On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: pan pan t'es mort • Editeur: Ubisoft • Date de sortie: Novembre 2012

Far Cry 3

Par • le 9/9/2014 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Il y a des jeux comme ça, on les aborde un peu nonchalamment parce qu’on se dit qu’on va les trouver nuls. Et on se prend une bonne grosse baffe en pleine tronche, du genre on y passe huit heures d’affilée sans avoir vu le temps passer et on se sent un tout petit peu con.

C’est pas le club Med ici

Salut

Pourtant FarCry 3 commence de la manière la plus bateau possible : en train de passer des vacances de rêve avec vos gros beaufs d’amis comme n’importe quel universitaire américain un peu bas de plafond, vous vous retrouvez pris en otage par de dangereux trafiquants de drogue faisant la loi sur le petit atoll paradisiaque local. Leur chef, Vaas, en impose directement par son baratin et donne le ton: si vos parents n’allongent pas le fric, ils peuvent vous dire au revoir, ainsi qu’à vos amis. S’en suit une scène d’évasion faisant office de didacticiel, évidemment tout ne se passe pas comme prévu, et vous vous retrouvez au milieu d’un camp de courageux villageois résistant envers et contre tout aux envahisseurs. Ceux-ci ayant un peu forcé sur le calumet vous imposent un tatouage tribal très nineties sur le bras, expliquant que vous êtes désormais l’élu devant mener la révolution, et que plus votre tatouage grandira plus vous aurez des super pouvoirs. Ouais, comme ça. On se demande un peu pourquoi ce tocard sans aucun charisme est choisi, mais bon c’est pas trop grave, l’essentiel c’est qu’on est parti pour la dézingue.

Ecrivez à l’ARC

Au feu !

Après avoir commencé par suivre un gus en dehors du camp histoire de se faire présenter le fonctionnement de la map et des missions secondaires, on se retrouve dans un schéma typiquement Assassin’s Creedien : en guise de points de synchronisation, on se retrouve face à des tours radio permettant d’afficher beaucoup plus d’informations sur la map mais aussi d’ouvrir l’accès à un paquet d’armes chez la mamie du coin. Il serait toutefois injuste de se limiter à une comparaison avec la saga phare d’Ubisoft puisque la totalité de la première île est ici directement accessible là où les différentes « mémoires » ne donnent accès qu’à des zones spécifiques dans le simulateur de grimpette. On est donc libre d’aller et venir au gré de ses envies, ici libérer un camp, là se livrer au massacre d’innocentes espèces animales plus ou moins en cours de disparition. Les activités ne manquent pas de même que la vie sur l’île donnant à l’univers une cohérence et une identité propre. Si la majorité des habitants sont des maboules complets, la faune variée donne de bonnes occasions de s’amuser, notamment lorsque l’on ouvrira la cage d’un tigre au beau milieu d’une installation ennemie. L’arsenal est relativement varié, bien que classique, même s’il faut bien l’avouer l’amoureux des choses bien faites passera l’essentiel de son temps à utiliser l’arc. Silencieux, efficace puisque oneshot en visant la tête, et incroyablement classieux quand une flèche tirée en cloche termine en plein milieu du crâne d’un ennemi, l’arc est la solution à tous les problèmes. Bien sûr, il sera l’occasion de petites frayeurs lors de l’attaque inopinée d’un animal par derrière tandis que l’on tente de s’approcher de la manière la plus furtive possible dans les fourrés, mais il faut bien savoir prendre des risques.

Du tout bon ?

C'est quand même joli

D’autant plus que le jeu n’est pas très difficile au clavier+souris, même en Hard, alors autant se faire plaisir: une approche toute silencieuse, quelques flèches, des coups de couteau au corps à corps pour le finish, c’est un pur bonheur rappellant First Blood. Les interactions avec l’environnement sont tellement agréables que l’on se surprendra parfois à complètement oublier qu’il y a une quête principale, un peu plan-plan même si ponctuée des interventions toujours formidables de Vaas, lequel malheureusement disparaîtra au beau milieu de l’aventure pour être remplacé par un grand méchant insipide. Il subsistera quelques moments de bravoure tel ce passage hallucinant au lance-flammes au milieu d’un champ de Marie-Jeanne illustré par du reggae-dubstep, mais la liberté est le maître-mot de Far Cry 3. Qu’il s’agisse de courses de véhicules, de parties de poker au boui-boui ou de descentes en deltaplane, on trouve toujours un petit quelque chose à faire qui finit par durer des heures. Admirer l’environnement en fait partie : visuellement superbe, le titre tourne désormais comme un charme sur une machine relativement moyenne vis-à-vis des standards actuels. Il est de plus régulièrement soldé, ce qui est une raison supplémentaire de s’y attarder.

Beau, incroyablement fun et varié, le troisième épisode de la série Far Cry est un grand cru. Reste à voir si Ubisoft va réussir à se renouveller pour sa suite, ou se reposer un peu trop sur ses acquis comme avec son autre série phare. En attendant, celui-ci est plus que recommandé.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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3 commentaires »

  1. Tout à fait d’accord avec ton test, même si la disparition de Vaas m’a tellement déçu que je reste bloqué à la moitié du jeu.

    Par contre, si tu as apprécié FC3, tente le coup avec Blood Dragon, il vaut le détour (en DeLorean).

  2. Moi j’ai décroché au bout d’une douzaine d’heures. J’ai trouvé tout ça un peu répétitif au bout d’un moment, entre attaque de camps et loot de fournitures pour les armes. J’ai pas assez débloqué l’histoire, les défis, etc. me dira-t-on, mais bon.

    Sinon le feeling des armes et l’impression de liberté sont assez grisants en vrai. Ce qui manque c’est peut-être un peu de fun…

    Je vais peut-être plus m’éclater sur Blood Dragon, comme dit DarkAngel. Ambiance 80’s !

  3. J’ai fait Blood Dragon aussi, mais lui m’a ennuyé justement. La première demie-heure est folle, la dernière aussi, mais entre les deux, qu’est-ce que c’était chiant :|

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