War est probablement l’IA déplorable des locustes. S’ils balanceront de temps en temps une grenade pour vous déloger, celle-ci vous atterrit fort rarement aux pieds et n’aura donc que peu d’effet. De même, lorsqu’on les prend à revers les locustes planqués derrière un mur semblent ne même pas comprendre qu’ils sont en train de se faire mitrailler et il ne sera pas rare de pouvoir cribler de balles un ennemi avant qu’il comprenne qu’il fallait qu’il quitte sa cachette de fortune. Embarassant. De fait on meurt plus souvent pour cause de pléthore d’ennemis qu’en raison de l’intelligence de ceux-ci et c’est un chouilla dommage. Si le jeu n’est pas avare de planques vous permettant de vous cacher un peu partout avant d’arroser, les munitions sont également légion. Il est rarissime d’en manquer et de devoir y aller à coups de crosse, même en difficulté « Dement » où pour flinguer un simple grunt locuste il est nécessaire de vider son chargeur à moins de tenter le headshot. Une raison de plus pour mitrailler joyeusement ces vilaines bestioles, courir jusqu’à une prochaine planque, envoyer la sauce, re-courir, se re-planquer, tirer, et vous voyez le principe. Si le schéma pourrait sembler archi-répétitif, il est heureusement sauvé par une mise en scène de grande qualité, une riche variété de décors et un large panel d’actions. Prison, usine, conduite d’un blindé, cavernes, train lancé à toute vitesse, les moments de bravoure s’enchaînent sans temps mort et on n’a jamais le temps de s’y ennuyer, à tel point que la fin du jeu arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Si la version PC dispose de niveaux supplémentaires visant à gommer cette impression, l’acte final beaucoup plus court que les précédents laisse sur une sensation de titre pas complètement terminé, un poil rushé pour respecter une dead line qu’on imagine forcément serrée vu les espoirs placés par Microsoft dans le titre. C’est pas bien long, certes, mais qu’est-ce-que c’est bon, et le mode coop ainsi que le multi online permettent de prolonger le plaisir jusqu’à l’écoeurement.

Pour peu qu'on ne soit pas allergique aux gros bourrins testosteronés, Gears of War est une ode à la violence la plus brutale, un hurlement primaire de bonheur, une sorte de film de la Cannon des années 1980 où les héros sont des fascistes encore plus pourris que les méchants, mais un formidable défouloir.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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7 commentaires »

  1. Alors deux choses : d’une, j’ai pas lu le test, et de deux, arrête de me spoiler les jeux auxquels j’ai prévu de jouer s’il te plaît >_<..

  2. Cool, t’as mis en photo l’araignée que j’arrivais pas à viser …
    Ahem…

  3. Layne: genre y’a quelque chose à spoiler dans Gears of War !

  4. Effectivement, j’ai commencé le jeu et j’ai vaguement rien compris à l’histoire, juste fais pew pew pew en coop :D
    Je peux lire maintenant. J’ai appris comment faire.

  5. Et donc maintenant que j’ai fait ça, je peux donc balancer que je suis pas d’accord et que ton test il pue la moule !
    Plus sérieusement, je suis à la 4è partie et j’avais pas compris grand chose au scénario avant que Oni m’explique. Les cinématiques sont longues, les scènes d’action sont assez brouillon au début et on sait pas trop ni pourquoi ni qui tuer – mais ça se devine assez vite : tout le monde.
    Certes, ça défoule, et je continue uniquement parce que je joue en coop, mais disons que j’accroche pas pour autant : la palette de couleurs est bien grise (mais attention j’arrive à un passage de jour, peut-être que..) ; l’aim est pas aidée, et c’est assez violent au stick (on m’a dit que ça fera de moi une teubru sur TF2 après, pourquoi pas) ; et les cinématiques sont plus que longues et ennuyeuses ; et c’est sans compter sur pas mal de détails assez stupides comme les bestioles qui te bouffent quand t’es dans le noir.
    Heureusement que y a des achievements dans tout ça :x

    Et +1 pour les cons de bots.

  6. > l’aim est pas aidée

    Woké la meuf qui se plaint parce qu’il y a pas d’auto-aim. GO PVE N00BZOR.

    > et c’est sans compter sur pas mal de détails assez stupides comme les bestioles
    > qui te bouffent quand t’es dans le noir

    Jamais eu ce problème: règle le contraste de ton écran. Ou alors tu parles des krylls, les bestioles qui ne supportent pas la lumière. Dans ce cas-là je ne vois pas bien en quoi c’est stupide ?

  7. L’aim au stick m’est vachement pénible – peut-être parce que j’ai été élevée en plein air avec un combo souris+clavier et sans farine animale. Je prends juste un temps fou à essayer d’ajuster mon viseur à la tête des bots :| Oui parce que je suis comme ça moi, je veux du headshot.
    Et oui, je parle des krylls.

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