On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Tartufferie Attack

Par • le 25/6/2008 • Entre nous

Il y a deux mois, les trois principaux candidats à l’élection présidentielle Barack Obama, John McCain et Hillary Clinton (qui était encore en lice à l’époque) ont tous réalisé un spot de campagne à destination des fans de catch. Ces spots ont été diffusés le 21 avril dernier lors du Monday Night Raw, une des émissions phares de la WWE (World Wrestling Entertainment), dont les matches sont diffusés en France sur NT1 dans l’émission Catch Attack.

On pensera ce qu’on voudra de ces spots, et de la manière dont ils (des)servent la cause de chacun des candidats. On notera que les sites de jeux vidéo n’ont pas manqué de pointer du doigt la tartufferie de ces candidats qui attaquent la violence des jeux vidéo avec véhémence tout en allant draguer les téléspectateurs d’une fédération de catch qui, justement, n’a eu de cesse d’en rajouter dans la violence et le sexe racoleur.

J’aimerais pour ma part apporter quelques précisions, d’abord sur les prises de positions des candidats sur les jeux vidéo, et ensuite sur le contenu des programmes de la WWE.

De tous les candidats, Hillary Clinton est sûrement la plus critique envers la violence et le sexe (pour ce qu’il y en a) présents dans les jeux vidéo. En tout cas, c’est la plus remarquée et la plus constante. Déjà, il y a 15 ans, elle s’était indignée contre des jeux comme Mortal Kombat. Mais c’est en 2005, suite à « l’affaire Hot Coffee« , qu’elle s’est réellement engagée sur le sujet. Après avoir accusé certains jeux comme Grand Theft Auto : San Andreas de « voler l’innocence de nos enfants » , elle a tenté avec son collègue Joe Lieberman de faire passer une loi régulant la vente de tels jeux « violents » au niveau fédéral. Par la suite, elle s’est prononcée publiquement contre Manhunt 2 et Grand Theft Auto 4.

Barack Obama, quant à lui, ne s’est pas vraiment fait remarquer sur le terrain de la législation. En revanche, lors de ses discours, il a souvent appelé à éteindre la télévision et mettre les jeux vidéo de côté afin de devenir de meilleurs parents, d’inculquer aux enfants de meilleures valeurs… et aussi d’aller voter pour lui. Il a également exprimé son dédain de jeux comme GTA 4. Enfin, en ce qui concerne John McCain, il a déjà critiqué la violence des médias par le passé. Plus particulièrement au lendemain de la tuerie de Columbine, où il s’est associé à son ami Joe Lieberman afin d’appeler les industries du cinéma et du jeu vidéo à plus de responsabilité (voire d’autocensure). En revanche, il ne milite pas pour une législation des « jeux violents ».

Maintenant, donnons quelques exemples de ce que montrent les programmes de la WWE, cette fédération qui vient d’être adoubée et courtisée par ces trois candidats.

En 1999, le catcheur Solofa Fatu Jr., après avoir joué de nombreux rôles, est revenu sur le devant de la scène dans la peau de Rikishi, qui est devenu son personnage le plus célèbre. Sa prise de finition est le « Stinkface », qui consiste, après avoir acculé un adversaire aux cordes, à frotter ses (grosses) fesses contre le visage de celui-ci. Les exemples de vidéos ne manquent pas, comme par exemple celui-ci (il n’est pas rare que dans l’émission, des bruits délicats soient rajoutés afin de mieux « sentir » ce que les victimes de cette « prise » sont en train d’endurer).

Toujours en 1999, Mae Young, l’une des plus célèbres catcheuses des années 40, est revenue sur le devant de la scène à 76 ans. Après avoir gagné un concours de bikinis et fait un strip-tease au milieu du ring, elle est apparue dans une storyline avec Mark Henry, ex-« homme le plus fort du monde » rebaptisé « Sexual Chocolate ». Selon cette storyline, ils ont eu une liaison, puis elle a accouché d’une main. Par la suite, en 2003, elle a administré une tarte aux poils à l’animateur-producteur Eric Bischoff (une position qu’elle a réutilisé comme prise de finition).

En 2004, le catcheur Heidenreich a été présenté au public comme une espèce de poète psychopathe. Un de ses « grands moments » a été de kidnapper et de violer (j’ai bien dit : violer) l’annonceur Michael Cole, avant de lui réciter un poème et de le forcer à dire merci. Peu après, il a rencontré un autre psychopathe, Gene Snitsky, qu’il a complimenté pour avoir provoqué la fausse couche d’une catcheuse (dans le scénario) en ces termes : « j’aime ce que tu fais aux bébés ».

En 2005, le catcheur Viscera, qui n’était pas apparu très souvent depuis qu’il avait été (ré)engagé par la WWE l’année précédente, a eu droit à un nouveau gimmick et une nouvelle prise de finition, ainsi qu’à des « storylines » conséquentes. Il est devenu « The World’s Largest Love Machine », a fait une cour assidue (et souvent « lourde », si je puis dire) à diverses catcheuses et présentatrices, et n’a jamais manqué de prendre des poses très suggestives pendant ses matches. Quant à sa prise de finition, il s’agit du « Visagra », qui n’est ni une prise de finition, ni une projection : il s’agit de mettre son adversaire à plat ventre, puis de passer par derière pour mimer une sodomie. Ce qui a valu à Viscera le surnom de « Bubba the Butt Bumper » (littéralement, « Bubba le pilonneur de derrières »).

Dans le même genre, on citera le match entre Batista et l’équipe La Résistance, ou plus précisément la fin du match, qui a vu Batista enfoncer le drapeau québécois dans une partie sensible de ses adversaires. On se souviendra également de la « Katie Vick storyline« , incluant une scène de nécrophilie qui a écoeuré les fans. Sans oublier le Godfather et son « train à putes », Saba Simba, le kiss my ass club de Vince McMahon, les bras and panties, le « hassangate« , et les nombreux matches, personnages et scénarios poussant le bouchon toujours plus loin. Plus de détails sont donnés dans le livre World Wrestling Insanity de James Guttman (fondateur du site du même nom). Lequel résume son sentiment de la manière suivante : « certains se demandent si les scénaristes [de la WWE] sont jamais sortis avec une femme dans toute leur vie. Pas moi. Pour ma part, je me demande plutôt s’ils ont jamais rencontré une femme dans toute leur vie ».

J’aimerais préciser qu’il ne s’agit pas ici d’une attaque contre le catch, ni même contre la WWE dans son ensemble. Je serais mal inspiré de lancer une telle attaque, puisque pendant un temps j’ai été fan de ce sport-spectacle, et en ce moment j’apprécie énormément les séries de jeux Smackdown vs. Raw (où l’on retrouve beaucoup de prises de finition que je viens de citer) et Total Extreme Wrestling, qui sont basées sur ces programmes. Je n’essaie même pas d’imposer mon jugement aux lecteurs sur les exemples que je viens de donner (j’ai bien sûr mon opinion, mais je laisse à chacun le soin de se faire la sienne). Et je suis bien conscient que ces exemples ne sauraient résumer le catch, pas plus que le jeu vidéo ne saurait se résumer aux exemples triés sur le volet et portés au pinacle par les médias généralistes (parfois de façon mensongère). J’essaie juste de me demander comment des sénateurs américains, candidats à la présidentielle, peuvent condamner la violence des jeux vidéo d’un côté (au point d’en faire parfois un cheval de bataille), puis, de l’autre, cautionner des programmes contenant parfois des scènes surchargées de violence, de sexisme et de scènes trash. Sans parler des scandales (réels, ceux-là) de stéroïdes, d’agressions physiques et même de meurtres, comme dans le cas de Chris Benoit.

Un élément de réponse se trouve peut-être dans la bataille judiciaire qui a opposé la WWE au PTC (Parents Television Council). Cet organisme de surveillance des médias a mené, depuis sa création en 1996, plusieurs campagnes contre des programmes de télévision, films et jeux vidéo jugés « indécents » ou excessivement violents. Parmi leurs têtes de turc, on trouve Sex and the City, The Shield, Nip/Tuck, et plus récemment Dexter (voir également ici). Leurs campagnes consistent essentiellement à appeler au boycott de ces émissions. Cet appel concerne non seulement les téléspectateurs, mais aussi les sponsors, auxquels sont envoyées plusieurs lettres et coups de fil leur demandant d’arrêter de donner de l’argent à ces programmes. Or, il se trouve qu’en 2000, le PTC a employé cette tactique contre la WWE (qui s’appelait encore WWF) en prenant comme prétexte une affaire sordide : l’année passée, un jeune garçon avait tué accidentellement une camarade de jeu, soi-disant en reproduisant des prises de catch qu’il avait vues à la télévision. C’était en tout cas l’un des arguments des avocats de la défense, et le PTC s’en est servi pour justifier son appel au boycott de la WWF et ses pressions sur les sponsors de cette fédération « tueuse d’enfants ». Sauf que cet argument n’a pas été retenu par la cour, et qu’en 2001 le jeune garçon a été condamné sans que la WWF n’ait été mise en cause ou ne serait-ce qu’appelée à témoigner. La WWF, devenue WWE, a donc attaqué le PTC en justice pour diffamation. L’affaire fut vite réglée, et le PTC a été condamné, non seulement à verser 3.5 millions de dollars et à présenter des excuses publiques à la WWE, mais aussi à recontacter les anciens sponsors de celle-ci pour les inciter à réembarquer sur le navire qu’ils avaient quitté sous la pression.

L’affaire est racontée en détail sur cette page (en français). Quant à la lettre d’excuses adressée à la WWE, on peut la lire à cette adresse. Elle vaut le coup d’être lue. En effet, le président du PTC reconnaît qu’il s’est trompé, non seulement pour avoir accusé l’ex-WWF d’avoir un mort sur la conscience, mais aussi pour avoir fait pression sur des compagnies qui ne sponsorisaient même pas cette fédération. Il se rétracte donc sur tous les points, s’excuse piteusement et promet de ne plus recommencer. Qu’est-ce que j’aimerais voir un jour une lettre du même tonneau écrite par Jack Thompson !

Bref, on pensera ce qu’on voudra de la manière dont les candidats à la présidentielle ont courtisé la WWE, des échantillons de programme que je viens de donner, et de l’affaire qui à opposé la WWE et le PTC. Mais une chose est sûre : quand ces gens-là sont attaqués et diffamés, ils savent se défendre. A tel point qu’ils ont réussi à mettre à genoux une organisation influente, dotée d’une capacité de nuisance élevée (c’est tout de même le PTC qui a fait du sein de Janet Jackson un scandale national). En comparaison, les différents acteurs du jeu vidéo ont été eux aussi accusés et diffamés pour un contenu souvent bien moindre que celui qui est proposé par la WWE. Il se sont également frottés à des adversaires souvent moins coriaces que le PTC. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en général ils n’ont pas réagi avec beaucoup de vigueur. Mais nous en reparlerons dans un prochain article.

Pour conclure, le fait qu’Hillary Clinton pousse des cris d’orfraie contre GTA 4 tout en faisant les yeux doux à la WWE n’est peut-être qu’une coïncidence. Mais en attendant, le catch ne risque pas de sitôt d’être la cible des hommes politiques américains (même s’il est vivement critiqué par d’autres organisations), tandis que le jeu vidéo est encore à leurs yeux une cible facile.

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est joueur depuis les années 80, et joueur passionné depuis 1990. Ouais, à peu près comme tout le monde ici, quoi. Sauf qu'en plus, il cause. Beaucoup. Mais alors beaucoup. C'est pas sain pour lui qu'il cause autant. Faudrait plutôt qu'il joue.
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8 commentaires »

  1. Pro wrestler Chris Benoit asphyxiated his son and wife, leaving copies of the Bible next to each of their bodies, before he hanged himself in a basement weight room using a cord from one of the weight machines, law enforcement officials said Tuesday afternoon.

    C’est marrant, on a pas beaucoup entendu les 3 candidats sur les dangers liés à la lecture de la Bible, sur ces gens qui passent leur vie à lire la Bible seuls dans leur chambre, ces gens qui commettent des meurtres après avoir lu la Bible, Bible qui comme chacun sait est un recueil d’histoires remplies de tortures, de perversions sexuelles, de mutilations et de massacres en tous genres.

  2. Tu oublies les études qui ont été faites sur la corrélation entre les passages « violents » de la Bible et les comportements agressifs. Etudes faites, qui plus est, par un chercheur qui a publié beaucoup d’articles sur la corrélation entre la violence des médias (télévision et jeux vidéo en particulier) et ces mêmes comportements agressifs. A défaut d’être d’accord avec tout ce qu’il dit, je salue au moins sa cohérence.

    Puisqu’on parle de religion, Brent Bozell III, le président du Parents Television Council que je cite dans l’article (je devrais dire « ex-président » puisque qu’il a récemment a quitté ses fonctions) est aussi membre de la « ligue anti-diffamation catholique » américaine, le Catholic League for Religious and Civil Rights. Ils se sont fait remarquer au point d’avoir droit à une apparition (peu flatteuse) dans South Park.

  3. Bin pourquoi les politiques ne parlent pas de cette étude, alors ?

  4. Hum… Ils te diront sans doute que réguler la Bible pour l’interdire de vente aux mineurs est un acte anti-constitutionnel, et que c’est aux parents de surveiller ce que lisent leurs enfants.

    Toujours sur le sujet de la religion, et pour en revenir au catch, beaucoup d’athlètes se sont convertis au christianisme (en particulier la mouvance born again) à un moment ou à un autre de leur carrière. Parmi eux, on trouve Superstar Billy Graham, le « Million Dollar Man » Ted DiBiase, « Sting » Steve Borden, et plus récemment Shawn Michaels. Ce qui ne les empêche pas, pour beaucoup d’entre eux, de continuer leurs gimmicks.

    Quant à Chris Benoit, il semblerait que son geste soit en rapport avec l’accumulation de commotions cérébrales qu’il a reçues tout au long de sa carrière.

  5. Je ne regrette pas d’avoir mis ce site dans mes favoris, l’un des rares sites a peu pès « core gamers » ou « old school » qui fait de bon test, restant objectif et drole, sans faire du troll du type « la faute a la manette »

    Je comprend un peu ta frustration [mot peut être un peu fort quand même] envers cette attitude stupide, et prévisible, des candidats américains, mais en Amérique, la WWE est très connu, et Vince Mc Mahon n’est pas a son premier procès, il y en a eu des morts, 11 ou 12 je crois depuis 1980, des affaires retentissante
    [Chris Benoit, je comprendrais jamais pourquoi on se permet de juger un homme alors que dans son contexte, son double meurtre + suicide peut se comprendre, mais pas se justifier, de toute façon, les fans de catch l’ont deja condamné et basher au rang de tueur egoiste, mais il ne faut pas oublier ce qu’il a apporter a la lutte, mais je m’égare…]
    en plus de ses clash avec différent lutteur [Bret Hart par exemple] mais il a toujours fait dans la sécurité, finance quand même plusieurs programmes de desintoxication a la drogue, et veille justement a faire de la WWE, un divertissement parfois helas pour les kids. Il est clair que le catch a son mauvais gout [une certaine feud Kane-Triple H …] et ses excès [Les matchs de diva, bon maintenant ca a deja plus de la gueule, mais les cris qu’elles poussent me font rire, enfin c’est parfait pour enlever une eprime] mais Mc Mahon essaie de se rattraper, et essayer de l’attaquer, c’était se tirer une balle dans le pied au vue de ses avocats, pourtant la lutte gardera ses scandales.
    En comparatif, le J.V. a fait quoi de terrible? Si deja on interdisait cette *bip* de profileration religieuse, empechant les enfants d’avoir ce qu’on apelle un « droit de conscience », ils seraient moins… machistes peut être, moins con, plus respectueux et ne serait jamais influencés par des jeux avec leurs esprits candide. C’est clair qu’entre GTA4 qui a jamais dit au gamin « Aller, fais comme moi, prend ton uzi et va dehors te batte, le monde est un champ de bataille, bas toi! » et la bible qui dit a la fille qu’elle doit être soumis a l’homme, c’est clair que GTA 4 est le pire fléau du monde.

    De toute façon, ces polémiques des J.V. sont ridicules, et si les parents encadraient mieux leurs enfants, il y aurait rien a craindre, si ils aiment pas GTA 4, qu’ils l’achètent pas, mais leurs gouts, on s’en tamponne, franchement, ca interesse quelqu’un ici de savoir que j’aime pas Kingdow Hearth ? Non, ba c’est pareil pour nous je pense, qu’on laisse un peu de liberté aux gens.

    Oula, pavé pour pas grand chose, désolé, enfin bref, bon article, continue dans cette voie, j’adore lire tes articles et tes tests, souvent plein de bon sens.

  6. Je comprend un peu ta frustration [mot peut être un peu fort quand même] envers cette attitude stupide, et prévisible, des candidats américains, mais en Amérique, la WWE est très connu, et Vince Mc Mahon n’est pas a son premier procès, il y en a eu des morts, 11 ou 12 je crois depuis 1980, des affaires retentissante

    Effectivement. J’ai entendu parler de la mort de la compagne de Jimmy « Superfly » Snuka, et surtout du scandale de stéroïdes au début des années 90.

    il a toujours fait dans la sécurité, finance quand même plusieurs programmes de desintoxication a la drogue, et veille justement a faire de la WWE, un divertissement parfois helas pour les kids.

    Sans oublier (bien plus insidieux) les programmes de soutien scolaire et d’aide à la lecture.

    De toute façon, ces polémiques des J.V. sont ridicules, et si les parents encadraient mieux leurs enfants, il y aurait rien a craindre, si ils aiment pas GTA 4, qu’ils l’achètent pas, mais leurs gouts, on s’en tamponne

    Pas si simple… Le manque d’encadrement parental fait effectivement partie du problème, mais d’un autre côté, le marketing aux enfants de produits censément pour adultes ou adolescents ne les aide pas (voir les enquêtes successives de la Federal Trade Commission, dont je parlais dans un post précédent). Pas plus que les tactiques agressives de type « nag factor » et neuromarketing.

    En fait, il y a deux manières symétriques de prendre les parents pour des cons. La première, c’est de leur faire croire que ce sont des pauvres petites victimes totalement désarmées, qui n’ont aucun moyen de savoir ce que consomment leurs enfants, même quand ce sont eux qui achètent et même quand la jaquette est ultra-explicite (avec classification, descriptif, screenshots et tout le tralala). La deuxième, c’est de tout leur mettre sur le dos, en niant la responsabilité de certains publicitaires et industriels (qui n’ont pas attendu Patrick Le Lay pour vendre du « temps de cerveau humain disponible ») dans le bombardement d’images et d’incitations à la consommation. Il faudrait peut-être que je développe ça dans un prochain article… prévu comme d’habitude aux calendes grecques.

    Sinon, je ne suis pas plus frustré que ça, juste un peu blasé. Ce n’est pas comme si j’attendais de la part des candidats qu’ils fassent la promotion de jeux vidéo. Je constate simplement qu’ils attaquent ce média tout en faisant la promotion d’un autre dont le contenu et le passif sont bien pires. Et je constate aussi que la WWE se défend bien mieux que les créateurs de jeux vidéo, et que le résultat est flagrant.

    A part ça, merci pour tes encouragements (même si ce n’est pas moi qui écris les tests).

  7. Il faut quand même rappeler que la WWE a depuis longtemps une politique de promotion du vote auprès de ses fans, c’est donc assez compréhensible que les candidats aillent chercher des électeurs chez eux, et si McMahon leur offre une tribune ils seraient cons de s’en priver. Ca ne me paraît même pas être une attitude particulièrement hypocrite dans la mesure où ce qu’ils reprochent aux jeux, c’est l’ultraviolence que certains mettent en scène, pas leur mauvais goût. Or la WWE ne rechigne pas à dépasser les frontières du mauvais goût, mais on ne peut pas dire que leurs émissions soient d’une extrême violence. Ok, c’est des mecs qui se battent tout le temps, mais personne n’y flingue personne. De plus, la majeure partie des « storylines » respectent une certaine « morale » au sens où 9 fois sur 10, à la fin de l’histoire c’est le héros qui gagne et le méchant qui est puni pour avoir triché. Forcément c’est plus facile à défendre que GTA.

    Mais qui sait, le jour où un éditeur de jeux vidéo fera, comme le fait la WWE avec ses campagnes « Smack Down Your Vote », des opérations de sensibilisation sur l’importance de faire usage de son droit de vote, ça changera peut-être le point de vue des hommes politiques sur les joueurs, ils commenceront peut-être à se dire qu’il n’y a pas que des parents d’enfants joueurs à rassurer, mais aussi de jeunes adultes joueurs à séduire.

  8. Merci de ton intervention. Il est vrai que je ne connaissais pas les campagnes du style « Smack Down Your Vote » (je connaissais « Rock the Vote », mais c’était dans un autre registre).

    Pour l’instant, tout ce qu’on pourrait avoir d’équivalent dans les jeux vidéo, c’est le Video Game Voters Network, l’officine de propagande de l’Entertainment Software Association. Mais ils passent le plus clair de leur temps à mener campagne contre n’importe quel politicien qui suggère l’ombre d’un commencement d’une régulation des jeux vidéo. C’est vraiment une officine de propagande jusque dans la caricature et la langue de bois. Pas terrible pour cultiver son sens civique.

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