On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: grimpette • Editeur: Ubisoft • Date de sortie: Février 2010

Assassin’s Creed 2

Par • le 8/9/2010 • À la une, PC, PlayStation 3, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Nous revenons au conflit entre les Templiers (méchants) et la secte des Assassins (gentils). Oui, ça surprend un peu, mais on s’y fait.

Itsa me, Mario!

Desmond s’enfuit du labo des Templiers avec Lucy qui est secrètement un Assassin, et est rejoint par deux nouveaux personnages: Shaun Hastings, le scientifique/historien chieur de service qui râle parce qu’après tout, on reste couché toute la journée donc y’a pas de quoi se plaindre, et Rebecca Crane qui a créé un Animus 2.0 super mieux que le précédent qui va vous permettre d’aller visiter votre ancêtre en Italie. Le but étant d’utiliser une surexposition à l’Animus pour faire de vous un Assassin accompli, et accessoirement récupérer les morceaux d’Eden avant les Templiers, ce qui tout de suite rend Desmond un peu moins mou dans les rares périodes où vous le contrôlez. Les deux trois premières heures sont un tutoriel, mais intégré à la trame narrative. Ezio (vous) apprend les mouvements de base, le combat à mains nues, fouiller les adversaires tombés au sol (pour de bon ou pas), on fait une petite course de toit en toit, on grimpe aux murs, ceux qui ont joué au premier opus ne seront pas dépaysés. Très vite on en vient au vif du sujet et on endosse l’habit d’Assassin, on fait la rencontre des personnages majeurs du jeu, dont l’oncle Mario qui vous entrainera, et l’on se familiarise avec les quelques nouveautés.

Du neuf avec du vieux

Dans cette suite, quelques éléments ont été remaniés. Un système monétaire a été introduit, vous permettant de voler une faible somme aux passants ou à vos victimes, de récupérer des coffres cachés à droite et à gauche, et d’accomplir des contrats pour augmenter votre pécule. Cet argent vous permettra de vous acheter de nouvelles armes et armures, des sacoches de taille croissante pour y ranger votre attirail du parfait Assassin, et même de participer à un sim city light pour accroître votre revenu. Votre ami Léonard de Vinci vous aidera à décrypter des documents pour améliorer votre arme principale (la lame cachée), apprendre de nouvelles techniques et améliorer votre synchronisation (vos HP quoi), et vous offrira quelques inventions pour vous aider dans votre quête. Le nombre d’armes à votre disposition s’est amélioré, rendant leur séléction mal aisée à l’aide de (ou malgré) un système similaire à la click wheel d’un ipod. Vous pouvez utiliser le eagle vision à volonté mais au sacrifice du reste des informations normalement disponible (carte, points de vie, arme équipée, niveau d’alerte des gardes). Vous pouvez vous cacher un peu n’importe où dans une foule, ou la distraire en semant de l’argent derrière vous, recruter des courtisanes, voleurs ou mercenaires pour vous débarrasser des gardes, balancer des cadavres depuis les toits pour faire diversion, plonger sous l’eau pour semer vos poursuivants, bref, l’idéal pour rester discret.

C’est bien beau mais je tue des gens au moins?

L’assassinat de vos ennemis et la discrétion requise restent au cœur du jeu. Un système de réputation vous rend de plus en plus reconnaissable si vous vous amusez à tuer, voler ou être un malotru en général devant témoins (Tabasser quelqu’un par contre, ça ne choque personne).
Les gardes sont plus coriaces, évitent vos feintes plus facilement, et certains peuvent même détruire vos armes.
Vous pouvez toujours vous cacher après un crime commis avec succès, mais certains gardes seront plus attentifs que d’autres et vous délogeront de votre tas de foin ou de votre banc, par principe. Certaines missions vous demanderont d’être aussi discret que possible sous peine de revenir à la case départ, ce qui peu s’avérer frustrant.

Same player plays again

Tout comme pour le premier épisode, Ubisoft affiche clairement sa volonté de créer une trilogie autour du jeu, et la fin vous laissera sur votre faim (ou comme formulé sur le moment: « Quoi, c’est tout? »). Le jeu vire au WTF dès que le lien avec le précédent rat de laboratoire s’établit, ce qui au choix renforce l’immersion si on voit le jeu du point de vue de Desmond, ou y nuit énormément s’y on se place du point de vue d’Ezio. Certains points n’ont aucun sens (se retrouver couvert de sang après deux-trois combats, mais pouvoir se planquer au milieu de la foule sans soucis, tabasser un voleur devant les gardes, etc). La caméra a été globalement améliorée, mais il n’est pas rare de vous vautrer depuis une tour ou de rater une cible complètement à cause d’un changement d’angle de dernière minute, ce qui peut s’avérer très frustrant par moments (notamment dans les phases d’exploration des tombes des Assassins, qui mettent l’accent sur l’aspect plate-formes du jeu). De nombreuses quêtes annexes gonflent la durée de vie artificiellement. Si certaines sont agréables (contrats d’exécution, courses sur les toits, les pré-citées tombes des Assassins) certaines sont tout bonnement abominables (retrouver les « glyphes » laissés par votre prédécesseur, le plus souvent caché sur un mur d’une cathédrale, Cité U, ou tout autre bâtiment de cet ordre de grandeur, et les cent plumes d’aigle à dénicher pour une récompense plus que moyenne)

Au final, on a peu l’impression d’avoir payé deux fois. Une fois pour la béta (AC1), et une fois pour ce que le jeu aurait dû être depuis le début (AC2). La plupart des travers du premier opus ont été corrigés (mis à part les quêtes bonus sus citées, Ubisoft ferait mieux de demander quelques conseils aux développeurs de Batman:AA ), les phases se déroulant dans le présent sont moins molles et le scénario est moins répétitif en termes d’objectifs. Feront ils mieux avec le troisième opus?

De nombreux points ont été améliorés, mais il y a encore du travail sur la planche, notamment au niveau de la maniabilité et de la gestion de la caméra. Pas vraiment un 3, mais pas encore un 4.

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est joueur depuis 1984. Il est tombé dans la marmite quand il a découvert une Atari chez des cousins. Dommage qu'il soit aussi mauvais, et ce, quelque soit le jeu auquel il joue. (La rumeur serait que le mode facile présent dans chaque jeu serait créé uniquement pour l'empêcher de jurer comme un charretier.)
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4 commentaires »

  1. Pour avoir joué directement au 2 sans être passé par le 1, je l’ai trouvé très bien équilibré, très agréable à manier, il m’a juste manqué un résumé de l’épisode précédent pour bien comprendre le scénario, mais on s’y fait.

    Pour les quêtes bonus, j’ai choisi celles que je voulais faire (avoir tous les perchoirs, améliorer Montereggioni, acheter toutes les oeuvres d’art), et celles que je ne voulais pas poursuivre (chercher ces plumes d’aigle introuvables), je n’ai pas eu l’impression que je manquais grand-chose, de même que je n’ai pas eu l’impression qu’il était crucial que je les complète. En résulte un sentiment de liberté bien agréable qu’on ne retrouve pas dans tous les jeux vidéo.

    Mon seul regret sera qu’il est toujours plus facile de dézinguer les méchants que de les fuir, sauf comme tu l’as dit dans les missions artificiellement échouées quand on se fait repérer.

    Sinon la grimpette est très bien rendue, une amie grimpeuse m’a confirmé que les mouvements étaient très réalistes, et l’absence de « grille » perceptible sur laquelle se déplacerait le personnage m’a bluffée. Ezio met les pieds et les mains là où il y a des prises, et on n’a rarement l’impression de déjà-vu lors de l’escalade des bâtiments qui sont bien différenciés dans l’agencement des prises.

    Un très bon jeu donc, mais qui n’a pour moi aucune replay value, une fois l’histoire terminée et les sidequests voulues remplies, il n’y a plus qu’à revendre le jeu.

  2. Le replay value est inexistant de toute façon vu que (du moins sur la version PC) tu ne peux pas relancer le jeu sur le niveau de ton choix à moins d’avoir sauvegardé sur un autre emplacement….

    La quête des glyphes était pas mal (du moins niveau puzzles) mais trouver les glyphes en question est complètement imbitable :/

  3. Je viens de m’y mettre, et putain je prends mon pied. C’est exactement ça qu’aurait dû être le premier.

  4. Perso, j’ai trouvé que le jeu manquait encore de variété au niveau des missions secondaires. Si on veut toutes les faire, on revient souvent sur les 5 mêmes patterns et ça finit par lasser à force.
    Contrairement à toi, Bato, j’ai trouvé les scènes avec Desmond dénuées de tout intérêt. C’est mou, ça casse le rythme et n’apporte pas grand chose à l’histoire.
    A part ces 2 points négatifs, je me suis peu ennuyé, la trame narrative est assez riche et soutenue par des phases d’action sympas et on apprend pas mal de chose sur l’Italie de l’époque.
    La recherche des glyphes ne m’a pas dérangé, seulement certaines énigmes sont vraiment trop inintéressantes ou carrément infaisables (passer 20 min pour essayer de déchiffrer un code, ça me fait moyennement triper).

    Dans l’ensemble, le jeu a vraiment rempli son contrat pour moi, le plaisir de jeu et la durée de vie sont là. Vivement le prochain !

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